Préambule

René CAPO à été coordinateur du comité de vigilance de Biscarrosse depuis sa création en 2001 jusqu'en 2014 ainsi que du collectif Aquitain contre les rejets en mer (2005-2006).

Il est également l'un des membres fondateurs de l'Association pour la Défense, la Recherche et les Études Marines de la Côte d'Aquitaine (ADREMCA) en 1979.


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Etude d'impact du Wharf


Demandeur :
Mairie de Biscarosse
BP 101
40601 BISCAROSSE Cedex

ETUDE D'IMPACT DU WHARF DE LA SALIE  
SUR LA ZONE CÔTIÈRE
dossier n° 00/E/25245A

  
Date de remise du rapport : 09/11/2000 
Numéro d'attribution : 01 
Diffusion de l'exemplaire : contrôlée 
Ce rapport comporte 18 pages hors annexes.
  
Rédacteur : Stéphane DUPUY Ingénieur chargé de mission
Approbateur : Jean Bernard SALINERES Responsable du département Etudes et Conseil

Sommaire
Introduction
1.     Présentation du site     
2.   Cadre générai de l'étude   
2.1.   Nature de l'effluent rejeté        
2.2.   Types de polluants        
2.3.   Les apports possibles de micropolluants        
3.     Compte rendu de l'intervention sur site.     
4.     Analyses et commentaires     
4.1.  Qualité des eaux de mer        
4.1.1.    Résultats d'analyses           
4.1.2.    Les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques           
4.1.3.    Les métaux           
4.1.4.    La bactériologie           
4.2.  Qualité des sédiments        
4.2.1.    Résultats d'analyses           
4.2.2.    Les Hydrocarbures Aromatiques Poîycycliques           
4.2.3.    Les métaux
4.2.4.    La bactériologie           
4.3.  Teneur en polluants dans la matière vivante        
4.3.1.    Résultats d'analyses           
4.3.2.    Les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques           
4.3.3.    Les métaux           
4.3.4.    La bactériologie           
Conclusion
Annexes
Annexes 1 : Prélèvements d'échantillons : clichés
Annexes 2 : Panache de flottants provoqué par le rejet de la Salie 


Introduction
Une bonne qualité des eaux de mer est indispensable d'un point de vue environnemental et,, de par son incidence directe sur des secteurs d'activités tels que la pêche ou le tourisme, est une nécessité économique.
Le wharf de la Salie est un rejet en mer des effluents urbains du Bassin d'Arcachon ainsi que les effluents industriels de la papeterie de Facture. Acheminés dans un premier temps par l'intermédiaire de deux collecteurs,, la Salie Nord et la Salie Sud, ils se rejoignent peu avant le Wharf en un seul et même émissaire.
Aujourd'hui, la mairie de Biscarosse en accord avec l'association A.D.R.E.M.C.A. (Association pour la Défense, la Recherche et les Etudes Mannes de la Côte Aquitaine) désire avoir des éléments d'appréciation quant à l'impact du rejet sur la zone côtière.
Ainsi, les recherches portent sur la qualité physico-chimique et bactériologique de l'eau et des sédiments de la Salie et de Biscarosse. De plus, des indicateurs de pollution tels que les bivalves seront analyses selon les mêmes critères pour les besoins de l'étude.

1. Présentation du site
L'exutoire de la Salie se trouve à l'extrémité Sud-Ouest du département de la Gironde.
L'accès au Wharf se fait par la route départementale D 218 qui traverse la Forêt de la Teste puis en empruntant une passe vers l'Ouest menant à la « stèle des marins » au lieu-dit « la Salie ». L'estacade du Wharf est interdite d'accès à toute personne non autorisée et est fermée par un portail à son entrée. Cependant, elle est régulièrement occupée par des pécheurs constituant, pour ces derniers, une avancée en mer de 800 mètres fort pratique. 

