Demandeur :
Mairie
de Biscarosse
BP 101
40601 BISCAROSSE Cedex
ETUDE D'IMPACT DU WHARF DE LA SALIE
SUR LA ZONE CÔTIÈRE
dossier n° 00/E/25245A
Date de remise du rapport : 09/11/2000
Numéro
d'attribution : 01
Diffusion de
l'exemplaire : contrôlée
Ce rapport comporte
18 pages hors annexes.
Rédacteur : Stéphane DUPUY Ingénieur chargé de mission
Approbateur : Jean Bernard SALINERES Responsable du département Etudes
et Conseil
Sommaire
Introduction
1. Présentation du
site
2. Cadre générai de
l'étude
2.1. Nature de l'effluent rejeté
2.2.
Types de polluants
2.3.
Les apports
possibles de micropolluants
3.
Compte rendu de
l'intervention sur site.
4. Analyses et
commentaires
4.1. Qualité des
eaux de mer
4.1.1.
Résultats
d'analyses
4.1.2.
Les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques
4.1.3. Les
métaux
4.1.4.
La bactériologie
4.2. Qualité des
sédiments
4.2.1.
Résultats d'analyses
4.2.2.
Les Hydrocarbures Aromatiques
Poîycycliques
4.2.3. Les métaux
4.2.4. La
bactériologie
4.3. Teneur en polluants dans la matière vivante
4.3.1.
Résultats d'analyses
4.3.2.
Les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques
4.3.3.
Les métaux
4.3.4.
La bactériologie
Conclusion
Annexes
Annexes
1 : Prélèvements d'échantillons : clichés
Annexes
2 : Panache de flottants provoqué par le rejet de la Salie
Introduction
Une bonne qualité des eaux de mer
est indispensable d'un point de vue environnemental et,, de par son incidence directe sur
des secteurs d'activités tels que
la pêche ou le tourisme, est une nécessité économique.
Le wharf de la Salie est un rejet en mer des effluents
urbains du Bassin d'Arcachon ainsi
que les effluents industriels de la papeterie de Facture. Acheminés dans un premier temps
par l'intermédiaire de deux collecteurs,, la Salie Nord et la Salie Sud, ils se rejoignent peu avant
le Wharf en un seul et même
émissaire.
Aujourd'hui, la mairie de
Biscarosse en accord avec l'association A.D.R.E.M.C.A. (Association pour la Défense, la
Recherche et les Etudes Mannes de la Côte Aquitaine) désire avoir des éléments d'appréciation
quant à l'impact du rejet sur la
zone côtière.
Ainsi, les recherches portent sur
la qualité physico-chimique et bactériologique de l'eau et des sédiments de la Salie et de Biscarosse. De plus, des
indicateurs de pollution tels
que les bivalves seront analyses selon les mêmes critères pour les besoins de l'étude.
1. Présentation du
site
L'exutoire de la Salie se trouve
à l'extrémité Sud-Ouest du département de la Gironde.
L'accès au Wharf se fait par la route départementale D
218 qui traverse la Forêt de
la Teste puis en empruntant une passe vers l'Ouest menant à la « stèle des marins » au lieu-dit « la
Salie ». L'estacade du Wharf est interdite d'accès à toute personne non autorisée et est
fermée par un portail à son entrée. Cependant, elle est régulièrement occupée par des pécheurs
constituant, pour ces derniers, une avancée en mer de 800 mètres fort pratique.
2. Cadre général de l'étude
2.1. Nature de l'effluent rejeté
2. Cadre général de l'étude
2.1. Nature de l'effluent rejeté
Le rejet en mer via le Wharf de la Salie est constitué
d'effluents urbains et industriels traités.
Le réseau d'assainissement s'est mis en place depuis 1971.
Les effluents urbains originaires
du réseau d'assainissement des communes du Bassin d'Arcachon sont traités dans
4 stations :
3 stations à
traitement de type physico-chimique de Biganos, Gujan - Le Teich, et La Teste - Arcachon,
1 station de type biologique de La Teste - Cazaux.
Les effluents industriels provenant de « La cellulose
du pin » sont traités en interne à l'usine.
Depuis 1977, la Direction Départementale de l'Action
Sanitaire et Sociale (DDASS) et le
Syndicat Intercommunal du Bassin d'Arcachon (SIBA) mènent une surveillance régulière en accord
avec l'arrêté préfectoral d'autorisation de rejet du 8 août 1991.
