« Collectif Aquitain contre les rejets polluants en mer »
Pourquoi nous ne voulons pas de déversements en mer des vases portuaires du Bassin d’Arcachon
Etat des lieux et menaces sur le milieu marin
Les coordinateurs du Collectif aquitain contre les rejets en Mer :
Françoise Branger, Bassin d’Arcachon Ecologie –Bassin d’Arcachon Sud
Jean-Marc Vigneaux, Bisca Surf Club –Landes
(Attente nomination) , Surfrider Foundation Europe –Pays Basque
Contact : René Capo - rcapo@orange.fr
INTRODUCTION
Alors que lentement mais inexorablement le monde prend conscience des menaces que fait peser sur les générations futures, l’accumulation des dégradations irréversibles dont souffre l’environnement de la planète,
Alors que mers et océans ne cessent d’être victimes de véritables catastrophes écologiques……………il y a encore en France et plus près de nous en Aquitaine, des décideurs dont les choix industriels reposent sur des arguments économiques où la protection de l’environnement n’a que peu valeur.....et qui considèrent que la mer reste une « poubelle bien commode et bon marché » !
Il y a le Wharf de la Salie, véritable égout qui déverse à deux pas du rivage les effluents provenant des stations d’épurations de toutes les communes du Bassin d’Arcachon. Cette monstruosité bien évidemment perdure et les photos jointes à ce document montrent « la limpidité » des rejets que les courants véhiculent tout au long des côtes…
A présent, ce sont les vases polluées qui encombrent les ports du Basin que l’on envisage tout simplement……de répandre en mer à quelques centaines de mètres du rivage !
Est-ce « la vase de trop » ? Ce projet est en tout cas un pas de trop vers l’inacceptable !
Ce plaidoyer qui s’inscrit dans un contexte mondial alarmant, présente un historique affligeant des solutions qui ont jusqu’à présent été mises en oeuvre au plus grand mépris du milieu naturel, pour régler à bon compte l’élimination des déchets générés par les activités industrielles, domestiques et touristiques du Bassin.
Il dresse un état alarmant des agressions incessantes dont est victime le golfe de Gascogne, s’inquiète de l’objectivité et redoute l’issue des études en cours. IL jette un véritable cri d’alarme sur les risques et les conséquences de solutions qui ne doivent plus être tolérées !
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VIGILANCE
Tous les voyants sont au rouge !
A Paris en janvier 2005, se tient la conférence internationale sur la préservation des espèces, présidée par Jacques Chirac, président de la République. Le constat est sans appel : l’homme est le principal responsable de la disparition progressive des espèces !
Les pollutions de l’eau, des sols et de l’air en sont responsables : elles, contribuent à la dégradation des espaces naturels, et menacent de contaminer les chaînes alimentaires.
Parmi les espèces les plus menacées : 46% des poissons, 86 % des crustacés, 45 % des mollusques.
Ces données figurent sur la liste rouge de l’UICN (Union Mondiale pour la Nature), entité regroupant Etats, ONG, scientifiques et organismes gouvernementaux. Le dernier recensement date de 2004.
L’ARTAC, association française pour la recherche thérapeutique anticancéreuse, a lancé le 7 mai 2004 l’Appel de Paris, déclaration internationale sur les dangers sanitaires de la pollution chimique. Des scientifiques de renoms, dont le professeur Dominique Belpomme, ainsi que de nombreuses personnalités et association ont signé cet appel pour alerter les pouvoirs publics et le grand public sur la relation entre l’augmentation du nombre de cancers et la dégradation générale de notre environnement. En sont signataires à titre d’exemple : François JACOB ( Prix Nobel de médecine ), Jean DAUSSET ( Prix Nobel de Médecine ), BOUTROS BOUTROS-GHALI, Yves COPPENS, Nicolas HULOT, Luc MONTAGNIER, Corinne LEPAGE, Hubert REEVES, Jean-Marie PELT, Albert JACQUARD, France NATURE Environnement, WWF, Greenpeace…
A Strasbourg le Parlement européen accuse la France de laxisme sur l’environnement. Il pointe du doigt notre pays pour un respect insuffisant des législations européennes sur « le déversement des substances dangereuses dans l’eau ».
