Préambule

René CAPO à été coordinateur du comité de vigilance de Biscarrosse depuis sa création en 2001 jusqu'en 2014 ainsi que du collectif Aquitain contre les rejets en mer (2005-2006).

Il est également l'un des membres fondateurs de l'Association pour la Défense, la Recherche et les Études Marines de la Côte d'Aquitaine (ADREMCA) en 1979.


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Vases portuaires du Port d'Arcachon


LE PROGRAMME « TERRA »…

…encore bien des questions…

Ce programme porte sur l’étude des traitements existants et des solutions alternatives pour le dragage des ports du Bassin d’Arcachon. Un document, rédigé par la Direction Mer et Ports Départementaux du Conseil Général de Gironde, donne un nombre de renseignements intéressants sur : - Le statut juridique des boues de dragage. - La composition et la contamination des sédiments. - La planification des boues à draguer pour chaque port port. La lecture de ce document nous amène toutefois à poser quelques questions… Sur l’aspect juridique des boues : La législation française a-t-elle établi un statut juridique des boues depuis 1999 ? Les boues de dragage sont-elles considérées comme déchets lorsqu’elles sont abandonnées ?

Sur l’analyse des sédiments : Des écarts sensibles apparaissent entre les résultats d’analyses effectués par différents laboratoires : IFREMER, IEEB, Université de PAU. Est-ce le choix de la zone à analyser ? La profondeur du carottage ? Les techniques analytiques ? A-t-on trouvé les raisons de ces écarts ? Quelle est finalement la crédibilité de ces mesures ?

A cet égard, il convient de rappeler que les résultats des mesures prises en 1999 par le laboratoire de Pau étaient sensiblement plus élevés que ceux qui avaient été publiés auparavant.

Enfin, pour ce qui concerne le « zonage » souvent évoqué afin de définir des taux de contamination différenciés des vases, cette méthode est illusoire et inacceptable suivant le principe de précaution le plus élémentaire. …et à conclure sur un constat qui se passe de commentaires : Pour le port de plaisance d’Arcachon entre traque I et J, le sédiment présente un dépassement du niveau 2 pour le cuivre et deux dépassements du niveau 1 pour l’arsenic et le zinc. La concentration de TBT est en moyenne de 191 ng/l

Or le TBT, utilisé dans les peintures antisalissures depuis 1960 peut, même à faible concentration de l’ordre de quelques ng/L, provoquer l’ IMPOSEX qui provoque un développement de structures sexuelles males chez les femelles, des déformations de la coquille et la mortalité des larves. L’IMPOSEX fut observé pour la première fois dans le Bassin en 1970, mais le TBT, dont les apports dans le Bassin culminèrent à environ 8 kg par jour, ne fut formellement identifié comme l’agent responsable qu’au début des années 80 ! Depuis 1982, le TBT, interdit dans les peintures antisalissures, reste pourtant autorisé pour les bateaux de plus 25 m et sa fabrication devrait même être autorisée jusqu’en 2008 !….alors que le TBT est très stable dans les sédiments et sa durée de vie peut atteindre des dizaines d’années… »

La production d’huîtres est passée de 15 000 tonnes dans les années 1970 à 3000 tonnes en 1981…quant au nombre d’embarcations de plaisance il passera de 7500 au milieu des années 1970 à 15 000 au début des années 80 et dépasse probablement les 2500 aujourd’hui. ***

ETUDE TERRA

DRAGAGE DES PORTS DU BASSIN D’ARCACHON
(Ce document a été rédigé par la Direction Mer et Ports du Conseil Général de la Gironde,)
Les ports du Bassin d'Arcachon sont soumis à une sédimentation régulière et des opérations de dragage périodiques sont indispensables pour en maintenir l'accessibilité. Les ports du Bassin d'Arcachon constituent en effet un outil absolument essentiel du développement économique (le port d'Arcachon représenterait à lui seul plus de 700 emplois directs et indirects). Le dragage sur
le Bassin d'Arcachon a toutefois toujours constitué une activité " sensible " cristallisant un certain nombre de conflits, et ce phénomène s'est accentué ces dernières années (opérations d'Arcachon et d’Andernos notamment).
Le programme TERRA peut alors être l'occasion pour améliorer les connaissances locales sur le sujet du dragage, par le biais d'études visant en particulier à évaluer la faisabilité de solutions alternatives aux pratiques actuelles. Ces études sont de grande ampleur et, selon la stratégie validée lors du comité de pilotage du 6 mai 1999, il a été convenu dans une première phase du travail d'améliorer les connaissances sur les sédiments eux-mêmes. Ces données constituent en effet un préalable indispensable avant toute étude sur le traitement et le devenir des sédiments.
C'est ainsi que les actions ont porté sur la connaissance d'une part des volumes en place dans les ports, d'autre part de la composition des sédiments. Le présent document, rédigé par la Direction Mer et Ports du Conseil Général de la Gironde, détaille donc les résultats obtenus, et il dégage également diverses possibilités de poursuite des travaux. Préalablement, un rappel succinct concerne la nature juridique des produits de dragage.
Aspects juridiques
Si l'obligation de draguer et les responsabilités en la matière sont assez bien définies par les textes, les produits de dragage n'ont pas en France de statut juridique propre. Les boues de dragage sont inscrites au catalogue européen des déchets et elles figurent à la nomenclature française des déchets. Suivant la législation française, les boues de dragage peuvent donc constituer des déchets, mais ceci serait sous réserve de leur abandon, notion non véritablement
caractérisée. Les boues de dragage ne sont donc pour l'instant pas des déchets, les sédiments en place non plus : C'est seulement à l'issue d'une opération de dragage et d'un dépôt qu'ils pourraient constituer un déchet. En fait, le classement réglementaire en catégorie " déchet " devrait dans l'avenir être examine précisément, car il peut permettre de clarifier ou d'autoriser
certaines opérations.
Essais de planification des dragages pour les ports ostréicoles en gestion départementale
En 42 ans, 17 opérations de dragage "d'entretien" ont été effectuées sur les 6 ports ostréicoles de Gujan-Mestras et La Teste (sauf La Molle et Rocher), pour un total de 4 15 200 m3 de sédiment drague. En moyenne, une opération de dragage a lieu tous les 2 ans, permettant d'évacuer 24 400 m3 pour une surface draguée de 51 000 m2 soit environ 48 cm de sédiment. Divers calculs ont permis d'estimer que la vitesse moyenne de sédimentation dans les ports est de 4 cm/an.
En considérant les volumes de sédiment en place, il apparaît que le port de La Teste serait le premier port à draguer suivi de Larros puis Gujan. Une variable également pertinente est la hauteur moyenne de sédiment, qui représente mieux la perte de temps d'accès. La Teste reste le port à draguer en priorité. Les ports de Gujan et de Larros présentent maintenant la même nécessité à être dragués. Les volumes à extraire dans les ports (hors chenaux) pour revenir à la
cote de référence sont d'environ 55 000 m3 à La Teste, 25 000 m3 à Larros et 13 000 m3 à Gujan (valeurs à vérifier par le Service Maritime et de Navigation de Gironde).
Le volume annuel de sédiment se déposant dans un port est le produit de la vitesse de sédimentation par la surface de ses chenaux et darses. Pour fixer la fréquence des opérations de dragage, il s'agit de déterminer la hauteur de sédiment au delà de laquelle les difficultés pour accéder au port deviennent trop contraignantes (trop de perte de temps). La hauteur maximum tolérable des sédiments a été fixée arbitrairement à la hauteur moyenne draguée dans le passé soit 48 cm. Le rapport de cette hauteur à la vitesse d'envasement fournit une périodicité des dragages de l'ordre de 12 ans. Des estimations (à valider par le Service Maritime) concernant les volumes prévisionnels à extraire par port lors d'opérations de périodicité 12 ans sont fournies. Une proposition de dates prévisionnelles est fournie pour les futures opérations de dragage dans les ports ostréicoles. Pour La Teste, les dates envisagées supposent qu'une solution pour le dépôt à terre ait été trouvée.