2. Cadre général de l'étude 

2.1. Nature de l'effluent rejeté
Le rejet en mer via le Wharf de la Salie est constitué d'effluents urbains et industriels traités. Le réseau d'assainissement s'est mis en place depuis 1971.
Les effluents urbains originaires du réseau d'assainissement des communes du Bassin d'Arcachon sont traités dans 4 stations :
   3 stations à traitement de type physico-chimique de Biganos, Gujan  - Le Teich, et La Teste - Arcachon,
  1 station de type biologique de La Teste - Cazaux.
Les effluents industriels provenant de « La cellulose du pin » sont traités en interne à l'usine.
Depuis 1977, la Direction Départementale de l'Action Sanitaire et Sociale (DDASS) et le Syndicat Intercommunal du Bassin d'Arcachon (SIBA) mènent une surveillance régulière en accord avec l'arrêté préfectoral d'autorisation de rejet du 8 août 1991. 

2.2. Types de polluants
On distingue classiquement deux grands types de polluants (MAUVAIS,   1997, (FREMER) :
les polluants conservatifs qui ne seront pas éliminés du milieu qu'ils soient dissous dans l'eau ou fixés sur le matériel particulaire (en général sur la fraction organique) ; ce sont 'es polluants inorganiques : les métaux (mercure, cadmium, plomb...) et les polluants organiques non biodégradables (PCB et DDT) ;
les polluants non conservatifs qui, a terme, disparaissent : ce sont la matière organique, les sels nutritifs, les bactéries et virus, les polluants organiques biodégradables (hydrocarbures, détergents, certains produits phytosanitaires...).
La matière organique occupe une place particulière du fait de sa propriété d'adsorber de nombreux contaminants et de servir de support aux bactéries. Elle représente donc un excellent vecteur de polluants en dehors de l'impact propre qu'elle peut avoir sur le milieu. 
Ces polluants peuvent avoir des effets sur les peuplements naturels (déséquilibres, dégradations ou proliférations) et/ou la santé humaine. 

2.3. Les apports possibles de micropolluants 

Les apports potentiels de micropolluants dans le milieu marin sont 
·     apports à partir des navires (ordures, eaux usées, hydrocarbures...) ;  
·     apports terrestres véhiculés par les cours d'eau, le ruissellement et la nappe phréatique
·     apports terrestres par le biais des rejets directs d'eaux usées urbaines et/ou industrielles, de rejets d'effluents épurés et des écoulements des réseaux pluviaux
·     apports de macro-déchets directement rejetés en mer ; 
·     apports atmosphériques provenant de la mise en suspension de poussières et des émissions gazeuses d'origine diverses (industries, transports routiers, ...).
Au niveau du secteur d'étude, le principal apport pouvant engendrer une pollution du milieu est constitué du rejet des effluents du Bassin d'Arcachon dans le milieu via le Wharf de la Salie.
3. Compte rendu de l'intervention sur site
L'intervention sur site s'est déroulée en deux fois.
La première a eu lieu le lundi 04 septembre 2000 en présence de Monsieur CAPO, représentant l'association ADREMCA et de Messieurs SALINERES et DUPUY du département Etudes et Conseil de i'IEEB. L'ensemble des prélèvements, tant d'eaux de mer que de sédiments, ont été effectués durant la dernière heure de la marée montante et l'étalé de pleine mer avec un coefficient de 65.
La seconde intervention a été réalisée le 28 septembre 2000 durant la basse mer d'une marée de coefficient 105 en présence de Monsieur CAPO, représentant l'association ADREMCA, de surfers coutumiers du site et de Monsieur DUPUY de ITEE6. Elle a donné lieu au prélèvement de bivalves, des moules, à 300 m environ de l'estran à la hauteur du groupe de piliers n°ll du Wharf de la Salie.
Lors des deux interventions, la papeterie de Facture, « la Cellulose du Pin » était momentanément stoppée sur panne et ne rejetait donc pas a la Salie. Ainsi, le Wharf ne rejetait en mer que les effluents urbains du Bassin d'Arcachon.
A chacune des deux visites, des pécheurs étaient présents en nombre sur le Wharf jusqu'à son extrémité.
Au droit du rejet, une forte odeur d'eaux résiduaires se fait sentir. Puis, au fur et à mesure que l'on se rapproche de la plage, l'odeur diminue pour ne plus être détectable en bordure de plage. Visuellement, un long panache d'écume, ayant comme source le point de rejet, se propage selon la direction du courant de surface induit par le vent (voir figure 1 page 5). Les prélèvements d'eau de mer et de sables, effectués en bordure de plage, lors de l'intervention du 04 septembre 2000 ont été réalisés sous le vent afin d'appréhender la charge en micropolluants en extrémité de diffusion du panache.
Les prélèvements ainsi que leur localisation sont les suivants :
extrémité du Wharf de la Salie, au droit du rejet : prélèvement d'eau de mer dans la tranche superficielle (0 à 0,50 m) et de sédiments de fond ;
estran a 50 m au Sud du Wharf de ia Salie (Vent de secteur Nord-Ouest) : prélèvement d'eau de mer et de sédiments de fond ;
estran a 150 m au Sud du Wharf de la Salie (Vent de secteur Nord-Ouest) : prélèvement d'eau de mer et de sédiments de fond ;
au  droit du   11eme groupe  de  piliers du  Wharf de  la  Salie :   prélèvement de moules.
Remarque : Le plus grand soin a toujours été apporté au prélèvement des différents échantillons. Lors des prélèvements de bivalves, une attention particulière a été portée sur le fait que les moules n'aient pas été en contact avec les piles du Wharf afin de ne pas perturber l'analyse notamment par des éléments métalliques.
4. Analyses et commentaires
Les trois compartiments du milieu marins ont été pris en compte pour cette étude : l'eau, le sédiment et la matière vivante.
Les différents échantillons prélevés ont été dirigés \/ers les services analytiques en fonction du canevas d'analyses prévisionnel fixé en accord avec le commanditaire de l'étude. Ce programme d'analyse est présenté en figure 2 ci-dessous.