La Directive Cadre sur l’Eau, d’octobre 2000, fixe des objectifs de qualité et de bon état des eaux à atteindre pour 2015. La commission hydrographique du bassin a réalisé une synthèse des enjeux importants du District Adour-Garonne, sur la base d’un l’état des lieux. Parmi les enjeux identifiés sur le littoral deux retiennent notre attention :
- la nécessité de développer des stratégies de préservation et de reconquête de la qualité de l’eau et de préservation des écosystèmes aquatiques,
- l’importance d’adopter une stratégie de maîtrise et de réduction des impacts liés aux opérations de dragage, d’entretien des chenaux de navigation et des activités portuaires.
A Londres, la commission OSPAR (pour la protection du milieu marin de l’Atlantique nord-est) dresse un bilan de santé inquiétant du milieu marin.
Elle formule les mises en garde suivantes :
1- L’immersion des matériaux de dragage peut donner lieu à un apport de contaminants du milieu marin.
2- L’élimination des matériaux de dragage en mer influe ainsi sur l’environnement tant chimique, bactériologique que physique.
En France, dans la récente Charte pour l’environnement il est écrit :
« Afin d’assurer un développement durable, les choix destinés à répondre aux besoins du présent ne doivent pas compromettre la capacité des générations futures et des autres peuples à satisfaire leurs propres besoins »
« Lorsque la réalisation d’un dommage, bien qu’incertaine en l’état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l’environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution et dans leurs domaines d’attributions, à la mise en oeuvre de procédures d’évaluation des risques et à l’adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage. »
A l’Ile de Groix c’est toute la population, avec son Maire suivi du conseil municipal, des pêcheurs professionnels et des associations qui refusent le clapage au large de l’Ile de Groix des 30 000M3 de boues provenant du port de Lorient.
Un rapport international (Evaluation des écosystèmes pour le millénaire) rendu public par le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE), le 25 mars 2005, souligne que les forêts, les zones humides, les récifs coralliens et d'autres écosystèmes sont indispensables dans la lutte contre la pauvreté et dans la recherche du développement durable.
Il précise que les écosystèmes (et les services qu'ils fournissent) sont d'une valeur financière considérable. Les endommager ou les dégrader équivaut à un suicide économique a assuré Klaus Toepfer, le Directeur exécutif du PNUE, lors de la présentation du rapport.
Ce rapport, auxquels plus de 1 300 experts ont contribué, démontre que l'Homme abuse de son « capital naturel » et soutient que la perte de services naturels comme notamment la purification de l'air, de l'eau, la protection contre les catastrophes est un obstacle à la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement d'ici à 2015.
Le rapport affirme que des écosystèmes intacts et sains sont souvent d'une valeur supérieure à des écosystèmes transformés, endommagés ou dégradés. Il affirme également que le coût de réhabilitation des écosystèmes est élevé, indiquant qu'il revient moins cher de préserver plutôt que de polluer et de nettoyer.
En aquitaine enfin, ce sont plus de 20 associations soucieuses de la préservation de l’environnement, tous les citoyens responsables parmi lesquels figurent des élus, les ostréiculteurs, les pêcheurs, les surfeurs et plus généralement tous ceux qui sont attachés à la sauvegarde de l’océan qui disent NON à tout projet de rejet en Mer des boues portuaires du Bassin d’Arcachon.
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SOMMAIRE
LE PROGRAMME TERRA (p 6)
LE PORT D’ARCACHON (p 8)
LES REJETS EN MER (p 11)
LES POLLUTIONS DU LITTORAL AQUITAIN (p 13)
LA DECLARATION DU MAIRE DE GROIX (p 14)
CONCLUSIONS (p 15)
PHOTOS (p 18)
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LE PROGRAMME « TERRA »…
…encore bien des questions…
Ce programme porte sur l’étude des traitements existants et des solutions alternatives pour le dragage des ports du Bassin d’Arcachon.