Cas du port d'Arcachon
Concernant le port d'Arcachon, les besoins de dragage exprimés s'élèvent à un volume total de 200 à 250 000 m3 sur une période de 5 ans, à raison d'environ 40 à 50 000 m3 par an. Les besoins se répartissent comme suit : Le petit port de plaisance et les traques 4 à 10 (35 000 m3 environ); les traques I à P du port de plaisance (110 000 m3 environ); le chenal d'accès et la partie pêche; le port de travail. Une procédure de demande d'autorisation d'immersion a été
lancée durant l'année 1999 par l'EPIC du port d'Arcachon. L'étude d'impact, effectuée par le Bureau d'Etudes CREOCEAN a en particulier préconisé un nouveau point d'immersion situé plus au sud que celui utilisé précédemment, à l'extérieur des passes au large de La Salie, à 7,4 km du Banc d'Arguin. Une charte déontologique pour le dragage a également été élaborée par le Service Maritime et de Navigation de la Gironde. Après enquête publique auprès des
communes concernées et au vu de l'étude d'impact, le permis d'immersion a été accordé fin novembre 1999 pour une durée de 3 ans. le dragage étant chaque année restreint a la période janvier à mai. Le projet de dragage pour l'année 2000 porte sur un volume total de 87 800 m3 décomposé comme suit : Entrée du port = 14 700 m3; chenal d'accès = 23 800 m3, petit port
de pêche = 20 500 m3; petit port de plaisance = 28 800 m3.

Composition et contamination des sédiments portuaires
L'étude détaillée des résultats disponibles (depuis 1991) montre, pour les sédiments des port départementaux du sud du Bassin d'Arcachon (dont le port d'Arcachon), une bonne qualité chimique. Toutefois, considérant le faible nombre d'analyses, également le fait qu'elles ont été effectuées sur une couche relativement superficielle de sédiment (environ 15 cm) qui pourrait ne pas être véritablement représentative du sédiment qui va être dragué lors d'une
opération réelle (en moyenne 48 cm sur les ports ostréicoles, plus d'1 mètre a Arcachon), il a été décidé de faire réaliser une campagne analytique par l'Université de Pau (laboratoire UT2A, professeur Donard). Deux carottes de sédiments ont été prélevées par port. Les sédiments des ports ostréicoles sont destinés à être déposés à terre. Par comparaison avec les normes relatives à l'épandage agricole des boues de station d'épuration, les sédiments sont
de bonne qualité chimique : Les concentrations en éléments traces sont pour tous les métaux concernés au moins 10 fois inférieures aux valeurs limites. Les teneurs en métaux lourds sont d'ailleurs similaires à celles mesurées dans les boues des stations d'épuration du Bassin d'Arcachon qui sont pour une partie d'entrés elles épandues en agriculture (niveaux de contamination inférieurs aux valeurs de référence de la charte Bonduelle). Rappelons toutefois que les sédiments portuaires ne seront pas épandus directement, mais qu'ils pourraient l'être après un passage dans un système intensif ou extensif destiné à en extraire de l'eau et du sable. A priori, la concentration en métaux sera donc plus élevée dans le sédiment à épandre que dans le sédiment en place dans le port . Le problème éventuel du sel devra aussi être pris en compte.
Les teneurs mesurées en 1999 sont plus élevées que ce qui était connu auparavant, notamment pour ce qui concerne le TBT, l'arsenic, le cuivre, le plomb et le nickel. Pour les métaux lourds, ces différences pourraient venir des différences de technique utilisée (ICP-MS pour l'Université de Pau par rapport aux normes AFNOR pour l'IEEB). Les valeurs sont du même 1 ordre de grandeur pour les autres métaux.
Les teneurs mesurées sur les couches superficielles des carottes sont similaires aux teneurs moyennes sur toute la surface. Ceci montre en particulier que les apports sont plus ou moins
constants au cours du temps. Toutefois, ceci montre aussi qu'un échantillon de surface est représentatif de l'ensemble de la couche de sédiment qui va être draguée. Par ailleurs, même si il existe quelques variations dans les teneurs en métaux entre les deux échantillons, les valeurs apparaissent finalement assez homogènes d'une carotte à l'autre. Ceci pourrait
signifier une homogénéité des teneurs en métaux et en TBT à l'échelle d'une darse.
A Arcachon, en revanche, il existe une forte disparité entre les deux prélèvements. Le sédiment du petit port de plaisance est en effet de bonne qualité, avec aucun dépassement de niveau 1 GEODE. En revanche, le sédiment du port de plaisance (entre traques I et J) présente un dépassement du niveau 2 pour le cuivre et deux dépassements du niveau 1, pour l'arsenic et le zinc. Le Cuivre est l'élément présent dans les peintures antisalissures. Des teneurs en cuivre similaires sont trouvées dans le port de La Teste. Pour ce qui concerne le
TBT, là aussi, on retrouve des niveaux de concentration faibles dans le petit port de plaisance d'Arcachon, et élevés entre les traques I et J. C'est ainsi qu'une teneur moyenne de 191 ng/g est mesurée dans cette zone.
Par comparaison avec les normes relatives à l'épandage agricole des boues de station d'épuration, les sédiments des ports du sud du Bassin d'Arcachon sont de bonne qualité chimique : Les concentrations en éléments traces sont pour tous les métaux concernés environ 10 fois inférieures aux valeurs limites. Globalement, les analyses effectuées durant l'été 1999 par l'Université de Pau ont fourni une bonne vision de la composition et la contamination des sédiments portuaires des ports du Sud Bassin, cette " base de données " pouvant alors servir dans les années à venir. Des résultats supérieurs à ce qui été connu
auparavant ont parfois pu être trouvés (cuivre, arsenic, TBT notamment), et les raisons de
ces écarts pourraient éventuellement être recherchés dans l'avenir. Rappelons toutefois que les techniques analytiques employées ne sont pas identiques (bien que des résultats similaires aient été obtenus vis-à-vis du mercure avec des techniques différentes).
Des propositions de poursuite du travail sont finalement évoquées et devront être discutées au comité de pilotage de janvier 2000.
SOMMAIRE
               Pag 2
Résumé...............................................5.

Sommaire...........................................7
Introduction........................................

I) Statut juridique des boues de dragage 8

II) Analyse des opérations de dragage sur les ports du Sud
Bassin..................................................9

1)Rappel sur les pratiques de dragage dans les ports ostréicoles  9
2)Vers une planification des futurs dragages pour les ports
ostréicoles............................................11
2.1)Les prévisions du Service Maritime 11
2.2)Estimation des volumes de sédiment à draguer dans les
ports ..................................................11
2.3)Estimation de la vitesse de sédimentation 13
2.3.1)Estimation à partir de la comparaison de levés
topographiques .13
2.3.2)Estimation à partir des anciennes opérations de
dragage .......14...................................
2.3.3)Comparaison ......15...................
3)Essai de planification pour les ports ostréicoles 15
4)Cas du port d'Arcachon...................16
4 1) Contexte ...........................16
4 2) Bref historique des dragages 16
4.3) Les opérations récentes réalisées  18
4 4) Les besoins recensés pour les prochaines années
III) Composition et contamination des sédiments
portuaires..19
1 ) Généralités sur les prélèvements et les analyses disponibles
...20..
2) ................................................Synthèse des analyses
existantes sur les ports ostréicoles  21
2.1) Cas des métaux lourds......21
2.2)Cas du TBT .....................23
3) ................................................Synthèse des analyses
existantes sur le port d'Arcachon  23 
3 1) Cas des métaux lourds.....23
3.2)Cas du TBT .....................