2.2. Types de polluants
On
distingue classiquement deux grands types de polluants (MAUVAIS,
1997, (FREMER) :
les polluants conservatifs qui ne
seront pas éliminés du milieu qu'ils soient dissous dans l'eau ou fixés sur le matériel
particulaire (en général sur la fraction organique) ; ce sont 'es polluants inorganiques
: les métaux (mercure, cadmium,
plomb...) et les polluants organiques non biodégradables (PCB et DDT) ;
les polluants non conservatifs qui, a terme,
disparaissent : ce sont la matière organique, les sels nutritifs, les bactéries
et virus, les polluants organiques biodégradables (hydrocarbures, détergents, certains
produits phytosanitaires...).
La matière organique occupe une place particulière du
fait de sa propriété d'adsorber de
nombreux contaminants et de servir de support aux bactéries. Elle représente
donc un excellent vecteur de polluants en dehors de l'impact propre qu'elle peut avoir sur le milieu.
Ces polluants peuvent avoir des effets sur les
peuplements naturels (déséquilibres,
dégradations ou proliférations) et/ou la santé humaine.
2.3. Les apports possibles de
micropolluants
Les apports potentiels de micropolluants dans le
milieu marin sont
·
apports à partir des
navires (ordures, eaux usées, hydrocarbures...) ;
·
apports terrestres véhiculés par les cours d'eau, le
ruissellement et la nappe
phréatique
·
apports terrestres
par le biais des rejets directs d'eaux usées urbaines et/ou industrielles, de rejets
d'effluents épurés et des écoulements des réseaux pluviaux
·
apports de
macro-déchets directement rejetés en mer ;
·
apports
atmosphériques provenant de la mise en suspension de poussières et des émissions gazeuses d'origine
diverses (industries, transports routiers, ...).
Au niveau du secteur d'étude, le principal apport
pouvant engendrer une pollution du milieu
est constitué du rejet des effluents du Bassin d'Arcachon dans le milieu via le Wharf de la
Salie.
3. Compte rendu de l'intervention sur site
L'intervention
sur site s'est déroulée en deux fois.
La première a eu lieu le lundi 04
septembre 2000 en présence de Monsieur CAPO, représentant l'association ADREMCA et de
Messieurs SALINERES et DUPUY du
département Etudes et Conseil de i'IEEB. L'ensemble des prélèvements, tant
d'eaux de mer que de sédiments, ont été effectués durant la dernière heure de
la marée montante et
l'étalé de pleine mer avec un coefficient de 65.
La seconde intervention a été
réalisée le 28 septembre 2000 durant la basse mer d'une marée de coefficient
105 en présence de Monsieur CAPO, représentant l'association ADREMCA, de surfers coutumiers du site
et de Monsieur DUPUY de ITEE6. Elle a donné
lieu au prélèvement de bivalves, des moules, à 300 m environ de l'estran à la hauteur
du groupe de piliers n°ll du Wharf de la Salie.
Lors des deux interventions, la papeterie de Facture,
« la Cellulose du Pin » était momentanément
stoppée sur panne et ne rejetait donc pas a la Salie. Ainsi, le Wharf ne rejetait en mer que les
effluents urbains du Bassin d'Arcachon.
A chacune des deux visites, des pécheurs étaient
présents en nombre sur le Wharf
jusqu'à son extrémité.
Au droit du rejet, une forte odeur
d'eaux résiduaires se fait sentir. Puis, au fur et à mesure que l'on se rapproche de
la plage, l'odeur diminue pour ne plus être détectable en bordure de plage.
Visuellement, un long panache d'écume, ayant comme source le point de rejet, se propage selon la
direction du courant de surface induit par
le vent (voir figure 1 page 5). Les prélèvements d'eau de mer et de sables, effectués en bordure
de plage, lors de l'intervention du 04 septembre 2000 ont été réalisés sous le vent afin d'appréhender
la charge en micropolluants en
extrémité de diffusion du panache.