point de prélèvement
nature de l'échantillon
Déterminations retenues
extrémité du Wharf de la Salie
eau de mer
•    Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques*
•    Carbone   Organique  Total  et  dissous
•    Métaux :     aluminium,     arsenic,     cadmium, cuivre, mercure, plomb et zinc Microbiologie
" "
sédiment
•    Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques*
•    Métaux : al, ag, cd, cu, hg, pl et zc
•    Microbioloqie
11eme  piliers depuis le bord
bivalves
•    Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques*
•    Microbioloqie
bord de plage a 1.50 mètres au Sud du Wharf
eau de mer
•   Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques"
•    Carbone   Organique  Total  et  dissous
•   Microbiologie
" "
sédiment
•    Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques* et Métaux       aluminium,      arsenic,      cadmium, cuivre, mercure, plomb et zinc Microbioloqie
Plage du vivier
 eau de mer
•    Métaux : al, ag, cd, cu, hg, pl et zc
 

Selon la liste « Environmental Protection Agency » (EPA) de 16 composés. figure 2 : Canevas d'analyse retenu pour l'étude.
Dans un premier temps, les échantillons ont été observes au microscope optique. Aucune trace ou dépôt de fibres de cellulose, de lignine (résidus ligneux) ou de boues de station n'a été relevée

 4.1 Qualité des eaux de mer
4.1.1. Résultats d'analyses
Les résultats analytiques des investigations menées sur les prélèvements d'eaux de mer sont présentés dans le tableau de synthèse ci-dessous (figure 3).