6

SOMMAIRE (suite)
4) Les analyses de l'été 1999....................25
4.1)........................................................Cas des métaux lourds sur les ports ostréicoles
26
4.1.1) ..................................................Concentrations moyennes 26
4.1.2) ...................................................Echantillons de surface 28
4.2.3)..................................................Cas particulier du mercure 28
4.1.4) ...................................................Représentativité spatiale des échantillons 29
4.2)Contamination en TBT sur les ports ostréicoles 30
4.3)Cas du port d'Arcachon................... 31
4.4)Conclusion.......................................32
IV)............................................................Proposition de poursuite du travail 32
V) ............................................................Bibliographie 33
ANNEXES.............................................34

Introduction
Les ports du Bassin d'Arcachon sont soumis à une sédimentation régulière et des opérations de dragage périodiques sont indispensables pour en maintenir l'accessibilité. Les ports du Bassin d'Arcachon constituent en effet un outil absolument essentiel du développement économique (le port d'Arcachon représenterait à lui seul plus de 700 emplois directs et indirects). 
Selon la configuration, les sédiments dragués sont évacués, soit en mer (cas du port d'Arcachon), soit dans des bassins dits de décantation (cas des ports de Gujan-Mestras, Audenge, Andernos). Quelques ports sont par ailleurs entretenus par voie terrestre (Cassy- Lanton Ares). Les opérations passées et existantes ont été analysées en 1996 dans le cadre des travaux préparatoires à l'élaboration du Schéma de Mise en Valeur de la Mer
Lors des débats préliminaires à la définitions des priorités à prendre en compte dans le programme TERRA, à l'automne 1998, il est apparu aux yeux des experts que le thème du dragage devait à nouveau être étudié, sous l'angle des solutions alternatives de dragage et des filières d'élimination ou de valorisation des produits, en raison d'un certain manque de lisibilité dans la stratégie globale mise en oeuvre à l'échelle du Bassin.
Ce manque de lisibilité s'est par exemple traduit en 1998, lors des débats qui ont suivi la création puis l'utilisation de bassins de décantation a Andernos. D'une manière générale, les bassins de décantation sont construits sur le littoral, au sein de zones humides d'importance écologique, et leur superficie doit être calculée au plus juste, sans nuire à leurs performances Il convient également de se préoccuper du devenir des sédiments déposes dans les bassins.
Plus récemment, en janvier 1999, la Section Régionale Conchylicole a empêché le dragage du port d'Arcachon, celui-ci étant suspecté de favoriser le relargage de polluants dans les eaux du Bassin, et un arrêt des dragages a été demandé pour l'année 1999. II est vrai que pour le cas particulier du Bassin d'Arcachon, l'immersion en mer ne constitue pas une solution facile, car elle nécessite le franchissement des passes, rendues parfois impraticables en raison des conditions météorologiques.
Au niveau français, les problématiques du dragage et du devenir des sédiments portuaires sont discutées sous l'égide du Ministère de l'Environnement, notamment dans le cadre du programme national LITEAU qui a démarré en 1999. Jusqu'à présent, les actions engagées ont été axées sur les problèmes des ports autonomes, qui pratiquent le dragage et l'immersion de grandes quantités de sédiments en mer. Un des objecifs du programme est de développer un guide méthodologique pour les opérations de dragage, composé d'un logiciel de calcul du niveau de risque des sédiments en fonction de leur composition, et d'un outil de simulation permettant de préciser le devenir des polluants immergés, en fonction des conditions hydrodynamiques locales.
Toutefois, la problématique des ports ne pouvant pas pour diverses raisons pratiquer 'immersion et donc devant rejeter les sédiments à terre n'est pour l'instant pas véritablement prise en compte. Or, il existe de nombreux, ports de ce type sur le littoral français, et la presse s'est faite écho ces derniers temps, pour les ports de Saujon, Pontrieux, Binic, Morlaix par exemple, de difficultés apparues lors de projets de dragage.
Les problématiques sont également assez similaires dans les cas des dragages des sédiments de rivières ou de canaux domaniaux, dont l'Etat et à travers lui Voies Navigables de France doit assurer l'entretien.
Tous ces points ont conduit à développer l'idée que le programme TERRA pouvait alors être l'occasion pour améliorer les connaissances locales sur le sujet du dragage, par le biais d'études visant en particulier à évaluer la faisabilité de solutions alternatives aux pratiques actuelles. Ces études sont de grande ampleur et, selon la stratégie validée lors du comité de pilotage du 6 mai 1999, il a été convenu dans une première phase du travail d'agir pour améliorer les connaissances sur les sédiments eux-mêmes, données qui constituent en effet
un préalable indispensable avant toute étude sur le traitement et le devenir des sédiments.
C'est ainsi que les actions ont porté sur la connaissance d'une part des volumes en place dans les ports, d'autre part de la composition et la contamination des boues. Le présent document détaille donc les résultats obtenus, et il dégage également diverses possibilités de poursuite des travaux. Préalablement, un rappel succinct concerne la nature juridique des produits de dragage.

I) Statut juridique des produits de dragage
Si l'obligation de draguer et les responsabilités en la matière sont assez bien définies par les textes, les produits de dragage n'ont pas en France de statut juridique propre. Cela vient du fait qu'ils désignent aussi bien des graviers, des sables, que des boues, de la vase, des matières végétales (Romero. 1999).
Les boues de dragage sont inscrites au catalogue européen des déchets établi le 20 décembre
1993. Les boues figurent également depuis l'avis du 11 novembre 1997 à la nomenclature française des déchets, dans la catégorie 17 05 02, sous le terme boues de dragage. Toutefois, l'avis précise que " Le fait qu'une matière figure dans la présente nomenclature ne spécifie pas qu'elle soit un déchet dans tous les cas. L'inscription sur cette liste n'a d'effet que si la matière répond à la définition des déchets telle que formulée a l'article 1er de la loi n°75- 633 du 15 juillet 1975 relative a l'élimination des déchets et à la récupération des matériaux
".
L'article 1er de la loi du 15 juillet 1975 modifiée fournit une définition très précise du déchet : "' Est un déchet au sens de la présente loi tout résidu d'un processus de production, de transformation ou d'utilisation, toute substance, matériau, produit ou plus généralement tout bien meuble abandonné ou que son détenteur destine a l'abandon "
Suivant la législation française, les boues de dragage peuvent donc constituer des déchets sous réserve de leur abandon. La caractérisation de l'abandon reste cependant problématique.
A priori, les boues de dragage ne sont donc pour l'instant pas des déchets. Parallèlement, les sédiments en place n'en sont pas : C'est seulement à l'issue d'une opération de dragage et un dépôt qu'ils pourraient constituer un déchet.
En fait, il serait utile d'examiner plus précisément ce caractère éventuel de déchet pour les boues : En effet, cela pourrait permettre de clarifier ou d'autoriser certaines opérations (dont l'épandage) même si cela peut aussi imposer diverses difficultés, notamment :
-responsabilité du propriétaire (qui?) engagée
-difficultés techniques liées au transport, au stockage
-difficultés administratives pour les installations de traitement (installations cassées)
-difficultés économiques liées au stockage ou à la destruction
Le présent rapport concernant essentiellement le sédiment en place (volume, composition et contamination), les aspects réglementaires ne seront donc pas évoqués plus précisément.