Un document, rédigé par la Direction Mer et Ports Départementaux du Conseil Général de Gironde, donne un nombre de renseignements intéressants sur :
- Le statut juridique des boues de dragage.
- La composition et la contamination des sédiments.
- La planification des boues à draguer pour chaque port port.
La lecture de ce document nous amène toutefois à poser quelques questions…
Sur l’aspect juridique des boues :
La législation française a-t-elle établi un statut juridique des boues depuis 1999 ?
Les boues de dragage sont-elles considérées comme déchets lorsqu’elles sont abandonnées ?
Sur l’analyse des sédiments :
Des écarts sensibles apparaissent entre les résultats d’analyses effectués par différents laboratoires : IFREMER, IEEB, Université de PAU.
Est-ce le choix de la zone à analyser ? La profondeur du carottage ? Les techniques analytiques ?
A-t-on trouvé les raisons de ces écarts ? Quelle est finalement la crédibilité de ces mesures ?
A cet égard, il convient de rappeler que les résultats des mesures prises en 1999 par le laboratoire de Pau étaient sensiblement plus élevés que ceux qui avaient été publiés auparavant.
Enfin, pour ce qui concerne le « zonage » souvent évoqué afin de définir des taux de contamination différenciés des vases, cette méthode est illusoire et inacceptable suivant le principe de précaution le plus élémentaire.
…et à conclure sur un constat qui se passe de commentaires :
Pour le port de plaisance d’Arcachon entre traque I et J, le sédiment présente un dépassement du niveau 2 pour le cuivre et deux dépassements du niveau 1 pour l’arsenic et le zinc. La concentration de TBT est en moyenne de
191 ng/l
Or le TBT, utilisé dans les peintures antisalissures depuis 1960 peut, même à faible concentration de l’ordre de quelques ng/L, provoquer l’ IMPOSEX qui provoque un développement de structures sexuelles males chez les femelles, des déformations de la coquille et la mortalité des larves.
L’IMPOSEX fut observé pour la première fois dans le Bassin en 1970, mais le TBT, dont les apports dans le Bassin culminèrent à environ 8 kg par jour, ne fut formellement identifié comme l’agent responsable qu’au début des années 80 !
Depuis 1982, le TBT, interdit dans les peintures antisalissures, reste pourtant autorisé pour les bateaux de plus 25 m et sa fabrication devrait même être autorisée jusqu’en 2008 !….alors que le TBT est très stable dans les sédiments et sa durée de vie peut atteindre des dizaines d’années… »
La production d’huîtres est passée de 15 000 tonnes dans les années 1970 à 3000 tonnes en 1981…quant au nombre d’embarcations de plaisance il passera de 7500 au milieu des années 1970 à 15 000 au début des années 80 et dépasse probablement les 2500 aujourd’hui.
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LE PORT D’ARCACHON
laxisme et demi-mesures
Le port d’Arcachon a été concédé à l’EPIC (Etablissement Public Industriel et Commercial du port d’Arcachon) par le Conseil Général de Gironde.
Il abrite : 2600 bateaux de plaisance
27 bateaux de pêche
Il est situé à 10 Milles de la façade atlantique avec un franchissement des passes délicat voir impossible par mauvais temps.
1- Qualité des eaux :
Ne bénéficiant que d’une seule voie de communication avec les eaux néritiques du Bassin, le renouvellement des eaux ne peut s’opérer de manière satisfaisante. L’oxygénation des eaux reste délicate.
La charge organique de ces eaux est importante. Les micro-organismes vivant en anaérobiose vont dégrader partiellement les déchets et donner des boues constituées de matière organique non recyclée.
Le tourisme, la plaisance, la pollution due aux vidanges sauvages et autres…, sont les principaux responsables de cet envasement.