Point de prélèvement
extrémité du Wharf de la Salie
bord de plage à 150 mètres au Sud du Wharf
Plage du vivier à Biscarosse
H.A.P. en ug.L-1
     
Naphtalène
 0,005
       < 0,005
 
Acénaphthylène
< 0,200
< 0,200
 
Acénaphtène
< 0,005
< CL005
 
Fluorène
< 0,005
< 0,005
-
Phénanthrène
< 0,010
< 0,010
-
Anthracène
< 0,020
< 0,020
-
Fluoranthène
< 0,005
< 0,005
 
Pyrêne
< 0,005
< 0,005
-
Benzo (a) anthracène
< 0,005
< 0,005
 
Chrysène
< 0,010
< 0,010
 
Ben7Q (b) fluoranthène
< 0,005
< 0,005
 
Benzo (k) fluoranthène
< 0,005
< 0,005
-
Benzo (a) pyrène
< 0,005
< 0,005
-
Dibenzo (a,h) anthracène
< 0,005
< 0,005
 
Benzo (ghi) pérylène
< 0^010
< 0,010
 
Indéno (1,2,37 cd) pyrène
< 0,010
< 0,010
 
C.O.D. en mg.L-1
2,2
1,3
-
Métaux en ug.L-1
     
Arsenic
1
1,2
5,2    
Cadmium
< 0,05
< 0,05
< 0,05
Cuivre
2
3
3
Mercure
< 0,05
< 0,05
< 0,05
Plomb
<0,5
< 0,5
< 0,5
Zinc
7
3
1
Microbiologie
     
Micro-organismes revivifiables à 36 cC/ml
28 100
128
-
Micro-organismes revivifiables à 22 °C /ml
25 000
123
 
Conformes /100 ml
4 300 000
230
-
Conformes thermotolérants ! /100 ml
430 000
29
-
Escherichia Coli /100 ml
9 300
< 3
 
Entérocoques_/100 mi
2 300
23
-
Spores de bactéries sulfito-réductrices / 20 mL
90
4
-

Figure 3 : Tableau de synthèse des analyses effectuées sur les échantillons d'eaux de mer
Les concentrations relevées en HAP dans les eaux de mer,, que ce soit au droit du rejet ou sur la plage en bout de panache de diffusion, sont de nature rassurante. En effet, les mesures montrent des teneurs inférieures aux seuils de détection analytiques pour chacun des 16 HAP pris en compte.
4.1.3. Les métaux
Les concentrations en métaux dans les échantillons d'eaux de mer, tant au droit du rejet qu'en bordure de plage ou au niveau de Biscarosse, sont au niveau du bruit de fond couramment admis pour ce type d'eau (Cf. figure 4 ci-dessous).
Métaux
Concentrations normales dans les eaux côtières en ug.L
Cadmium
0.1 à 3
Cuivre
1 à 15
Mercure
0.03 à 0.3
Plomb
0.6 à 10
Zinc
5 à 40

Cependant, il est important de noter que seuls les effluents urbains traités du Bassin d'Arcachon était rejeté au niveau du Wharf de la Salie lors des deux interventions. De ce fait, les rejets de |a papeterie de Facture n'ont pu être pris en compte dans cette étude."
4.1.4. La bactériologie
Un contrôle ponctuel de l'eau est délicat à mettre en oeuvre pour quel micropolluant que ce soit. En effet, les résultats sont susceptibles de varier en fonction du débit du rejet, de sa représentativité et de sa diffusion dans la masse d'eau notamment. Il apparaît donc capital de maîtriser les paramètres principaux que sont la nature du rejet, la direction du vent, la marée et la forme du panache.
Lors de l'intervention qui a donné lieu au prélèvement d'eaux de mer pour contrôle bactériologique, les conditions étaient les suivantes :
nature du rejet : effluents traités du Bassin ; marée : étale de haute mer, coefficient 65 ;
vent : secteur Nord - Nord-Ouest : direction du panache : Sud - Sud-Est.
Les résultats du contrôle bactériologique des masses d'eaux sont donnés dans le tableau de synthèse en figure 5 page 10.
Au droit du rejet de la Salie, dans la tranche d'eau de sub-surface (0 a 0,50 m), les données bactériologiques traduisent une qualité de l'eau excessivement médiocre. En effet, les valeurs sont très supérieures aux limites fixées par la réglementation en vigueur et notamment pour les eaux de baignade (arrêté 81-324 du 7 avril 81 modifié le 11 septembre 1995).
Concernant le contrôle effectué en bordure de plage à 150 m du wharf en bout de panache de diffusion avec les conditions présentes le jour du prélèvement, l'eau est de bonne qualité bactériologique. Pour comparaison, la directive de la Communauté Européenne quant à la qualité des eaux de baignade donne les nombres guide ainsi que les nombres impératifs figurant dans le tableau suivants.
Paramètres microbiologiques
G
I
Coliformes totaux (/100 ml_)
500
10 000
Coliformes fécaux (/100 ml)
100
2 000