II) Analyse des opérations de dragage sur les ports du Sud Bassin
II s'agira dans un premier temps des ports de La Teste, sur la commune de La Teste, et de Gujan, Larros, Meyran, Canai et La Barbotière sur la commune de Gujan-Mestras. Les ports de Rocher, à La Teste, et la Molle, à Gujan-Mestras, n'ont à notre connaissance jamais été dragués, et ils ne pourront donc pas être étudiés ici. Le port d'Arcachon fera l'objet d'une analyse particulière.
1) Rappel sur les pratiques de dragage dans les ports ostréicoles non concédés
Le maître d’oeuvre de tous les dragages portuaires est le Service Maritime et de Navigation de la Gironde. Dès sa création en 1974, le District du Sud Bassin qui regroupe les communes d'Arcachon, La Teste de Buch, Gujan-Mestras et le Teich s'est doté d'un service dragage.
Jusqu'au début des années quatre-vingt, il a assuré la maîtrise d'ouvrage du dragage des ports de ces 4 communes. Par la suite, les lois de décentralisation ont modifié fa répartition établie.
La Commune de Gujan-Mestras assure le dragage des ports en maîtrise d'ouvrage, en faisant
appel au service dragage du District. Ceci n'est pas pratiqué par la commune de La Teste. Le Conseil Général de la Gironde subventionne chaque opération de dragage a hauteur de 40% du coût HT
Le tableau 1 présente l'historique des opérations de dragage réalisées.
Les opérations de 1974, à Meyran, et de 1968. à La Barbotière, concernent la création des ports (ce qui explique les importants volumes dragués). En 42 ans, 17 opérations de dragage « d'entretien » ont été effectuées sur les 6 ports pour un total de 415 200 m3 de sédiment dragué. En moyenne, une opération de dragage a lieu tous les 2 ans. L'opération moyenne permet d'évacuer 24 400 m3 pour une surface draguée de 51 000 m2 soit environ 48 cm de sédiment. Cette épaisseur est proche de celles observées sur la façade Atlantique. Le dragage
complet d'un port ne nécessite en général qu'une opération sauf pour le port de Meyran où 2 à 3 opérations sont nécessaires.
Essentiellement pour Larros et Gujan, la fréquence des dragages a augmenté au cours du temps. Toutefois, comme les volumes dragués à chaque opération restent stables ou augmentent, c'est donc que soit la vitesse de sédimentation, soit la profondeur atteinte après K'dragage ont augmenté. Ces deux hypothèses ne sont par ailleurs pas exclusives dans la mesure |;où les fonds les plus bas ont tendance à s'envaser plus vite (en effet, des fonds plus bas qu'aux . alentours se traduisent par une vitesse du courant et une vitesse orbitale de houle plus faibles près du fond et donc une remise en suspension quasi-nulle).

Tableau 1. Historique des opérations de dragage réalisées sur les ports
départementaux non concédés du sud du Bassin d'Arcachon (d'après ULANGA 1992 et PITRES 1999). *=, création du port

Ports .Date du Volume Surface Lieu Devenir des sédiments
dragage dragué draguée du dragage
(m3) (m2)

La Teste 1960 19 222 96 000 chenal et port remblais
1982 42 250 96 000 chenal et port décantation (prés salés Est)

Meyran
1974 100.000 99.200 constitution de terre plein remblai*
1986 18 200 30 000 darse W et chenal décantation (la Hume)
1986 23 720 27 500 darse E et décantation (Pouche nord)
1996 13 695 60 700 chenal et décantation (Timounet)
remblai de plage
1997 23 200 21 100 chenal zone intertidale
1998 6 175 13 185 Darse E décantation (Timounet)

Gujan 
1956 41 185 65 400 chenal et port constitution de terres pleins
1977 30 642 65 400 chenal et port dépôt à terre (truc nord)
1991 31 642 65 400 chenal et port remblai de plage (Canal)
décantation (Timounet)

Larros 1957 28 565 46 500 chenal et port zone intertidale
1978 24 800 46 500 chenal et port remblai de plage (digue du
Christ)
1990 34 112 46 500 chenal et port remblai de plage
décantation (Timounet)
Canal 
1959 20 188 62 000 chenal et port zone intertidale
1993 14 357 25 180 chenal, darses décantation (le Testey)
ouest et secondaire
Barbotière 
1968 25 200 29 900 chenal et port remblai*
1976 13 580 29 900 chenal et port remblai de plage (Canal)
1992 29 655 70 510 chenal et port remblai décantation (le Testev)


Si l'approfondissement des ports se traduit par un gain en terme de temps d'accès, il fait toutefois peser des risques sérieux sur les ouvrages portuaires et en particulier les quais de construction artisanale, et il doit donc être évité.
Le devenir des sédiments dragués sera étudié ultérieurement

2) Vers une planification des futurs dragages pour les ports ostréicoles non
concédés
Une telle planification nécessite tout d'abord de connaître les volumes à draguer,
de hiérarchiser les ports à draguer et de préciser les dates prévisionnelles de dragage.
2.0 Les prévisions du SMNG
Les prévisions du SMNG, telles qu'elles ont été spécifiées dans la note technique sur les dragages établie lors de la phase préparatoire au Schéma de Mise en Valeur de la Mer, sont rapportées dans le tableau 2. Pour les ports de La Teste, Meyran, Gujan et Larros, les intervalles entre 2 dragages prévus sont plus courts que ceux pratiqués jusqu'à présent. Les volumes dragués restant cependant sensiblement identiques, le risque d'approfondissement des ports semble relativement élevé. Cette remarque a incité à estimer les besoins en dragage pour les prochaines années par une autre méthodologie
Tableau 2. Prévision du SMNG pour les dragages (note technique du SMVM)
Port Surface (m21 Fréquence (années) Volume par opération
La Teste 50 000 (port) 5 à 10 3(0m 030)0
Meyran 41 000 (chenal + port) 5 à 10 41 000
Gujan 65 000 (port + chenal) 5 à 10 30 000
Larros 46 000 (port + chenal) 5 à 10 20 à 30 000
Canal 62 000 (chenal + port) 10a 15 20 000
Barbotière 30 000 (port + chenal) 10a 15 20 à 30 000

2.2) Estimation des volumes de sédiment à draguer dans les ports
Le sédiment des darses portuaires se compose d'une couche de vase d'épaisseur
variable au-dessus d'une couche de sable. A priori, le sédiment qui se dépose dans les ports au cours du temps est en majorité de la vase. Ce sédiment est aussi le plus pollué.
De ce fait, pour estimer les volumes de sédiment en place a draguer dans les ports, il a été décidé de faire réaliser des séries de levés topographiques, permettant de mesurer l'épaisseur de la vase.
Ainsi de mars à juin 1999, 34 profils topographiques ont été réalises par un géomètre expert sur les ports (tableau 3 et figure 1). La position des différents profils pour chaque port est en annexe 1 L'opération consistait simplement en chaque point a enfoncer une tige dans la vase, jusqu'à l'atteinte d'un substrat plus dur (sable), puis à en
mesurer l'épaisseur.
Par la suite, le volume de sédiment a draguer a été défini comme le volume de
sédiment (sable + vase) situé au-dessus de la cote de référence du port en question, cote fournie par le SMNG : rappelons que la cote de référence d'un port est théoriquement le niveau auquel il a été construit, et qu'il n'est donc pas souhaitable de creuser en dessous (ceci nécessite d'ailleurs une enquête publique). Les cotes de référence sont au tableau 4 : Comme 2 valeurs uniquement étaient disponibles (entrée et fond du port), les hauteurs ont été comparées à la cote moyenne.
Notons toutefois qu'à La Barbotière, un levé datant de la création du pont (1969) montre une cote à +2.00 CM (-0.05 NGF) alors que la cote de référence fournie varie de +1.30 à +0.90 CM. Il apparaît donc que la cote fournie correspond plus à la cote du dernier dragage qu'à la cote de référence.