Les boues ne sont pas uniquement composées d’éléments organiques non dégradés, mais aussi de d’éléments toxiques issus de résidus provenant des égouts, de la peinture des bateaux et d’autres polluants de toute nature : batteries, filtres à gasoil, etc.…
Si ces boues sont déversées au large de la cote, elles migreront en suspension vers les plages voire vers le bassin. Les matières toxiques pollueront les eaux, les sédiments et pourront se retrouver en concentration plus ou moins importante dans la chaîne alimentaire ; les suspensivores étant les plus concernés. Les prédateurs supérieurs, à l’instar de l’homme, seront par conséquent touchés à plus ou moins grande échelle.
2- Chronologie des dragages :
Avant 1974, les dragages étaient gérés par le port autonome de Bordeaux. Les rejets de dragage avaient lieu soit à une distance de 300 à 800 m par les tuyauteries d’une drague suceuse stationnaire à désagrégation classique, soit en place, si la qualité des déblais le permettait, soit dans le chenal à marée descendante pour la vase.
1974 : la gestion du port est confiée à la ville d’Arcachon. Les opérations de dragage sont confiées au District Sud Bassin qui a la compétence pour l’entretien des ports et des plages des 4 communes qui composent le district.
1980 : année des mortalités d’huîtres avec interdiction de tout rejet dans le milieu. Construction, par endigage, de bassins de décantation, dans les prés salés Est de la teste.
Les Bassins furent par la suite abandonnés : accidents puis classement administratif des rivages...
Une solution de porteur de déblais automoteur a été alors choisie, avec l’immersion en mer des sédiments portuaires. Cette solution avait alors été considérée comme la meilleure solution pour évacuer les sédiments portuaires du port d’Arcachon lors des débats préalables au Schéma de Mise en Valeur de la Mer.
1987 : le District Sud bassin s’équipe d’un porteur de déblais de 750 m3 qui fut alimenté par divers types de dragues.
Pendant 25 ans une moyenne 20 000 m3 de vases portuaires ont ainsi été évacués.
1993 : dragage du port de pêche, dans la partie située entre le quai Est et les derniers pieux de la traque des pêcheurs pour un volume 22600 m3, sur une épaisseur de 1,2 m environ. Lieu de clapage inconnu !
1996 : dragage sur l’emprise du port de plaisance, soit un total de 35 000m3. Le dragage a été effectué par une drague à godet « La Maqueline » du port autonome de Bordeaux.
L’immersion a été faite dans l’océan à la bouée d’atterrissage Nord. Toutefois, en cas de mauvais temps, l’immersion des vases portuaires était alors effectuée dans la passe Nord au niveau de la bouée 7 N, en marée descendante, pour éviter tout retour vers le bassin.
Du point de vue administratif, ces opérations de dragage et de clapage ont été effectuées sans autorisation, mais en accord avec les professionnels de la pêche et de l’ostréiculture.
1998 : dragage sur les emprises du port de plaisance, de l’entrée du port, des accès et du port de travail. Le volume de vases portuaires a représenté 50000 m3.
L’immersion des vases a été faite exclusivement dans l’océan à la bouée d’atterrissage Nord.
L’opération a été effectuée dans le cadre d’un arrêté d’immersion délivré après enquête publique le 26 janvier 1997 pour une durée d’un an, en application de la loi n° 75 599 du 7 juillet 1976 et de son décret d’application du 29 septembre 1982 relatifs à la prévention et à la répression de la pollution marine par les opérations d’immersion et à la lutte contre la pollution marine accidentelle,
2000 : la campagne de dragage débuta le 14 janvier, pour se terminer vers le mois de mai, après avoir clapé au large du Wharf de la Salie prés de 40 000 m3 de vases portuaires.
3- Installation des aires de carénage.