Les
prélèvements ainsi que leur localisation sont les suivants :
extrémité
du Wharf de la Salie, au droit du rejet : prélèvement d'eau de mer dans la tranche superficielle (0
à 0,50 m) et de sédiments de fond ;
estran
a 50 m au Sud du Wharf de ia Salie (Vent de secteur Nord-Ouest) : prélèvement d'eau de mer et de
sédiments de fond ;
estran
a 150 m au Sud du Wharf de la Salie (Vent de secteur Nord-Ouest) : prélèvement d'eau de mer et de
sédiments de fond ;
au
droit du 11eme groupe de piliers du Wharf de
la Salie : prélèvement de moules.
Remarque
: Le plus grand soin a toujours été apporté au prélèvement des différents échantillons. Lors des
prélèvements de bivalves, une attention particulière a été portée sur le fait que les moules
n'aient pas été en contact avec les piles du Wharf afin de ne pas perturber l'analyse
notamment par des éléments
métalliques.
4. Analyses et commentaires
Les trois compartiments du milieu marins ont été pris
en compte pour cette étude : l'eau, le
sédiment et la matière vivante.
Les différents échantillons prélevés ont été dirigés \/ers
les services analytiques en
fonction du canevas d'analyses prévisionnel fixé en accord avec le commanditaire de l'étude. Ce
programme d'analyse est présenté en figure 2 ci-dessous.
Selon la liste « Environmental Protection Agency » (EPA) de 16 composés. figure 2 : Canevas d'analyse retenu pour l'étude.
point de prélèvement
|
nature de l'échantillon
|
Déterminations retenues
|
extrémité du Wharf de la Salie
|
eau de mer
|
• Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques*
|
• Carbone Organique Total
et dissous
|
||
• Métaux :
aluminium, arsenic, cadmium, cuivre,
mercure, plomb et zinc Microbiologie
|
||
" "
|
sédiment
|
• Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques*
|
• Métaux : al, ag, cd, cu, hg, pl et zc
|
||
• Microbioloqie
|
||
11eme
piliers depuis le bord
|
bivalves
|
• Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques*
|
• Microbioloqie
|
||
bord de plage a 1.50 mètres au Sud du
Wharf
|
eau de mer
|
• Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques"
|
• Carbone Organique Total
et dissous
|
||
• Microbiologie
|
||
" "
|
sédiment
|
• Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques* et Métaux
aluminium,
arsenic, cadmium, cuivre, mercure, plomb et
zinc Microbioloqie
|
Plage du vivier
|
eau de mer
|
• Métaux : al, ag, cd, cu, hg, pl et zc
|
Selon la liste « Environmental Protection Agency » (EPA) de 16 composés. figure 2 : Canevas d'analyse retenu pour l'étude.
Dans
un premier temps, les échantillons ont été observes au microscope optique. Aucune trace ou dépôt de fibres de
cellulose, de lignine (résidus ligneux) ou de boues de station n'a été relevée
4.1 Qualité des eaux de mer
4.1.1. Résultats d'analyses
Les résultats analytiques des investigations menées sur les prélèvements
d'eaux de mer sont présentés dans le tableau de synthèse ci-dessous (figure 3).
Figure 3 : Tableau de synthèse des analyses effectuées sur les échantillons d'eaux de mer
Point
de prélèvement
|
extrémité du Wharf de
la Salie
|
bord de plage à 150
mètres au Sud du Wharf
|
Plage du vivier à
Biscarosse
|
H.A.P.
en ug.L-1
|
|||
Naphtalène
|
0,005
|
< 0,005
|
|
Acénaphthylène
|
< 0,200
|
< 0,200
|
|
Acénaphtène
|
< 0,005
|
< CL005
|
|
Fluorène
|
< 0,005
|
< 0,005
|
-
|
Phénanthrène
|
< 0,010
|
< 0,010
|
-
|
Anthracène
|
< 0,020
|
< 0,020
|
-
|
Fluoranthène
|
< 0,005
|
< 0,005
|
|
Pyrêne
|
< 0,005
|
< 0,005
|
-
|
Benzo
(a) anthracène
|
< 0,005
|
< 0,005
|
|
Chrysène
|
< 0,010
|
< 0,010
|
|
Ben7Q
(b) fluoranthène
|
< 0,005
|
< 0,005
|
|
Benzo
(k) fluoranthène
|
< 0,005
|
< 0,005
|
-
|
Benzo
(a) pyrène
|
< 0,005
|
< 0,005
|
-
|
Dibenzo
(a,h) anthracène
|
< 0,005
|
< 0,005
|
|
Benzo
(ghi) pérylène
|
< 0^010
|
< 0,010
|
|
Indéno
(1,2,37 cd) pyrène
|
< 0,010
|
< 0,010
|
|
C.O.D.