Tableau 3. Répartition des profils par port
Port darses
nombre
La Teste 2 de p9ro fils
Gujan 2 7
Larros 2 9
Canal 1 4
larbotière 2 5
Figure 1. Exemple de profil
représentatif (Gujan)
Les résultats obtenus sont présentés au tableau 4. En considérant les volumes de sédiment
à draguer, i] apparaît que le port de La Teste serait le premier port à draguer suivi de
Larros puis Gujan. Une variable également pertinente est la hauteur moyenne de sédiment,
qui représente mieux la perte de temps d'accès. La Teste reste le port à draguer en
priorité. Les ports de Gujan et de Larros présentent maintenant la même nécessité à être
dragué. La superficie plus importante du port de Larros masquait une sédimentation plus
faible.
Tableau 4.,Calcul du volume de sédiment à draguer par port (chenaux d'accès non
compris). Les cotes de référence ont été fournies par ie SMNG.
Port Surface à
draguer (ml)
Epaisseur
moyenne à
draguer(m)
Volume à
draguer (m3)
Cote de
Référence
(m)
Dernier
Dragage
La Teste 67 700 0,82 55 500 0,65 1982
Gujan 19 500 0.67 13 100 0.95 1991
Canal 18 800 0,30 5 600 1.40 1993
Larros 38 200 0.65 24 800 0.80 1990
Barbotière 24 100 0.21 5 100 1.10 1992
Les volumes a draguer ne discriminent pas ici la part respective de sable et de vase. Le
sable peut être présent en quantité en fond de darse (cf. le cas du port de Gujan au
chapitre suivant), la vase elle étant en entrée de port sur parfois des épaisseurs de plus d' 1
mètre.
La discrimination sable et vase est à l'aide des relevés topographiques relativement simple
à effectuer avant chaque opération de dragage, avec éventuellement au sein d'une même
darse définition de zones purement vaseuses et de zones purement sableuses. L'intérêt
de ceci se trouve au niveau du rejiet du sédiment dans les bassins de décantation et de
son traitement éventuel.
2.3) Estimation de la vitesse de sédimentation
L'estimation de la vitesse de sédimentation doit permettre de déduire une périodicité
prévisionnelle des dragages. Deux méthodes ont été utilisées pour estimer cette vitesse.
2.3,1) Estimation à partir de la comparaison de levés topographiques
Sur le port de Gujan (figure 2), des levés topographiques avaient été réalisés en 1995. Les
coupes types (figure 1 ) montrent que le fond des darses possède un profil en V plus ou
moins prononcé (ceci se retrouvant sur tous les ports). La comparaison des profils entre 1995
et 1999 montre que les sédiments se déposent préférentiellement dans la partie centrale des
darses, soit au point le plus bas des profils : En effet, les bords des profils évoluent peu en 5
ans alors que le centre, plus bas évolue de manière importante.
Fig. 2. Position des profils sur le port de Gujan (traits noirs : profils 1995; traits noirs entourés :
profils 1999)
La comparaison avec les levés effectues au même endroit en 1999 permet d'estimer la
vitesse de sédimentation (tableau 5). Les vitesses d'envasement calculées pour chaque profil
varient fortement dans l'enceinte du port, de 0,5 à 9,2 cm/an, pour une vitesse moyenne de
4,4 cm/an pour le port entier (soit une épaisseur moyenne de 17 cm en plus depuis 1995).
Le maximum de sédimentation est observé en fond de darse Ouest {profil 5), zone ou la
vitesse du courant est théoriquement très faible. En revanche, il existe très peu de
sédimentation dans le fond de l'autre darse (P10 et P12), vraisemblablement en raison de
l'effet de chasse du à l'arrivée du ruisseau.
Il existe une sédimentation plus importante dans la darse Ouest (+ 26 cm depuis le levé de
1995) que dans la darse Est (+ 11 cm). Un point important est que, à Gujan, la plus grande
partie du sédiment déposé (61% pour la darse Ouest et 81% pour la darse Est) paraît être du
sable ou du moins du sédiment non meuble, résistant à l'enfoncement de la tige du géomètre.
Son origine peut être multiple : Ruisseau, réseau pluvial, vent, lessivage des terres plein. La
connaissance des zones sableuses est importante dans l'optique du dépôt à terre des
sédiments.
Tableau 5. Vitesse de sédimentation à Gujan obtenue par comparaison des profils
(le calcul tient compte du temps exact)
Profil Epaisseur sup.
de sédiment
(cm)
Vitesse de
Sédimentation
PI 27 (cm7/ an)
P3 15 3,8
P5 37 9.2
P6 15 3,8
P8 18 4,6
P10 7 1,8
P12 2 0,5
Mov 17,3 4,4
2.3.2) Estimation à partir des anciennes opérations de dragage
En utilisant !e bilan des volumes déjà dragués sur les différents ports (cf tableau 1) et en
supposant que les dragages ont été effectués jusqu'à la même cote, les vitesses de
sédimentation peuvent également être calculées comme le rapport entre le volume dragué et
le produit de la surface draguée par la durée de l'intervalle inter-dragage. Les résultats
obtenus ont au tableau 6. La vitesse de sédimentation varie de 1.7 à 6,1 cm/an selon les
ports avec une sédimentation moyenne s'établissant à 3,9 cm/an.
Tableau 6. Vitesses de sédimentation
Port Période
considérée
Vitesse de
sédimentatio
n (cm/an)
La Teste 1960 à 1982 4.8
Mevran Ouest 1986 à 1997 3.0
Mevran Est 1986 à 1998 5 5
Gujan 1977 à 1991 3,5
Larros 1978 à 1990 6.1
Canal 1959 à 1993 1.7
La Barbotiere 1976 à 1992 2.6
Movenne 3.9
2.3.4) Comparaison des vitesses de sédimentation
Sur le port de Gujan, les vitesses moyennes calculées sont de 4,4 et 3,5 cm/an,
respectivement à partir des comparaisons de levés et des anciens dragages, valeurs tout
à fait similaires. Les autres valeurs calculées sont également du même ordre de
grandeur. Par la suite, il a donc été décidé de retenir pour tous les ports une vitesse
moyenne de sédimentation de 4 cm/an.
3) Essai de planification technique pour les ports ostréicoles non concédés
Le volume annuel de sédiment se déposant dans un port est le produit de la vitesse de
sédimentation par la surface de ses chenaux et darses. Pour fixer la fréquence des
opérations de dragage, il s'agit de déterminer la hauteur de sédiment au delà de laquelle
les difficultés pour accéder au port deviennent trop contraignantes (trop de perte de
temps).
La hauteur maximum tolérable des sédiments a été fixée à la hauteur moyenne draguée
dans le passé soit 48 cm. Le rapport de cette hauteur à la vitesse d'envasement fournit
une périodicité des dragages de 12 ans. Pour les chenaux, la largeur est fixée à 25 m,
mais la longueur prise reste aléatoire et devra être corrigée par le Service Maritime.
Les résultats obtenus concernant les volumes prévisionnels à extraire par port lors
d'opérations de périodicité 12 ans sont au tableau 7. Pour les darses, les résultats
constituent une estimation, notamment car ils ont été calculés à l'aide d'une hypothèse
de taux de sédimentation moyen de 4 cm/an, et il convient d'estimer précisément le
volume à draguer avant chaque opération, avec comparaison systématique de la cote du
projet avec la cote de référence des darses (rappelons que la modification des
spécifications d'un chenal existant au delà du tirant d'eau de référence d'un port fait
partie des opérations soumises à enquête publique suivant le décret d'application du 23
avril 1985 pris pour l'application de la loi du 12 juillet 1983 relative à la démocratisation
des enquêtes publiques et à la protection de l'environnement). Pour les chenaux,
l'imprécision est plus grande encore, car le même taux de sédimentation a été retenu.