Il aura fallu attendre octobre 2000, pour que les responsables du port d’Arcachon se décident enfin à imposer le carénage des embarcations de plaisance dans des conditions conformes à la réglementation, par la mise en
place de panneaux de consigne et, pour les bateaux de pêche, à la mise en place d’une station de traitement des eaux de cale.
Le carénage des embarcations de plaisance se fait désormais à sec sur un terre-plein, et non à marée basse sur la vase et sans consigne, comme cela se faisait dans un passé relativement proche.
Les résidus de peinture sont récupérés et stockés dans une benne prévue à cet effet.
Quant au port de plaisance, il se transforme en « zone urbaine » pendant la saison estivale car de nombreux bateaux deviennent « résidence secondaire » pour les riverains qui louent leurs logements en ville et de résidence de vacances pour touristes. Cette présence humaine inhabituelle génère bien évidemment d’importantes nuisances propres à toute activité urbaine.
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LES REJETS EN MER
un scandale récurrent
- 22 Novembre 1999 : signature par le préfet de région d’une autorisation d’immersion des déblais de dragage du port d’Arcachon : ARRETE N° E99/14.
On notera cette subtilité de l’Arrêté où il est question de « déblais » et non de « déchets »!
L’hostilité des ostréiculteurs, ne tarde pas à se manifester par la fermeture du port d’Arcachon.
Des garanties seront alors données concernant la zone d’immersion avec la présence d’un observateur à bord de la drague lors du transport des boues portuaires.
La ville de Biscarosse en revanche est totalement tenue à l’écart de toute concertation alors que la zone choisie pour l’immersion des déchets se situe au Sud de la passe Nord ! Cette situation ne semble pourtant guère embarrasser le directeur du port d’Arcachon qui, se voulant rassurant, déclara dans un article de Sud-Ouest en janvier 2000 :
« On sait bien que les vases du port sont polluées ; Ce qui est important c’est que l’endroit où on clape présente toutes les garanties pour que ces vases ne reviennent pas vers le banc d’Arguin ou le Bassin. Et c’est le cas puisqu’on clape à plus de 7 kms des Passes, à 4 kms de La Salie vers l’Ouest, dans un courant Nord-Sud… »
Propos on ne peut plus choquants pour les habitants du Nord des Landes, qui subissent depuis 1974 les rejets du Wharf de la Salie c’est à dire prés de
80 000 m3 d’effluents urbains et industriels par jour à 300 m de la plage.
De plus, l’endroit choisi pour le clapage des boues, se situait dans la zone des 3 milles marins, qui est une zone protégée, propice à la reproduction des poissons.
- Première quinzaine de janvier 2000 : premier coup de godet de la drague Den Drogge, premier voyage, premier couac.. « elle part de nuit et sans l’observateur qui était prévu à bord »
L’ADREMCA ( Association pour la Défense La Recherche et les Etudes Marines) qui a créé le premier grand récif sous-marin de la Côte d’Aquitaine en accord avec le maire de Biscarrosse entre en croisade contre ces rejets en mer et publie un article de presse intitulé « Arcachon - Biscarrosse ça s’en vase !! » : tout un programme !
- 1er Avril 2000 : survol aérien à bord d’un avion de tourisme, afin de repérer la zone de clapage, vérifier la coloration des eaux et observer la direction prise par les effluents. La drague « Den Drogge » est surprise en pleine action de délestage à hauteur du banc du chien, pas très loin des parcs à huîtres du banc d’Arguin. Des photos ont aussitôt été prises et remises aux ostréiculteurs. Plainte a été déposée auprès de la Gendarmerie Maritime qui, après enquête, a transmis ses conclusions à la Préfecture de Région (Référence : PV N° 22 du 26 juin 2000.)
- 10 septembre 2000 : manifestation à la Salie pour protester contre les rejets de l’égout de la Salie et contre le clapage en mer des boues du port d’Arcachon.
- 11 décembre 2000 : Une délégation conduite par M. Pierre Junca, maire de Biscarosse, accompagné des associations Le POULP, ADREMCA, SURFRIDER et BISCA-SURF est reçue par M. Christian Frémont, Préfet de Région.