en mg.L-1
|
2,2
|
1,3
|
-
|
Métaux
en ug.L-1
|
|||
Arsenic
|
1
|
1,2
|
5,2
|
Cadmium
|
< 0,05
|
< 0,05
|
< 0,05
|
Cuivre
|
2
|
3
|
3
|
Mercure
|
< 0,05
|
< 0,05
|
< 0,05
|
Plomb
|
<0,5
|
< 0,5
|
< 0,5
|
Zinc
|
7
|
3
|
1
|
Microbiologie
|
|||
Micro-organismes revivifiables à 36 cC/ml
|
28 100
|
128
|
-
|
Micro-organismes revivifiables à 22 °C /ml
|
25 000
|
123
|
|
Conformes
/100 ml
|
4 300 000
|
230
|
-
|
Conformes thermotolérants ! /100 ml
|
430 000
|
29
|
-
|
Escherichia
Coli /100 ml
|
9 300
|
< 3
|
|
Entérocoques_/100
mi
|
2 300
|
23
|
-
|
Spores de bactéries sulfito-réductrices / 20 mL
|
90
|
4
|
-
|
Figure 3 : Tableau de synthèse des analyses effectuées sur les échantillons d'eaux de mer
Les concentrations relevées en HAP dans les eaux de
mer,, que ce soit au droit du rejet
ou sur la plage en bout de panache de diffusion, sont de nature rassurante. En effet, les mesures montrent des
teneurs inférieures aux seuils de détection analytiques pour chacun des 16 HAP pris en compte.
4.1.3. Les métaux
Les concentrations en métaux dans les échantillons
d'eaux de mer, tant au droit du rejet qu'en bordure de plage ou au niveau de
Biscarosse, sont au niveau du bruit de fond couramment admis pour ce type d'eau
(Cf. figure 4 ci-dessous).
Métaux
|
Concentrations normales dans les eaux côtières en ug.L
|
Cadmium
|
0.1 à 3
|
Cuivre
|
1 à 15
|
Mercure
|
0.03 à 0.3
|
Plomb
|
0.6 à 10
|
Zinc
|
5 à 40
|
Cependant, il est important de noter que seuls les effluents urbains traités du Bassin d'Arcachon était rejeté au niveau du Wharf de la Salie lors des deux interventions. De ce fait, les rejets de |a papeterie de Facture n'ont pu être pris en compte dans cette étude."
4.1.4. La bactériologie
Un contrôle ponctuel de l'eau est délicat à mettre en
oeuvre pour quel micropolluant que
ce soit. En effet, les résultats sont susceptibles de varier en fonction du
débit du rejet, de sa représentativité et de sa diffusion dans la masse d'eau
notamment. Il apparaît donc capital de maîtriser les paramètres principaux que sont la nature du rejet, la
direction du vent, la marée et la forme du panache.
Lors de l'intervention qui a donné lieu au prélèvement
d'eaux de mer pour contrôle
bactériologique, les conditions étaient les suivantes :
nature
du rejet : effluents traités du Bassin ; marée : étale de haute mer, coefficient 65 ;
vent
: secteur Nord - Nord-Ouest : direction
du panache : Sud - Sud-Est.
Les résultats du contrôle bactériologique des masses
d'eaux sont donnés dans le tableau
de synthèse en figure 5 page 10.
Au droit du rejet de la Salie, dans la tranche d'eau
de sub-surface (0 a 0,50 m), les
données bactériologiques traduisent une qualité de l'eau excessivement médiocre. En effet, les valeurs
sont très supérieures aux limites fixées par la réglementation en vigueur et notamment pour les eaux
de baignade (arrêté 81-324 du 7 avril 81
modifié le 11 septembre 1995).
Concernant le contrôle effectué en bordure de plage à
150 m du wharf en bout de panache de
diffusion avec les conditions présentes le jour du prélèvement, l'eau est de bonne qualité
bactériologique. Pour comparaison, la directive de la Communauté Européenne quant à la
qualité des eaux de baignade donne les nombres guide ainsi que les nombres impératifs
figurant dans le tableau suivants.