Par ailleurs, la surface à draguer dans les chenaux doit être calculée par le Service
Maritime.
Tableau 7. Volumes prévisionnels de sédiment à extraire par port lors d'opérations de
périodicité 12 ans. estimés à partir d'une hypothèse d'un taux de sédimentation moyen
de 4 cm/an.
Darses Chenaux 1
Port Fréquence
(années)
Surface
(m2)
Volume /
opératio
n (m3)
Surface
(m2)
Volume /
opération
(m3)
VOLUME
TOTAL
(m3)
La Teste 12 67 700 32 500 11 700 5 600 38 100
Gujan 12 19 500 9 400 17 500 8 400 17 800
Larros 12 38 200 18 300 11 700 5 600 23 900
Canal 12 18 800 9 000 14 600 7 000 16 000
Barbotière 12 24 100 11 600 14 600 7 000 18 600
Le tableau 8 présente, pour chaque port, une proposition pour les dates prévisionnelles
des futures opérations de dragage, tenant compte de la date de la dernière opération. Le
prochain
dragage du port de Gujan se déroulera durant l'année 2000, soit 3 ans avant la date théorique
prévue. Des travaux portuaires réalisés en 1999 (construction de la maline musoir) ont en effet
déplacé des sédiments et impliqué la nécessité d'un dragage. Pour La Teste, les dates
envisagées supposent qu'une solution pour le dépôt à terre ait été trouvée. Pour les ports de
Gujan, les dates doivent être en accord avec celles prévues par la commune.
Tableau 8. Planification temporelle des futurs dragages. Le dragage du port de La Teste doit
être prévu sur au moins 2 années. * La situation vis-à-vis de l'entreprise COUACH peut
modifier cette date
Port Date dernier Date théorique Dates déjà prévues Proposition de dates pour le
dragage de dragage de dragage prochain dragage
La Teste 1982 1994 2001 (et 2002 ?)
MeyranW 19% 2008 2008
MeyranE 1998 2010 2010
Gujan 1991 2003 2000 2012
Larros 1990 2002 2002*
Canal 1993 2005 2005
Barbotière 1992 2004 2004
4) Cas particulier du port d'Arcachon
Le port d'Arcachon concédé à i'EPIC d'Arcachon par le Conseil Général de la Gironde est un
port mixte de pêche et de plaisance. Au total, le port représente un plan d'eau de 20 ha : La
partie pêche dispose d'un plan d'eau et d'un chenal de 3,5 ha creuse à la cote -4,50 CM. La
partie plaisance creusée à la cote -2,00 CM comporte 4 secteurs distincts : au nord le grand
port de plaisance (10,5 ha); au sud le nouveau port de plaisance (2,2 ha); à l'ouest le petit port
de plaisance (2 ha); à l'est, à l'extérieur de la digue, le port de travail (1,4 ha).
La situation géographique du port d'Arcachon a toujours posé un problème pour le devenir
des déblais de dragage. La bonne qualité des eaux du Bassin doit être maintenue. Le port est
par ailleurs situé à 10 milles de l'océan, ce qui est assez éloigné, mais le problème concerne
surtout l'existence des passes, à franchir avant l'océan, qui impliquent parfois de grandes
difficultés en cas de mauvais temps.
4 2) Bref historique des dragages
Avant 1974, les dragages étaient effectues par le matériel et le personnel du Port Autonome de
Bordeaux. Les rejets de dragage étaient évacués à une distance de 300 à 800 mètres par les
tuyauteries d'une drague suceuse stationnaire a désagrégateur classique, soit en place, si la
qualité des déblais le permettait, soit dans le chenal à marée descendante si cela était de la vase.
Les problèmes techniques concernaient uniquement le balisage des conduites et leurs ancrages.
Le prix de revient, installation comprise, était de 5.5 F TTC / m3 en 1974.
Après celte date, le port d'Arcachon, émanation de la ville d'Arcachon, a confié ses dragages
au District Sud Bassin qui a compétence en la matière et qui possède le matériel, armé par du
personnel contractuel et inscrit maritime pour l'entretien des ports et des plages des 4
communes composant le District.
Suite aux mortalités d'huîtres du début des années quatre-vingt, il fut interdit de rejeter des
déblais de dragage directement dans le milieu. La solution trouvée à l'époque fut la
construction, par endigage, de bassins de décantation, dans les près-salés Est de La Teste. Le
prix de revient, installation du matériel et construction des bassins comprises, étaient de 25 F
TTC / m3 en 1985. Les bassins furent par la suite (fin des années quatre-vingt) abandonnés
pour diverses raisons : accidents, classements administratifs des rivages notamment.
De toutes les solutions envisageables (îles artificielles, conduites à postes fixes et cinq relais
pour rejeter à l'océan, porteurs de déblais, zones à remblayer à l'intérieur des terres, bassins
conçus pour être vidés après décantation et séchage, c’est la solution porteur de déblais
automoteur qui a été retenue, avec l'immersion en mer des sédiments. Rappelons que cette
immersion en mer a plus tard, lors des débats préalables au Schéma de Mise en Valeur de la
mer été retenue comme la meilleure solution pour évacuer les sédiments du port d'Arcachon
Le District Sud-Bassin a donc investit, en 1987, 4 MF dans un porteur de déblais fendable de
55 m de long, 750 m3 en puits et d'une puissance installée de 1 000 CV à la propulsion. II fut
adapté pour être chargé hydrauliquement : étanchéité du puit, circuit de remplissage, circuit
d'évacuation d'eaux décantées, bras de manutention des tuyauteries et mécanisation des
raccordements. Ce porteur de déblais a été alimenté par divers types de dragues au cours des
années, en fonction des sociétés retenues pour les travaux. Certaines opérations ont également
été effectuées à l'aide d'autres porteurs de déblais.
Depuis 25 ans, en moyenne 20 000 m3 ont été évacués chaque année.
4.3) Les opérations récentes réalisées
En 1993, l'entreprise "' Les chantiers modernes - Balineau " a réalisé le dragage du port de
pêche, dans la partie située entre le quai Est et les derniers pieux de la traque des pêcheurs,
pour un volume de 22 600 m3. L'épaisseur moyenne de sédiment enlevée a été estimée à
environ 1,2 m.
En 1996, 35 000 m3 de sédiments ont été dragués, répartis sur l'emprise du port de plaisance
(7 000 m3, traques E et F à la cote - 2.00 CM) et dans le chenal (28 000 m3 à la cote -4,00
CM). Le dragage a été effectue par le porteur de déblais équipe d'une grue à godet " La
Maqueline " du Port Autonome de Bordeaux. L'immersion des sédiments a été faite dans
l'océan à la bouée d'atterrissage Nord (figure 3). Toutefois, en cas de mauvaises conditions
météorologiques (et cette situation a représenté en 1996 près d'un tiers du sédiment évacué),
l'immersion était effectuée dans la passe Nord au niveau de la bouée 7 N, pendant les trois
premières heures après la pleine mer (soit en marée descendante), pour éviter tout retour de
sédiment vers le Bassin. Dans cette zone en particulier, la dilution est importante à marée
descendante, de l’ordre de 1 pour 1000. D'un point de vue administratif, l'opération de
dragage a été effectuée sans autorisation, mais en accord avec les professionnels de la pêche et
\de l'ostréiculture (réunion préalable).
Figure 3. Zone d'immersion de 1998 et zone proposée pour l'année 2000 (CREOCEAN)
En 1998, 50 000 m3 de sédiments ont été dragués, répartis sur l'emprise du port de
plaisance (18 000 m3, traques G et H à la cote - 2,00 CM), l'entrée du port (5 400 m3)
et le port de travail et ses accès (26 000 m3). Le dragage a été effectué par le porteur de