Le but de cette rencontre était,
- remettre les 3000 signatures recueillies par Le POULP à Biscarosse,
- protester contre la pollution engendrée par le Wharf de la Salie,
- Demander l’arrêt définitif du rejet en mer des déchets du port d’Arcachon.
Depuis cette rencontre il n’a plus été question de clapage en mer des vases portuaires…
- 11 mai 2001 : au cours d’une conférence sur le programme TERRA au Lycée de la mer à Gujan-Mestras, il n’était alors question que de stockage à terre dans des bassins de décantation étanches.
Trois ans après…….Ces bonnes résolutions semblent bien lointaines et l’on parle à nouveau de clapage en mer !…et cette fois, c’est du dragage de l’ensemble des ports du Bassin d’Arcachon dont il est question !
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LES POLLUTIONS DU LITTORAL AQUITAIN
une bien triste liste
- Le Wharf de la Salie, à l’origine, devait déverser ses eaux usées, sans traitement, à plus de 4 km de la côte.
Actuellement, il mesure 792 m, et déverse des effluents à 300 m du rivage avec un traitement primaire, sans traitement biologique.
Seule la Papeterie SMURFIT a fait de réels efforts en réalisant 1997 une station physico-chimique, complétée en 2003 par un traitement biologique.
Bien qu’il ne figure dans aucun guide touristique de la région, la revue « GEO », n° 290 d’avril 2003, mondialement connue, a publié une vue aérienne de l’Egout de la Salie avec une belle tache autour de l’émissaire…le titre « un véritable égout à deux pas du rivage »
- Les plastiques, les fûts, les tubes cathodiques et une variété infinie de détritus qui jonchent nos plages : Une catastrophe pour la Nature, un coût considérable pour les collectivités Des milliers de tonnes de déchets dorment ainsi au fonds des océans, près des côtes.
A la Teste-de-Busch des bénévoles sous l’égide de la mairie, ramassent en une demi-journée sur la plage de la Salie, la capacité de deux grandes bennes remplies à raz bord.
- Les oiseaux mazoutés que certains volontaires continuent inlassablement à recueillir, soigner et remettre à l’eau, sans compter ceux qui périssent au large…. Les poissons morts échoués sur nos plages, victimes de la pollution des eaux.
- La marée noire du Prestige, la plus terrible catastrophe économique et écologique que la région aquitaine ait connue !……….Et pourtant, des bateaux poubelles continuent de sillonner les océans avec des équipages de fortune. En l’absence d’une réglementation digne de ce nom, les pollueurs ont encore de beaux jours devant eux,
- Et aujourd’hui apparaît ce projet de rejet en mer des 400 000 M3 de vases portuaires, contaminées suite au laxisme et à l’irresponsabilité des responsables portuaires.
Procédé d’un autre âge qui, dans une sinistre logique de continuité, considère que la mer est et restera toujours une poubelle bien commode !
Il est urgent de mettre un terme à ces pratiques :
Il faut responsabiliser les décideurs et faire payer les pollueurs.
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LA DECLARATION du MAIRE DE l’île de GROIX, en Bretagne
La révolte d’un médecin !
POURQUOI NOUS N'ACCEPTONS PAS LE CLAPAGE AU LARGE DE PEN MEN DES BOUES DU PORT DCN DE LORIENT
Groix est depuis longtemps entrée dans une logique de préservation de la mer et des ressources naturelles : le collectage et le tri des déchets, l'assainissement collectif et les stations d'épuration, avec un projet en cours d'extension de la station du Gripp pour absorber les surcharges estivales.
Cap l'Orient apporte une aide précieuse pour la déchetterie et le transport des déchets, limitant ainsi les impacts sur l'environnement.
Nous demandons à chaque citoyen un effort quotidien pour ne pas jeter de produits dangereux et recycler ce qui peut l'être. Une Charte du Développement durable a été co-signée par les élus des 19 communes.