Paramètres microbiologiques
|
G
|
I
|
Coliformes totaux (/100 ml_)
|
500
|
10 000
|
Coliformes fécaux (/100 ml)
|
100
|
2 000
|
G :valeur guide indicateur d'une bonne qualité bactériologique
I : nombre impératif définissant
le seuil a ne pas dépasser
figure 6 : Tableau des valeurs
guide (G) et d'intervention (I)-de la directive européenne du 8/12/1975.
Ainsi, d'après ces critères, l'eau
de surface au droit du Wharf est de mauvaise qualité tandis que l'eau prélevée en bord de plage est
de bonne qualité. Il existe donc
un gradient de qualité bactériologique depuis l'exutoire du Wharf jusqu'aux plage. Ce gradient correspond à
l'effet de dilution couplé au pouvoir épurateur de l'eau de mer.
Néanmoins, la plage de la Salie a été interdite à la baignade en juin 1992. Cette interdiction vaut encore aujourd'hui. Elle est
présidée par le principe de précaution
mais aussi par les importants atterrissements qui ont modifié les distances « exutoire - plages » et les conditions
de dispersion (étude SOGREAH, 1991).
Les différentes études et/ou suivis réalisés dans le champ éloigne du
Wharf de la Salie ne laissent pas
percevoir d'impact majeur de ce rejet sur le milieu (données suivi Direction Départementale des Affaires Sanitaire et
Sociale).
4.2. Qualité des
sédiments
4.2.1. Résultats d'analyses
Les
résultats des investigations analytiques réalisées sur les
sédiments sont présentés dans le
tableau de synthèse ci-dessous (figure 7).
Point de prélèvement
|
extrémité du Wharf. de la Salie
|
bord de plage à 150 mètres au Sud du Wharf
|
H.A.P. en mq.kq -1
sec
|
||
0,005
|
0,007
|
|
< 0,050
|
< 0,050
|
|
< 0,005
|
< 0,005
|
|
< 0,010
|
< 0,010
|
|
Phénanthrène
|
< 0,010
|
< 0,010
|
Anthracène
|
< 0,010
|
< 0,010
|
Fluoranthène
|
< 0,005
|
< 0,005
|
Pyrène
|
0,008
|
< 0,005
|
Benzo (a)
anthracène
|
0,018
|
0,01
|
Chrysène
|
< 0,010
|
< 0,010
|
Benzo (b)
fluoranthène
|
< 0,005
|
< 0,005
|
Benzo (k)
fluoranthène
|
< 0,005
|
< 0,005
|
<ILQ05
|
< 0,005
|
|
< 0,005
|
< 0,005
|
|
< 0,005
|
< 0,005
|
|
Indéno (1,2,3, cd)
pyrène
|
< 0,005
|
< 0;£05
|
Métaux en mg.kg-1
sec
|
||
Aluminium
|
337
|
276
|
Arsenic
|
1,2
|
1,3
|
< 0,04
|
< 0,04
|
|
Cuivre
|
< 0,9
|
< 0,9
|
Mercure
|
< 0,005
|
< 0,005
|
Plomb
|
0,4
|
0,4
|
Zinc
|
2,9
|
1
|
Microbiologie
|
||
Micro-organismes
revivifiables à 36 °C /ml
|
750
|
10
|
Micro-organismes
revivifiables a 22 °C /ml
|
685
|
11
|
Conformes /100 ml
|
2 300
|
g
|
Coliformes
thermotolérants /100 mi
|
430
|
4
|
Eschenchia Col t
/100 ml
|
430
|
< 3
|
Entérocoques /100
ml
|
93
|
|
5
|
0
|
Figure 7 Tableau de synthèse des analyses effectuées sur les échantillons de sédiments.
Avant toute interprétation des résultats des teneurs en micopolluants dans les sédiments, il est nécessaire d'en connaître la nature granulométrique. En effet, les sédiments soumis à un même flux de contamination retiennent différemment les polluants en fonction de la taille des particules constituant ces matériaux, de leur contenu en argile et en matière organique (FAUGERE et al, 1981 ; CARRUESCO, 1989 ; ROBBE, 1989).
Dans ces conditions, il apparaît indispensable de
caractériser les échantillons de sédiments prélevés tant au droit du rejet du Wharf de
fa Salie qu'en bordure de plage.