déblais équipé d'une benne preneuse placée sur un ponton flottant "'Le Souchet " de
l'entreprise EMCC. L'immersion des sédiments a été faite exclusivement dans l'océan à
la bouée d'atterrissage Nord (cf. figure 4)
L'opération a été effectuée dans le cadre d'un arrêté d'immersion délivré après
enquête publique le 26 janvier 1997 pour une durée d'un an, en application de la loi n°
75 599 du 7 juillet 1976 relative à la prévention et à la répression de la pollution marine
par les opérations d'immersion et à la lutte contre la pollution marine accidentelle, et de
son décret d'application;du 29 septembre 1982.
En 1999. la campagne de dragage prévue a été abandonnée.
4 4) Les besoins recensés pour les prochaines années
Les besoins de dragage exprimés par les responsables du port s'élèvent à un volume total
de 200 à 250 000 m3 sur une période de 5 ans, a raison d'environ 40 à 50 000 m3 par an.
Les besoins se répartissent comme suit. Le petit port de plaisance et les traques 4 à 10 (35
000 m3 environ); les traques 1 à P du port de plaisance (110 000 m3 environ); le chenal
d'accès et la . partie pêche; le port de travail.
En particulier, l'obstruction par le sable de l'entrée du port, et par les vases du chenal
central, réduit a une profondeur de -2 m au lieu de 4 m sur plus de 50 m, gêne très
fortement le passage des chalutiers. Certains ne peuvent maintenant accéder, du fait de
leur tirant d'eau, aux installations de la criée par tout coefficient de marée. Or le port
d'Arcachon doit absolument pouvoir accueillir ses navires de pêche par tout temps et à
toute heure, conditions remplies par tous les autres ports concurrents.
Une procédure de demande d'autorisation d'immersion a donc été lancée durant
l'année1999 par l'EPIC du port d'Arcachon. Elle a notamment été basée sur une étude
d'impact, effectuée par le Bureau d'Etudes CREOCEAN. Celui-ci a en particulier
préconisé un nouveau point d'immersion situé plus au sud que le précédent, à l'extérieur
des passes au large de La Salie, à 7,4 km du Banc d'Arguin, de manière à diminuer
encore les risques de retour des sédiments dans le Bassin (cf. figure 3). Une charte
déontologique pour le dragage a également été élaborée par le Service Maritime et de
Navigation de la Gironde, comportant divers points .dont les suivants :
- un dragage mécanique et non hydraulique dans le port . o
- un remplissage non maximum du porteur pour éviter les surverses pendant les trajets
-l'embarquement d'un observateur pendant les opérations
- le suivi de la qualité des eaux dans la zone d'immersion
I’Après enquête publique auprès des communes concernées et au vu de l'étude
d'impact, le permis d'immersion a été accordé fin novembre 1999 pour une durée de 3
ans, le dragage étant chaque année restreint à la période janvier à mai.
Le projet de dragage pour l'année 2000 porte sur un volume total de 87 800 m3
décomposé comme suit : Entrée du port = 14 700 m3 , chenal d'accès = 23 800 m3 ,
petit port de pêche = 20 500 m3; petit port de plaisance = 28 800 m3.
III) Composition et contamination des sédiments portuaires
Afin d'étudier la composition et la contamination des sédiments portuaires, la
méthode suivante a été proposée lors d'une réunion associant divers spécialistes de
l'IFREMER et de l'Université de Bordeaux, et le SMNG. Un premier inventaire des
analyses a été réalisé. Celui-ci a été soumis à un examen critique qui a permis de
rejeter les analyses trop anciennes ou celles dont les protocoles de prélèvement et
d'analyse n'étaient pas suffisamment établis. Par la suite, une campagne analytique a été
conduite en collaboration avec l'Université de Pau (Unité CNRS du Professeur O.
Donard). Les résultats ont tout d'abord été comparées aux indicateurs GEODE (tableau
9).
Tableau 9. Valeurs de références provisoires (mg/kg) des déblais de dragage
déterminées en France (GEODE), valables pour l'immersion
Eléments Bruit de fond Niveau 1 Niveau 2
Mercure (Hc) 0.2 0.4 08
Cadmium (Cd) 0.5 1.2 2.4
Plomb (Pb) 47 100 200
Zinc (Zn) 115 276 552
Cuivre (Cu) 35 45 90
.Arsenic (As) 4.4 25 50
Nickel (Ni) 20 37 74
Chrome (Cr) 45 90 180
PCB 0.5 1
Les recommandations GEODE servent à juger de la qualité des sédiments destinés à être
immergés et pas des sédiments destinés à être déposés à terre. Les sédiments avant leur
immersion doivent donc être comparés à ces normes provisoires, qui sont des chiffres de
concentrations en divers polluants (métaux lourds et PCB). Selon le texte de référence, " le
niveau I définit le seuil au-dessous duquel l'immersion peut être autorisée sans autres études
". En d'autres termes, le sédiment est d'une qualité telle que son immersion ne porte pas
d'atteinte à l'environnement (du moins pour les polluants examinés). " Le niveau 2
correspond au seuil au-dessus duquel l'immersion est susceptible d'être interdite s'il n'est pas
apporté la preuve qu'elle constitue la solution la moins préjudiciable pour l’environnement.
Entre ces deux niveaux d’études, une étude plus approfondie pourrait être nécessaire.
Pour les sédiments destinés à être déposés à terre (dans notre cas ceux des ports asséchants
du Sud Bassin), il n'existe en revanche aucune norme de référence, ce qui est lié au fait que
les produits de dragage n'ont pas en France de statut juridique propre (cf. chap. 1). La
réglementation la plus proche qui pourrait s'appliquer est celle relative à la composition
des boues de stations d'épuration destinées à être déposées à terre, par exemple sur des
terrains agricoles (tableau 10). Notons que pour les métaux lourds, les teneurs limites
maximales sont beaucoup plus élevées que par rapport à GEODE : Par exemple, le niveau
GEODE 2 pour le mercure est de 0,8 mg/kg, alors que la teneur maximum avant épandage
est de 10 mg/kg.
Toutefois, il s'agit alors de comparer les normes existantes à la composition des sédiments
qui vont effectivement être déposés, c'est-à-dire non pas des sédiments présents dans un
port, mais des sédiments qui seront prélevés dans un bassin ou une installation à terre. Or,
la qualité de ces sédiments n'est pour l'instant pas connue de manière fiable.
Dans une première approche, il a quand même été décidé de comparer la qualité des
sédiments en place dans les ports ostréicoles avec les normes relatives à l'épandage des
boues de stations d'épuration, même si le passage en unité de traitement ou en bassin de
stockage, avec séparation des sables et des particules plus fine, et la diminution de la teneur
en eau, vont vraisemblablement concentrer tes polluants dans les sédiments a évacuer.
Tableau 10. Teneurs maximales en éléments traces métalliques dans les boues de station
d'épuration destinées a l'épandage agricole
Eléments traces Cd Cr Cu Hg Ni Pb Zn Se Cr+Cu
+Ni+Zn
Teneur limite
(mg/kg)
20 1 000 1 000 10 200 800 3 000 - 4 000
flux cumulé sur 10
ans (s/m2)
0,03 1,5 1,5 0,015 0,3 1,5 4,5 6
1) Généralités sur les prélèvements et les analyses disponibles
Avant le 24 mars 1988, date de publication de la circulaire encadrant le prélèvement et
l'analyse des déblais de dragage avant leur immersion, aucune certitude n'existe quant au
mode de prélèvement ou aux techniques d'analyses utilisées. Aussi, les analyses antérieures
à cette période n'ont-elles pas été retenues.