:valeur guide indicateur d'une bonne qualité bactériologique
 I : nombre impératif définissant le seuil a ne pas dépasser
figure 6 : Tableau des valeurs guide (G) et d'intervention (I)-de la directive européenne du 8/12/1975.
Ainsi, d'après ces critères, l'eau de surface au droit du Wharf est de mauvaise qualité tandis que l'eau prélevée en bord de plage est de bonne qualité. Il existe donc un gradient de qualité bactériologique depuis l'exutoire du Wharf jusqu'aux plage. Ce gradient correspond à l'effet de dilution couplé au pouvoir épurateur de l'eau de mer.
Néanmoins, la plage de la Salie a été interdite à la baignade en juin 1992. Cette interdiction vaut encore aujourd'hui. Elle est présidée par le principe de précaution mais aussi par les importants atterrissements qui ont modifié les distances « exutoire - plages » et les conditions de dispersion (étude SOGREAH, 1991).
Les différentes études et/ou suivis réalisés dans le champ éloigne du Wharf de la Salie ne laissent pas percevoir d'impact majeur de ce rejet sur le milieu (données suivi Direction Départementale des Affaires Sanitaire et Sociale).
4.2. Qualité des sédiments
4.2.1. Résultats d'analyses
Les résultats des  investigations  analytiques  réalisées sur les sédiments sont présentés dans le tableau de synthèse ci-dessous (figure 7).

Point de prélèvement
extrémité du Wharf. de la Salie
bord de plage à 150 mètres au Sud du Wharf
H.A.P. en mq.kq -1 sec



0,005
0,007

< 0,050
< 0,050

< 0,005
< 0,005

 < 0,010
< 0,010
Phénanthrène
< 0,010
< 0,010
Anthracène
< 0,010
< 0,010
Fluoranthène
< 0,005
< 0,005
Pyrène
0,008
< 0,005
Benzo (a) anthracène
0,018
0,01
Chrysène
< 0,010
< 0,010
Benzo (b) fluoranthène
< 0,005
< 0,005
Benzo (k) fluoranthène
< 0,005
< 0,005

<ILQ05
< 0,005

< 0,005
< 0,005

< 0,005
< 0,005
Indéno (1,2,3, cd) pyrène
< 0,005
< 0;£05
Métaux en mg.kg-1 sec


Aluminium
337
276
Arsenic
1,2
1,3

< 0,04
< 0,04
Cuivre
< 0,9
< 0,9
Mercure
< 0,005
< 0,005
Plomb
0,4
0,4
Zinc
2,9
1
Microbiologie


Micro-organismes revivifiables à 36 °C /ml
750
10
Micro-organismes revivifiables a 22 °C /ml
685
11
Conformes /100 ml
2 300
g
Coliformes thermotolérants /100 mi
430
4
Eschenchia Col t /100 ml
430
< 3
Entérocoques /100 ml
93


