Préambule

René CAPO à été coordinateur du comité de vigilance de Biscarrosse depuis sa création en 2001 jusqu'en 2014 ainsi que du collectif Aquitain contre les rejets en mer (2005-2006).

Il est également l'un des membres fondateurs de l'Association pour la Défense, la Recherche et les Études Marines de la Côte d'Aquitaine (ADREMCA) en 1979.


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jeudi 27 février 2020


Verdir les villes
pour vivre en meilleure santé, plaident 600 médecins.


Agence France-Presse


Verdir les villes permet de réduire de façon significative le stress et les risques de maladies graves, ont plaidé jeudi plus de 600 médecins canadiens en appelant le Québec à des investissements majeurs récurrents.
Un verdissement «optimal» des villes visant 40% de canopée plutôt que les 10 à 20% actuels pourrait ainsi réduire de 9% le risque de maladies cardiovasculaires, a dit Alain Poirier, médecin spécialiste en santé publique lors d'une conférence de presse à Montréal.
Le verdissement entraînerait aussi une diminution des cas d'asthme, d'autisme, ainsi que des risques de diabète, d'hypertension artérielle, d'embonpoint ou d'obésité et des cas de mortalité respiratoire ou des suites de cancers, a-t-il ajouté.
«Les coûts annuels de ces maladies au Québec ont été estimés à plus de 26 milliards de dollars»,a précisé Jérôme Dupras, professeur en économie écologique à l'Université du Québec.
«La prévention - même très partielle - de ces maladies par un verdissement efficace présente un potentiel énorme d'économies en coûts de santé, chaque année», a ajouté
M. Dupras, également bassiste des Cowboys Fringants.
Les arbres en ville permettent de retenir le carbone, lutter contre les îlots de chaleur, filtrer les polluants atmosphériques et les particules fines d'ozone, tandis que leurs réseaux racinaires contrôlent les eaux de ruissellement, a énuméré M. Dupras.
Les médecins et 600 autres professionnels de la santé du Québec et plus de 45 partenaires, dont des universités et des villes, demandent au gouvernement du Québec de consacrer chaque année 1% du budget dédié aux infrastructures publiques à la plantation d'arbres, soit 170 millions de dollars par an.
Le ministère de la Santé du Québec accapare actuellement 50% du budget de la province francophone, les soins monopolisant 98% des dépenses, a souligné le Dr Poirier.
En 2014, la banque canadienne TD a estimé à 58 milliards de dollars les «services intangibles» rendus par les arbres dans quatre villes au pays ( Vancouver, Toronto, Montréal et Halifax ).
«Les changements climatiques sont une menace à la santé, et sont à l'origine d'un dangereux réchauffement de nos villes», a rappelé Claudel Pétrin-Desrosiers, présidente de l'Association québécoise des médecins en environnement (AQME).
Les arbres urbains «captent jusqu'à 24% des polluants atmosphériques, responsables de 3800 décès par année au Québec», a-t-elle souligné


Une première étude complète des arbres de Montréal
Louis-Philippe Messier | Agence QMI

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Pour plus d’informations :
Bientôt à Biscarrosse, une conférence-débat organisée par le Comité de Vigilance Environnement de Biscarrosse sur « l’arbre dans la ville »
le samedi 18 avril 2020 à l’Arcanson

lundi 17 février 2020


Réimplanter des haies le long des chemins et des champs



Dire que les populations d’insectes, d’oiseaux et de petits mammifères s’effondrent est devenu un lieu commun depuis quelques années. Les rapports et statistiques s’accumulent et énoncent des chiffres tous plus alarmants que les autres.
Il existe une solution simple et esthétique pour lutter localement contre la disparition de la faune, et ce sans évoquer la lutte contre les pesticides qui fera l’objet d’un article ultérieur, et ainsi restaurer une continuité écologique terrestre : les haies.