Les examens microscopiques ont montré que les fractions granulométriques sont réparties
sur une plage supérieure à 63 micromètres. Ainsi, ce type de sédiment ne contient
qu'excessivement peu d'argile et/ou de matière organique qui constituent un compartiment
préférentiel d'accumulation des
polluants.
4.2.2.
Les Hydrocarbures Aromatiques Polycydiques
Les 16 HAP inscrits à la liste Environmental
Protection Agency ont été dosés dans les deux échantillons de sédiments suivants :
échantillon
de sédiment de fond au droit du rejet de la Salie, échantillon de sédiment de bord
de plage à 150 m au Sud du Wharf.
Les résultats de ces investigations en laboratoire ne
permettent pas de caractériser une
contamination du sable par les HAP. En effet, exceptées de légères traces de pyrène et de
benzo (a) anthracène,- toutes !es concentrations mesurées sont inférieures aux
seuils analytiques. Pour comparaison, les teneurs moyennes en HAP totaux sont
inférieures à 2,1 mg.kg-1 sec dans le Golfe de Gascogne et légèrement supérieures
à cette même valeur en 4 points de surveillance du-Bassin d'Arcachon (GARRIGUES et al,
1993).
4.2.3.
Les métaux
Les teneurs mesurées sur la fraction granulométrique
totale ne permettent pas de caractériser une
contamination des sédiments par les métaux. En effet, les valeurs pour chaque élément pris
en compte sont excessivement faibles et dans tous les cas inférieures au bruit de fond défini par
la mission GEODE voir figure 8 ci-dessous.
Metaux en mg.kg-1 sec
|
Bruit de fond
|
Arsenic
|
4
|
Cadmium
|
0,5
|
Cuivre
|
35
|
Mercure
|
0,2
|
Plomb
|
47
|
Zinc
|
115
|
bruit fond : référence (sur la fraction totale) fixée par le groupe d'étude GEODE (Groupe d'Etude et d'Observation sur le Dragage et l'Environnement).
Figure 8 : Bruit de fond
géochimique des teneurs en métaux dans les sédiments.
4.2.4. La bactériologie
La bactériologie des sédiments peut être mise
en regard de celle des eaux. En effet, sur les sédiments des deux points pris en
compte, un gradient de qualité est
mis en évidence depuis une bactériologie mauvaise au droit de i'exutoire du Wharf jusqu'à une bonne qualité
bactériologique en bordure de plage à 150 m au
Sud).
4.3. Teneur en polluants dans la matière vivante
4.3.1. Résultats d'analyses
Le tableau de synthèse des résultats des analyses
effectuées sur les moules de la Salie est présenté en figure 9 ci-dessous.
Dans le cadre de missions de surveillance et de suivi gérées
essentiellement par l'IFREMER
comme le Réseau National d'Observation de la qualité du milieu marin, les teneurs en micropolluants
chimiques dans la matière vivante est régulièrement contrôlée sur plusieurs stations du
littoral français. Les mesures et calculs des teneurs moyennes sont regroupée selon deux
façades maritimes (la Manche - Atlantique
et la Méditerranée) et selon les organismes testés (huîtres ou moules). Les valeurs moyennes de teneurs en
micropolluants dans les moules de la façade
Manche - Atlantique peuvent être prises comme référence pour statuer sur une éventuelle contamination chimique
des moules de la Salie.
a.3.2. Les Hydrocarbures Aromatiques Polycyclïques
Manche-Atlantique
HAP totaux
(mg /kg sec) |
Moyenne
écart-type
mini-maxi
|
3,62
2,57
0,10-51,7
|
Figure 10 : Extrait du tableau de synthèse des résultats RNO (Réseau National d'Observation de la qualité du milieu marin) des mesures de contaminants dans la matière vivante : teneurs en HAP dans les moules.
Les HAP sont les plus toxiques des hydrocarbures pour
les différentes espèces marines. De plus, certaines de ces molécules ont des
propriétés cancérogènes connues. Ce type de contamination est le
plus souvent rencontrée dans les ports suite
à des déversements accidentels, mais néanmoins plus ou moins chroniques, de
carburants ou d'excédents de produits pétroliers non brûlés. Outre les odeurs désagréables dues à l'évaporation de la fraction
volatile ainsi que l'appauvrissement des
échanges gazeux dus à la formation d'un film irisé de la fraction plus lourde, une partie d'entre eux est soluble
et est susceptible d'être ingérée par les organismes marins.