5
0

Figure 7 Tableau de synthèse des analyses effectuées sur les échantillons de sédiments.
Avant toute interprétation des résultats des teneurs en micopolluants dans les sédiments, il est nécessaire d'en connaître la nature granulométrique. En effet, les sédiments soumis à un même flux de contamination retiennent différemment les polluants en fonction de la taille des particules constituant ces matériaux, de leur contenu en argile et en matière organique (FAUGERE et al, 1981 ; CARRUESCO, 1989 ; ROBBE, 1989).
Dans ces conditions, il apparaît indispensable de caractériser les échantillons de sédiments prélevés tant au droit du rejet du Wharf de fa Salie qu'en bordure de plage. Les examens microscopiques ont montré que les fractions granulométriques sont réparties sur une plage supérieure à 63 micromètres. Ainsi, ce type de sédiment ne contient qu'excessivement peu d'argile et/ou de matière organique qui constituent un compartiment préférentiel d'accumulation des polluants.
4.2.2.   Les Hydrocarbures Aromatiques Polycydiques
Les 16 HAP inscrits à la liste Environmental Protection Agency ont été dosés dans les deux échantillons de sédiments suivants :
échantillon de sédiment de fond au droit du rejet de la Salie, échantillon de sédiment de bord de plage à 150 m au Sud du Wharf.
Les résultats de ces investigations en laboratoire ne permettent pas de caractériser une contamination du sable par les HAP. En effet, exceptées de légères traces de pyrène et de benzo (a) anthracène,- toutes !es concentrations mesurées sont inférieures aux seuils analytiques. Pour comparaison, les teneurs moyennes en HAP totaux sont inférieures à 2,1 mg.kg-1 sec dans le Golfe de Gascogne et légèrement supérieures à cette même valeur en 4 points de surveillance du-Bassin d'Arcachon (GARRIGUES et al, 1993).
4.2.3.   Les métaux
Les teneurs mesurées sur la fraction granulométrique totale ne permettent pas de caractériser une contamination des sédiments par les métaux. En effet, les valeurs pour chaque élément pris en compte sont excessivement faibles et dans tous les cas inférieures au bruit de fond défini par la mission GEODE voir figure 8 ci-dessous.

Metaux en mg.kg-1   sec
Bruit de fond
Arsenic
4
Cadmium
0,5
Cuivre
35
Mercure
0,2
Plomb
47
Zinc
115

bruit fond : référence (sur la fraction totale) fixée par le groupe d'étude GEODE (Groupe d'Etude et d'Observation sur le Dragage et l'Environnement).
Figure 8 : Bruit de fond géochimique des teneurs en métaux dans les sédiments.
              4.2.4. La bactériologie
La bactériologie des sédiments peut être mise en regard de celle des eaux. En effet, sur les sédiments des deux points pris en compte, un gradient de qualité est mis en évidence depuis une bactériologie mauvaise au droit de i'exutoire du Wharf jusqu'à une bonne qualité bactériologique en bordure de plage à 150 m au
Sud).
4.3. Teneur en polluants dans la matière vivante
4.3.1. Résultats d'analyses
Le tableau de synthèse des résultats des analyses effectuées sur les moules de la Salie est présenté en figure 9 ci-dessous.
 Dans le cadre de missions de surveillance et de suivi gérées essentiellement par l'IFREMER comme le Réseau National d'Observation de la qualité du milieu marin, les teneurs en micropolluants chimiques dans la matière vivante est régulièrement contrôlée sur plusieurs stations du littoral français. Les mesures et calculs des teneurs moyennes sont regroupée selon deux façades maritimes (la Manche - Atlantique et la Méditerranée) et selon les organismes testés (huîtres ou moules). Les valeurs moyennes de teneurs en micropolluants dans les moules de la façade Manche - Atlantique peuvent être prises comme référence pour statuer sur une éventuelle contamination chimique des moules de la Salie.
a.3.2. Les Hydrocarbures Aromatiques Polycyclïques
Manche-Atlantique
HAP totaux
(mg /kg sec)
Moyenne
écart-type
mini-maxi
3,62
2,57
0,10-51,7