Pourquoi la DCN aurait-elle l'autorisation de déverser en mer 25 000 m3 de boues contaminées par les pires toxiques que l'industrie humaine ait jamais produit ?
Sur la concentration des toxiques retrouvés dans ces sédiments :
Beaucoup de prélèvements révèlent des concentrations au niveau N2 (N1 = immersion autorisée, N2 = impact environnemental attendu,
N3 = interdiction absolue d'immersion) un prélèvement de TBT atteint même le niveau N3.
Sur la nature de ces toxiques :
Les métaux lourds : Zinc, Plomb, Chrome, Arsenic... sont tous au niveau N2
Ils sont accumulés puis concentrés dans les organismes vivants (bioaccumulation), donc même de faibles concentrations finissent par détériorer l'environnement, et le sommet de la chaîne alimentaire est l'homme. Chacun se souvient des conséquences dramatiques des pollutions - massives il est vrai - de Minamata.
Le TBT (tétrabutyltin) organo-étain principe actif des antifouling est d'une grande toxicité sur l'immunité et la reproduction. Ses effets à long terme sont inquiétants, on sait qu'il est tératogène (malformations) et pénètre rapidement à travers la peau.
Les PCB (polychlorobiphényls), sujets à la bioaccumulation persistent dans l'environnement à cause de leur lente biodégradabilité et dégagent des dioxines, ils sont soupçonnés d'avoir un rôle dans la diminution de la fertilité, constatée un peu partout dans le monde et dans plusieurs espèces dont l'homme. Ils sont solubles dans les graisses (lipophiles) et peuvent, de ce fait, s'accumuler dans de la chaîne alimentaire et ainsi, être retrouvés chez l'animal et l'homme.
Vous comprendrez aisément pourquoi les élus de Groix votent contre l'autorisation d'immersion de ces boues. Ils demandent à Madame la Préfète du Morbihan de refuser cette pollution en s'appuyant sur la législation sur l'eau
L'imprécision des connaissances des effets de seuil au-delà desquels la toxicité apparaîtrait, la notion de persistance dans l'environnement et de bioaccumulation sont des éléments suffisants pour prendre les plus grandes précautions.
On nous dit que le coût d'un stockage à terre (entraînant 1167 rotations de camions de 38 tonnes) serait de 5 à 7 fois plus élevé qu'une immersion, et bien plus lente à réaliser.
Ne faut-il pas raisonner autrement en se demandant quel sera le coût écologique et humain pour les générations futures, si elles sont encore là pour le payer ?
Eric Régénermel
C O N C LU S I O N S
Le problème du dragage qui se pose aujourd’hui, semble-t-il avec acuité après plus de 20 ans d’inaction et de tolérances coupables, doit être traité dans la plus grande sérénité : S’il est en effet temps de s’en inquiéter, est-ce une raison pour tout à coup faire n’importe quoi, après avoir fait n’importe quoi durant des années… ?
Depuis plus d'un an, les ostréiculteurs du bassin d’Arcachon et les associations réunies au sein du collectif aquitain contre les rejets en mer se battent contre le « clapage » c'est à dire contre le rejet en mer des vases polluées draguées dans les ports : solution facile, dont on dit qu’elle est peu coûteuse ( ce qui reste à prouver ! ) mais qui est à coup sûr dangereuse.
On trouve dans ces vases des concentrations importantes de cuivre, de plomb, d'arsenic, de chrome, de nickel, de zinc et autres benzopyrene, fluoranthene, hydrocarbures et divers polluants non identifiés… Toutes ces pollutions sont pires que l'ERIKA ou le PRESTIGE, car sournoises et invisibles.
Affirmer dans ces conditions que certains niveaux de pollution peuvent ne pas présenter de valeurs susceptibles de porter atteinte à la santé publique « dans l’état actuel des connaissances et des réglementations en vigueur » » est une attitude irresponsable.