Les avantages méconnus des haies

 On estime que 70% des haies existantes en France dans les années 50 ont été détruites, soit 1.4 million de kilomètres, essentiellement pour supprimer les bocages et instaurer des grandes parcelles agricoles unifiées idéales pour la monoculture. C’est ce phgénomène de destruction qui est responsable de l’érosion que subissent les sols agricoles exploités intensivement, ainsi que de la disparition de la faune, qui n’a plus d’habitat pour subsister dans ces plaines.
Mais il ne faut pas pour autant se décider à replanter n’importe quelles haies non plus. La France ne s’est pas encore remise du fléau des haies de résineux, types thuyas, qui acidifient les sols et empoisonnent les animaux, et qui cassent les corridors écologiques dans les lotissements où ils sont massivement répandus. Cette haie doit être feuillue, c’est à dire vivante, évolutive et donc soumise aux cycles saisonniers.
Pour énoncer les qualités de la haie, je vais reprendre les avantages que mes amis du blog défi-écologique ont déjà rassemblés
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§  Elle sert de brise-vent.
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§  Elle vous fournira, si vous optez pour des fruitiers, toute une gamme de fruits, qui contribueront à la résilience alimentaire du territoire.
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§  La haie champêtre abritera nombre d’insectes en fonction de ses différentes périodes de fleurissement, mais aussi en fonction des abris qu’elle pourra leur fournir sans compter ceux qui se nourrissent de bois mort (dits « saproxyliques »).
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§  Elle permettra aussi à l’avifaune de s’y réfugier, de nicher et de s’y nourrir.
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§  Comme pour les oiseaux et les insectes, tout le cortège de la petite faune saura tirer parti d’un tel milieu (pensez à laisser des ouvertures dans vos grillages pour laisser passer les hérissons !)
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§  La haie champêtre fleurit. Elle fleurit au printemps oui, mais peut fleurir en été tout comme en automne aussi. Si on rajoute à cela taille et forme des feuilles autant que tout le panel de tons incroyables entre variétés et saisons, et vous avez rapidement un tableau qui évolue tout au long de l’année.
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§  Elle consommera les nitrates, dont les arbres et arbustes ont besoin pour croître, et dépolluera ou limitera la pollution des sols et des cours d’eau.
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§  Un sol protégé du lessivage par une haie champêtre et, de fait donc, riche en humus aussi, abritera une foule de micro-organismes décomposeurs améliorant la qualité du sol et rendant de nombreux services écosystémiques (notamment celui de décomposer tout ou partie des produits chimiques tels que les pesticides et herbicides).
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§  Elle produira de l’humus, à partir de ses feuilles et autres déchets tombés au sol, ce qui l’enrichira.
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§  Vous pourrez ainsi également broyer les résidus de taille et les utiliser comme bois raméal fragmenté, simple paillage pour votre potager et vos bordures de fleurs ou pour alimenter votre compost.
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§  Dans les régions à fortes chaleurs elle peut être réfléchie de manière à produire l’ombre telle qu’on la souhaite en fonction de son orientation et de sa hauteur.
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§  Parce que planter une haie avec vos enfants est un excellent moyen de les amener à prendre conscience du rythme auquel fonctionne la nature et plus particulièrement la lenteur (relative) à laquelle se développent les plantes arbustives.
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§  La haie champêtre participera du drainage des eaux de pluie qui s’infiltrent alors plus facilement dans le sol en suivant son système racinaire, limitant du même coup l’érosion des sols.
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§  Parce qu’il est aussi possible de penser sa haie dans le cadre des problématiques locales de protection des espèces (oiseaux, insectes, etc. en danger), la haie peut permettre à tout un chacun de participer à la conservation d’espèces dont les effectifs sont faibles
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§  Elle facilite l’intégration paysagère des bâtiments d’exploitations agricoles.

Dans le cadre de la stratégie de résilience alimentaire que nous développerons dans les articles de la catégorie alimentation, l’implantation de haies se révélera très vite un allié précieux pour les parcelles maraichères que la ville sera amenée à créer, tant par leur pouvoir protecteur que par leurs capacité de régénération et d’entretien des sols près desquels elles sont placées.


La méthode clé pour implanter des haies sur son territoire

Et pour les planter, les maires disposent d’un gros avantage : le PLU.
En effet, en instaurant un emplacement réservé dans ce document de planification urbaine, de manière à définir des parties du territoire servant l’intérêt général, notamment via la création d’espaces verts, la mairie y empêchera toute construction non compatible avec le projet prévu. Ensuite pour l’acquérir, 3 possibilités s’offrent à la collectivité
§  Préempter le terrain lors de sa mise en vente par le propriétaire
§  Attendre que le propriétaire se décide à user de son droit de délaissement pour l’acquérir à moindre coût
§  Proposer un rachat du terrain à l’amiable
C’est la méthode choisie par la commune de Laubach (320 habitants), dans le Bas-Rhin qui, malgré ses faibles moyens, à fait de la réimplantation de haies sa priorité en les consacrant dans son PLU, ce qui leur a permis d’acquérir suffisamment d’espace pour planter 500m linéaires de haies champêtres le long des chemins de la commune. Et, poursuivant cette optique, des haies et arbres ont également été plantés dans la cour de l’école élémentaire dans le cadre d’une démarche de pédagogie active inspirée par la méthode Montessori.


Financièrement, cette opération ne revient pas très cher. Pour 500 m de longueur, en se donnant une bande de deux mètres de large, on peut estimer le coût de l’acquisition foncière, tous frais inclus, à 10 000 € environ. Avec l’achat des arbustes et du matériel qui va avec, au total, on peut doubler ce montant. Soit 20 000 € pour reverdir les routes et les champs.
En Alsace, c’est l’association Haies Vives d’Alsace qui est la référence pour accompagner les projets, conseiller sur les espèces et créer des animations sur mesure.
Outre les haies vivantes, vous pouvez également opter pour deux autres solutions susceptibles de favoriser la biodiversité sur votre territoire, le long des chemins, des rivières ou des champs.
§  le plessage, c’est à dire la constitution d’une haie tressée avec de l’osier ou d’autres essences, qui s’entremêleront naturellement au fil des années, constituant une haie vivante capable de maintenir des talus ou des berges, mais aussi d’abriter et nourrir la biodiversité, comme évoqué plus haut.

§  La création de tas de bois mort et de branches, éventuellement maintenus par des piquets. Ce tas, pour peu qu’il soit entassé avec soin, pourra agrémenter les parcs et friches sans demander beaucoup d’effort, tout en offrant les mêmes avantages qu’une haie vivante.
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Les haies offrent ainsi une palette d’avantages pour la transition écologique de votre territoire, puisque outre leur rôle dans la préservation de la biodiversité, elles contribuent à la résilience alimentaire, à l’éducation, voire à l’animation des habitants dans la vie de votre commune. Un mur végétal qui créé des ponts vers un avenir radieux en somme.


Cadre de la fonction publique territoriale spécialisé en protection de l’environnement.  Mélange droit public, transition écologique et tasses de café pour créer un blog concret sur la transition des territoires.