Sur fa façade Manche - Atlantique, la teneur moyenne
en HAP observée dans les moules est de 3,62
mg.kg 1 sec. Ainsi, avec une concentration en HAP de 0,308 mg.kg 1 sec
mesurée dans les moules de la Salie, il n'a pas été mis en évidence de pollution pour ce
critère.
4.3.3. Les métaux
Comme pour les HAP, le RNO a pu
établir des concentrations moyennes mesurées dans les moules de la façade Manche -
Atlantique notamment. Ces valeurs sont présentées en figure 11 page 15.
Les concentrations en métaux
correspondant, mesurées dans les moules de la Salie ne sont pas de nature a laisser présager d'une
contamination par ces éléments
moyenne
|
écart-type
|
min
|
max
|
|
Cd
|
1,1
|
0,59
|
0,2
|
13
|
Cu
|
7,2
|
1,5
|
0,9
|
33,9
|
Hg
|
0,12
|
0,06
|
0,01
|
0,83
|
Pb
|
2,27
|
1,13
|
0,15
|
13,7
|
Zn
|
93,4
|
38
|
24
|
546
|
4.3.4. La bactériologie
La réglementation actuelle est basée sur la directive
européenne du 15 juillet 1991 et trouve sa
transcription en droit français de par le décret du 28 avril 1994 et l'arrêté du 21 juillet
1995. Elle définit quatre zones de salubrité dont trois conditionnent le mode de
commercialisation des produits. Cette
réglementation est destinée au suivi de bassins de production. L'interprétation* des résultats
visant à définir les différentes zones de qualité de protection est donc basée sur des
fractions d'échantillons par classe de contamination (voir tableau en figure 12). Dans le
cadre de cette étude de l’impact du Wharf
sur la zone côtière proche, un seul échantillon moyen a été prélevé. Ainsi, les résultats de
l'analyse microbiologique de cet échantillon moyen seront comparés aux limites
définissant les zones de qualité des produits de la mer.
Zone
|
Conformes fécaux
par 100 ci de chair
|
Conditions de
livraisons des produits de la consommation
|
A
|
90 % des
échantillons < 300
|
Les produits
peuvent être mis en marché sans traitement en vue de leur purification.
|
100 % des
échantillons < 1 000
|
||
B
|
90% des
échantillons < 6 000 100 % des échantillons < 60 000
|
Purification
obligatoire des produits avant mise en marché.
|
L
|
90 % des
échantillons < 60 000
|
Obligation de
reparcage de longue
|
D
|
plus de 10 % des
échantillons
|
Exploitation interdite à l'exception
des juvéniles.
|
Dans l'échantillon de
moules de la Salie, un total de 43 000 coliformes fécaux pour 100 g de chair a été mesuré. Au regard des
valeurs de l'arrêté du 21 juillet 1995,
ces bivalves ne peuvent être mis en marché sans être purifiés. Ces résultats traduisent une contamination
bactériologique des coquillages pris à 300 mètres de l'estran à la Salie.
Il est important de noter que ces moules ont été
prélevées à environ 350 m de
l'exutoire de la Salie. Par conséquent, elles ne se trouvent pas dans le secteur de
concentration maximale du panache.
l'exutoire de la Salie. Par conséquent, elles ne se trouvent pas dans le secteur de
concentration maximale du panache.
Conclusion
Le Wharf de la Salie constitue l'exutoire en
mer des efficients des communes du Bassin depuis 1971. Le rejet a pour nature les
effluents urbains, traités dans quatre stations (3 physico-chimiques et 1 biologique),
mais aussi industriels provenant de la papeterie
de Facture « la Cellulose du Pin », traités en interne.
Du point de vue du contrôle de ce rejet, sa qualité
est suivie depuis 1977 par le Syndicat Intercommunal du Bassin d'Arcachon et la
Direction Départementale des Affaires
Sanitaires et Sociales.
Concernant l'aspect législatif, le rejet de la Salie
est autorisé par arrêté en 1991 et ce jusqu'à fin 1999. L'arrêté prévoit en outre les
modalités de suivi à appliquer.