Figure 10 : Extrait du tableau de synthèse des résultats RNO (Réseau National d'Observation de la qualité du milieu marin) des mesures de contaminants dans la matière vivante : teneurs en HAP dans les moules.
Les HAP sont les plus toxiques des hydrocarbures pour les différentes espèces marines. De plus, certaines de ces molécules ont des propriétés cancérogènes connues. Ce type de contamination est le plus souvent rencontrée dans les ports suite à des déversements accidentels, mais néanmoins plus ou moins chroniques, de carburants ou d'excédents de produits pétroliers non brûlés. Outre les odeurs désagréables dues à l'évaporation de la fraction volatile ainsi que l'appauvrissement des échanges gazeux dus à la formation d'un film irisé de la fraction plus lourde, une partie d'entre eux est soluble et est susceptible d'être ingérée par les organismes marins.
Sur fa façade Manche - Atlantique, la teneur moyenne en HAP observée dans les moules est de 3,62 mg.kg 1 sec. Ainsi, avec une concentration en HAP de 0,308 mg.kg 1 sec mesurée dans les moules de la Salie, il n'a pas été mis en évidence de pollution pour ce critère.
4.3.3. Les métaux
Comme pour les HAP, le RNO a pu établir des concentrations moyennes mesurées dans les moules de la façade Manche - Atlantique notamment. Ces valeurs sont présentées en figure 11 page 15.
Les concentrations en métaux correspondant, mesurées dans les moules de la Salie ne sont pas de nature a laisser présager d'une contamination par ces éléments



moyenne 
écart-type
min
max
Cd
1,1
0,59
0,2
13
Cu
7,2
1,5
0,9
33,9
Hg 
0,12
0,06
0,01
0,83
Pb
2,27
1,13
0,15
13,7
Zn
93,4
38
24
546
4.3.4. La bactériologie
La réglementation actuelle est basée sur la directive européenne du 15 juillet 1991 et trouve sa transcription en droit français de par le décret du 28 avril 1994 et l'arrêté du 21 juillet 1995. Elle définit quatre zones de salubrité dont trois conditionnent le mode de commercialisation des produits. Cette réglementation est destinée au suivi de bassins de production. L'interprétation* des résultats visant à définir les différentes zones de qualité de protection est donc basée sur des fractions d'échantillons par classe de contamination (voir tableau en figure 12). Dans le cadre de cette étude de l’impact du Wharf sur la zone côtière proche, un seul échantillon moyen a été prélevé. Ainsi, les résultats de l'analyse microbiologique de cet échantillon moyen seront comparés aux limites définissant les zones de qualité des produits de la mer.

Zone
Conformes fécaux par 100 ci de chair
Conditions de livraisons des produits de la consommation
A
90 % des échantillons < 300
Les produits peuvent être mis en marché sans traitement en vue de leur purification.
100 % des échantillons < 1 000
B
90% des échantillons < 6 000 100 % des échantillons < 60 000
Purification  obligatoire des produits avant mise en marché.
L
90 % des échantillons < 60 000
Obligation de reparcage de longue
D
plus de 10 % des échantillons
Exploitation interdite à l'exception des juvéniles.






Dans l'échantillon de moules de la Salie, un total de 43 000 coliformes fécaux pour 100 g de chair a été mesuré. Au regard des valeurs de l'arrêté du 21 juillet 1995, ces bivalves ne peuvent être mis en marché sans être purifiés. Ces résultats traduisent une contamination bactériologique des coquillages pris à 300 mètres de l'estran à la Salie.
Il est important de noter que ces moules ont été prélevées à environ 350 m de
l'exutoire de la Salie. Par conséquent, elles ne se trouvent pas dans le secteur de
concentration maximale du panache.