La pratique souvent évoquée du « zonage » pour définir des taux de contamination différenciés des vases est une méthode illusoire et inacceptable suivant le principe de précaution le plus élémentaire.
Envisager de déverser ces vases toxiques dans un milieu déjà fragilisé par la disparition progressive de nombreuses espèces marines est insoutenable ! C’est oublier surtout que la mer n’a qu’une capacité de dispersion, qui elle aussi a ses limites !
Se fier aveuglément aux études de courantologie est oublier un peu vite les enseignements des récentes catastrophes (Prestige, Warf…) où la réalité s’est souvent révélée assez éloignée des modèles scientifiques !
Enfin, recourir encore à des logiques économiques qui n’intègrent toujours pas le préjudice écologique n’est plus sérieux !
Peut-on imaginer que les professionnels de la pêche puissent tolérer que cette mer qui les nourrit soit délibérément souillée avec les conséquences que l’on imagine sur le fruit de leur activité, sur la santé des consommateurs ?
Les plaisanciers, pour qui la mer est le fondement même de leur bonheur, peuvent-ils rester indifférents aux conséquences de solutions hâtives et dangereuses pour ce milieu qu’il est de leur devoir mais aussi de leur intérêt de sauvegarder ?
Le Collectif Aquitain contre les rejets en mer est la mobilisation de tous ceux qui n’acceptent plus de voir la mer considérée comme une poubelle. Les ostréiculteurs particulièrement menacés sont à la tête de ce combat.
Des élus de toutes tendances, responsables et courageux soutiennent notre mouvement. Conscients d’une situation dont l’urgence est certes critique, mais aussi du péril que représentent l’inconscience et la facilité, tous nous voulons
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préserver le milieu marin et souhaitons contribuer à la promotion de techniques de traitement à terre, respectueuses de l’environnement, qui seules permettront de suivre et de maîtriser l’élimination des déchets toxiques.
C’est dans cette perspective qu’une commission technique a été créée au sein du collectif : composée de représentants d'associations membres du collectif et de conseillers scientifiques, elle bénéficie en outre du concours de professionnels de la mer et de responsables ostréicoles.
Son but : Apporter une contribution constructive aux réflexions en cours. Elle s’efforce en particulier de recenser les différents procédés disponibles afin d’être en mesure de débattre en toute connaissance de cause des solutions de traitement à terre susceptibles de se substituer au clapage en mer !
***
Associations membres du collectif aquitain « Contre les rejets en mer »
C.E.B.A (Coordination Environnement du Bassin d’Arcachon )
NEBVA (Nature Environnement Versant Bassin d’Arcachon )
AVECICM (Association du Val de l'Eyre pour la protection de l'environnement )
LES AMIS DU LITTORAL NORD BASSIN
QUAI ET CABANES DE GUJAN-MESTRAS
AUPORT LA TESTE
PROTECTION ET AMENAGEMENT DE LEGE CAP-FERRET
LES AMIS DU LAPIN BLANC
SAUVEGARDE DES QUINCONCES ANDERNOS
B.A.E (BASSIN ARCACHON ECOLOGIE )
ADPPM (Association de Défense et de Promotion de Pyla sur Mer)
DEFENSE DES EAUX DU BASSIN D’ARCACHON
SCAPH PRO
PORT OUVERT DE LA TESTE
COLLECTIF DECHETS GIRONDINS
SEPANSO GIRONDE
SURFRIDER FOUNDATION EUROPE
ADREMCA ( Association pour la Défense la Recherche et les Etudes Marines )
COMITE DE VIGILANCE DE BISCARROSSE
ASSOCIATION DES PROPRIETAIRES DE
BISCARROSSE-PLAGE ET LAC
BISCA-SURF-CLUB
SURF CASTING CLUB
CHARS A VOILE
BISCA SAUVETAGE SECOURISME
PECHEURS COTIERS LANDAIS DE BISCARROSSE
ASSOCIATION DES COMMERÇANTS DE BISCARROSSE-PLAGE
SEPANSO-LANDES
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