Actuellement, cet arrêté n'a pas été renouvelé. En juin 1992, la baignade sur les plages de la
Salie a été interdite dans des soucis sécuritaires. En effet, les conditions
hydrodynamiques ayant modifié la morphologie du site, les conditions prises en compte
pour le dimensionnement du Wharf ne correspondent plus aujourd'hui à la réalité (notamment
la distance exutoire -plage).
Aujourd'hui, les proches riverains de ce secteur de la
côte Atlantique ainsi sont inquiets.
C'est le cas des administrés de la commune de Biscarosse, représentés par leur Maire, Monsieur JUNCA,
mais aussi d'association pour la défense du domaine marin comme l'ADREMCA et enfin par les
pratiquants de sports nautiques tels que
les surfers de l'association SURFRIDER.
Ainsi, il apparaissait nécessaire de mener à bien une
étude sur l'impact du rejet d'effluents
en mer de la Salie sur la zone côtière proche qui est la plus exposée. Ce travail a été commandé à
l'Institut Européen de l'Environnement de Bordeaux par la ville de Biscarosse.
Les trois compartiments marins que sont les eaux, les
sédiments et le vivant ont été pris en compte pour cette étude. La campagne de
prélèvements a été menée en fonction des
contraintes du milieu : marée, direction du vent et forme du panache principalement. Les
échantillons prélevés correspondent à :
extrémité
du Wharf de la Salie au droit du rejet : prélèvement d'eau de la tranche superficielle et
prélèvement de sédiments de fond ;
a
300 m de l'estran, à la hauteur du 11eme groupe de piliers : prélèvement de moules (non en contact avec les
piliers) ;
plage
de la Salie à 150
m au Sud du Wharf : prélèvement
d'eau et de sédiments ;
plage
du Vivier à Biscarosse. : prélèvement d'eau.
Connaissant
le contexte environnemental de la Salie et la nature de l'effluent rejeté, un canevas d'analyses a
été adopté en accord avec la mairie de Biscarosse pour les trois matrices étudiées. Les
éléments choisis sont les suivants
:
- Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (selon la liste Environmental Protection Agency),
- Plomb, cadmium, mercure, cuivre, zinc et arsenic
- Microbiologie complète.
Les résultats obtenus ont été comparés aux données
disponibles pour la zone étudiée (façade
Atlantique), aux résultats des différentes missions de suivi et de surveillance
du domaine marin (DDASS, SIBA, RNO, mission GEODE,...) et bien sur aux valeurs limites définies
par les textes législatifs lorsqu'ils existent pour les critères pris en compte.
Concernant les Hydrocarbures Aromatiques
Polycycliques, les teneurs relevées au sein des trois compartiments étudiés et le lieu du
prélèvement (extrémité du Wharf, plage de la Salie) sont conformes aux bruits
de fond.
Les teneurs en métaux sont conformes aux bruits de
fond généralement observé dans les eaux de mer, les sédiments et les moules.
Les résultats des études bactériologiques ont montré
l'existence d'un gradient décroissant
de contamination des trois compartiments marins depuis l'exutoire du Wharf de la Salie jusqu'à la
plage. Ainsi, la qualité des eaux, des sédiments et des moules est mauvaise au droit
du rejet. Les contrôles effectues sur les moules a 300 mètres de l'estran montrent que ces bivalves
sont impropres à la consommation en
tant que tel. Par contre, en bordure de plage, l'effet de dilution
aidant, le suivi réalisé sur l'eau et sur le sédiment ne met pas en évidence de
contamination bactériologique.
Dans tous les cas, en fonction des résultats obtenus, il apparaît comme
impératif de maintenir l'interdiction de la baignade sur les plages de la Salie.
Cette étude a permis de dégager l'existence d'un
impact bactériologique du rejet du Wharf sur le milieu environnant proche. En effet,
concernant les autres micropolluants
susceptibles d'être présents dans le milieu, HAP et métaux lourds, aucune contamination n'a été mise
en évidence. Il est important de noter que cette étude possède un caractère ponctuel et qu'elle
ne peut se substituer à un suivi. De plus, lors de l'intervention sur
site pour prélèvement des échantillons, le rejet de la Salie ne comportait
que les effluents urbains traités du fait de la panne affectant la production de la
papeterie de la cellulose du pin.
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