 Conclusion
Le Wharf de la Salie constitue l'exutoire en mer des efficients des communes du Bassin depuis 1971. Le rejet a pour nature les effluents urbains, traités dans quatre stations (3 physico-chimiques et 1 biologique), mais aussi industriels provenant de la papeterie de Facture « la Cellulose du Pin », traités en interne.
Du point de vue du contrôle de ce rejet, sa qualité est suivie depuis 1977 par le Syndicat Intercommunal du Bassin d'Arcachon et la Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales.
Concernant l'aspect législatif, le rejet de la Salie est autorisé par arrêté en 1991 et ce jusqu'à fin 1999. L'arrêté prévoit en outre les modalités de suivi à appliquer. Actuellement, cet arrêté n'a pas été renouvelé. En juin 1992, la baignade sur les plages de la Salie a été interdite dans des soucis sécuritaires. En effet, les conditions hydrodynamiques ayant modifié la morphologie du site, les conditions prises en compte pour le dimensionnement du Wharf ne correspondent plus aujourd'hui à la réalité (notamment la distance exutoire -plage).
Aujourd'hui, les proches riverains de ce secteur de la côte Atlantique ainsi sont inquiets. C'est le cas des administrés de la commune de Biscarosse, représentés par leur Maire, Monsieur JUNCA, mais aussi d'association pour la défense du domaine marin comme l'ADREMCA et enfin par les pratiquants de sports nautiques tels que les surfers de l'association SURFRIDER.
Ainsi, il apparaissait nécessaire de mener à bien une étude sur l'impact du rejet d'effluents en mer de la Salie sur la zone côtière proche qui est la plus exposée. Ce travail a été commandé à l'Institut Européen de l'Environnement de Bordeaux par la ville de Biscarosse.
Les trois compartiments marins que sont les eaux, les sédiments et le vivant ont été pris en compte pour cette étude. La campagne de prélèvements a été menée en fonction des contraintes du milieu : marée, direction du vent et forme du panache principalement. Les échantillons prélevés correspondent à :
extrémité du Wharf de la Salie au droit du rejet :  prélèvement d'eau de la tranche superficielle et prélèvement de sédiments de fond ;
a 300 m de l'estran, à la hauteur du 11eme groupe de piliers : prélèvement de moules (non en contact avec les piliers) ;
plage  de  la   Salie  à   150  m   au   Sud  du  Wharf :   prélèvement d'eau  et  de sédiments ;
plage du Vivier à Biscarosse. : prélèvement d'eau.



Connaissant le contexte environnemental de la Salie et la nature de l'effluent rejeté, un canevas d'analyses a été adopté en accord avec la mairie de Biscarosse pour les trois matrices étudiées. Les éléments choisis sont les suivants : 
  • Hydrocarbures   Aromatiques   Polycycliques    (selon    la    liste   Environmental Protection Agency), 
  • Plomb, cadmium, mercure, cuivre, zinc et arsenic
  • Microbiologie complète.
Les résultats obtenus ont été comparés aux données disponibles pour la zone étudiée (façade Atlantique), aux résultats des différentes missions de suivi et de surveillance du domaine marin (DDASS, SIBA, RNO, mission GEODE,...) et bien sur aux valeurs limites définies par les textes législatifs lorsqu'ils existent pour les critères pris en compte.
Concernant les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques, les teneurs relevées au sein des trois compartiments étudiés et le lieu du prélèvement (extrémité du Wharf, plage de la Salie) sont conformes aux bruits de fond.
Les teneurs en métaux sont conformes aux bruits de fond généralement observé dans les eaux de mer, les sédiments et les moules.
Les résultats des études bactériologiques ont montré l'existence d'un gradient décroissant de contamination des trois compartiments marins depuis l'exutoire du Wharf de la Salie jusqu'à la plage. Ainsi, la qualité des eaux, des sédiments et des moules est mauvaise au droit du rejet. Les contrôles effectues sur les moules a 300 mètres de l'estran montrent que ces bivalves sont impropres à la consommation en tant que tel. Par contre, en bordure de plage, l'effet de dilution aidant, le suivi réalisé sur l'eau et sur le sédiment ne met pas en évidence de contamination bactériologique. Dans tous les cas, en fonction des résultats obtenus, il apparaît comme impératif de maintenir l'interdiction de la baignade sur les plages de la Salie.
Cette étude a permis de dégager l'existence d'un impact bactériologique du rejet du Wharf sur le milieu environnant proche. En effet, concernant les autres micropolluants susceptibles d'être présents dans le milieu, HAP et métaux lourds, aucune contamination n'a été mise en évidence. Il est important de noter que cette étude possède un caractère ponctuel et qu'elle ne peut se substituer à un suivi. De plus, lors de l'intervention sur site pour prélèvement des échantillons, le rejet de la Salie ne comportait que les effluents urbains traités du fait de la panne affectant la production de la papeterie de la cellulose du pin.





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