D'un point de vue méthodologique, les prélèvements de sédiment sont systématiquement
effectués par le SMNG selon le protocole décrit dans la circulaire de 1988 et fournie en
annexe 2,à l'aide d'une benne qui s'enfonce d'environ 15 cm dans le sédiment. Pour
chaque prélèvement, plusieurs échantillons ponctuels sont collectées dans la darse
concernée puis stockés en sac plastique dans une glacière. Les analyses sont effectuées
sur un échantillon moyen par le laboratoire municipal de Bordeaux devenu IEEB, selon les
protocoles analytiques décrits dans la circulaire de 1988
D'autres résultats sont également cités, émanant essentiellement d'études universitaires
ponctuelles. Les valeurs sont néanmoins obtenues sur la fraction fine des sédiments, et
donc non directement comparables avec les résultats de l'IEEB (fraction < 2 mm).
2) Synthèse des analyses existantes sur les ports ostréicoles non concédés
2.1 ) Cas des métaux lourds
Tous les résultats disponibles sur les ports Départementaux du Sud Bassin depuis 1988 ont
été rassemblées dans les tableaux 11 et 12 (obtenus à partir des bordereaux
d'analyses : communiqués par le SMNG et du travail de la stagiaire Pitre).
Tableau 11. Localisation et contexte de prélèvement pour les analyses existantes
Port Date N° Lieu Contexte
La Teste
Centre
août 89
dec94
Latl
Lat2
Etude SIBA
SMVM
Meyran sep 96
sep 96
oct97
Mey l
Mev2
Mev3
darse Meyran Ouest
chenal d'accès
darse Mevran Est
Dragage
Gujan fev91
juin 91
Gujl
Guj2
Guj3
Guj4
darse secondaire
chenal d'accès
darse principale
chenal principal
Dragage
Larros août 89
août 90
Larl
Lar2
Lar3
Lar4
darse principale c
henal d'accès
darse secondaire
Etude SIBA
Dragage
Canal juin 93 Canl
Can2
darse
chenal
Dragage
La Barbotière août 92 Labl
Lab2
darse ouest
darse est
Dragage
En 10 ans (1988-1998), seulement 17 analyses ont été effectuées pour caractériser les
sédiments de 6 ports (aucune analyse à la Molle et à Rocher). Les sédiments portuaires ne
font donc l'objet d'aucun suivi régulier. A 3 exceptions près (2 cas en 1989 par le SIBA et
1 cas pendant le SMVM), les analyses sont faites systématiquement à l'occasion
d'opérations de dragage (1 analyse par darse et 1 analyse dans le chenal avant le dragage).
L'étude ultérieure ne prendra pas en compte les résultats du SIBA de 1989 (échantillons
Lat l et Lar l), car les sédiments ont été analyses uniquement sur la fraction < 300 ym
(alors que toutes les autres : valeurs sont obtenues sur la fraction < 2 mm).
D'une manière générale, les résultats prouvent la grande différence de composition et de
contamination entre les chenaux d'accès aux ports et les ports eux-mêmes. Les chenaux d'accès
sont composés quasi-exclusivement de sable (teneurs comprises entre 90 et 98%), et des valeurs
très faibles voire nulles en matière organique et en métaux lourds y sont rencontrées.
Les sédiments portuaires (hors chenaux d'accès), et tels qu'ils sont prélevés avec la benne,
sontcaractérisés par des teneurs relativement élevées en vases (silts + argiles), pouvant atteindre
plus de 80% (port du Canal, darses principales de Larros et Gujan).
Toutefois, la granulométrie, telle qu'elle peut apparaître à l'analyse des échantillons disponibles,
apparaît fortement hétérogène sur de courtes distances. Par exemple, entre 2 darses d'un même
port, les teneurs en sable peuvent varier de 70% (darse secondaire à Larros) jusqu'à moins de
7%(darse principale de Larros). Les teneurs en carbone organique sont faibles (de 1,9 à 8,3 %).
La qualité chimique est globalement très satisfaisante : Plus de 99% des teneurs en métaux lourds
(117 analyses) sont < au niveau 2 GEODE. La seule valeur > niveau 2 concerne le plomb à
Meyran Ouest. Par rapport aux normes relatives à l'épandage des boues de station d'épuration, les
sédiments sont d'excellente qualité.
Tableau 12. Composition et contamination des sédiments portuaires des ports du Sud du
Bassin d'Arcachon (analyses IEEB sur la période 1989-1997). Les métaux sont exprimés en
mg/kg poids sec sur la fraction < 2 mm sauf l'Aluminium (en g/kg de poids sec). Les valeurs
niveau 2 GEODE sont soulignées, Les valeurs > aux normes pour l'épandage agricole des boues
sont en gras. * = chenal d'accès.
Les teneurs suivantes ont été trouvées à Larros en 1990 par le CNRS pour le compte du SIBA (O.
Donard, laboratoire de Photophysique et photochimie de l'Université de Bordeaux I): 87,5 mg Plomb /
kg; 47 mg Cuivre / kg; 290 mg Zinc / kg. Ces valeurs sont du même ordre de grandeur que celles
présentées précédemment (mais elles ne sont pas directement comparables. ». ayant été mesurées sur la
fraction < 300 μm du sédiment).
Hum C <63μ Al Mercure Cadmium Plomb Zinc Cuivre Arsenic Nickel Chrome
Port % %MS % Hg Cd Pb Zn Cu As Ni Cr
Lat2 65 5.4 81.4 0.3 0.7 68 225 54
Mey l 69 4. 4 75.6 12.2 0.15 0.65 238 178 33 21 13 23
Mey 2* 26 0.9 9.8 2.7 0 0.2 6 21 2 3 3 4
Mey 3 59 6.0 39.1 8.3 0.11 0.33 33 107 21 15 13 21
Guj l 67 5 .3 73.4 13.9 0.14 0.45 40 125 13 17 12 21
Guj2* 6 0.4 2.0 0.9 0 0.1 4 11 8 4 1 1
Guj3 69 7.0 81.1 20.1 0.23 0.65 49 155 15 29 18 32
Guj4 73 6.6 59.8 11.2 0,23 0.75 58 212 18 21 16 30
Lar2 73 5.4 93.5 19.4 0,30 0.9 62 235 29 30 18 36
Lar3* 21 0.1 2.1 1.4 0,1 0.2 5 8 0 3 0 2
Lar4 24 1.9 28.2 8.3 0.1 0.3 26 87 11 13 7 16
Canl 39 1.3 79 4 7.0 0.1 0.1 16 58 6 9 7 12
Can2 86 8.3 81.0 18.3 0.1 0.5 46 182 43 15 17 27
Labl 42 1.9 20.9 5.3. 0.3 0.2 14 57 7 9 6 10
Lab2 45 2.9 33.1 11.2 0.1 0.4 35 67 11 13 5 16
23
Les organostanniques (TBT et ses dérivés) ont été analysés préalablement au dragage de Meyran, en
1996 et 1997. Toutes les valeurs obtenues par l’IEEB sont très faibles (un maximum de 2 ng/g de
TBT) voir inférieures à la limite de détection. En 1990, des valeurs de 6 et 130 ng de TBT/g ont été
rapportées par Donard et Astruc à Larros sur la fraction < 300 μm. En 1991, Astruc signale des teneurs
en TBT de 160 ng/g de sédiment à Larros et 8 ng de TBT/g à La Teste, sur la fraction superficielle de
sédiment < 100 μm L'auteur précise aussi que les concentrations ne varient pas avec la profondeur. A
priori, entre les laboratoires, toutes les valeurs sont notées en référence avec la même unité (même si
cela n'est parfois pas précisé).1
3) Synthèse des analyses existantes sur le port d'Arcachon -
3.1) Cas des métaux lourds
Les caractéristiques des prélèvements et les résultats correspondants sont respectivement aux tableaux
13 et 14. Sur l'ensemble des zones du port, les sédiments apparaissent de bonne qualité chimique
avec aucun dépassement du niveau 2 GEODE qui pourrait remettre en cause leur immersion, L'entrée
du port, caractérisée par un sédiment plus grossier (teneur en particules < 63 μm faible) est en
particulier de très bonne qualité chimique : D'une part, les polluants sont fixés sur les particules très
fines, d'autre part cette zone du port est draguée très régulièrement.
| Tableau 13. Date et lieu des prélèvements pour analyse des métaux dans le port d'Arcachon,
n° Année Date Localisation prélèvements
1.1 1990 3jan petit port - traques 1 et 2
1.2 1996 ? petit port
1.3 1998 ? petit port
2.1 1990 1 mars port plaisance - traques ABCDE
2. 2 1991 2dec port plaisance - passerelle 8
2.3 1991 2 dec port plaisance - poste essence
2.4 1992 ? port plaisance
2.5 1993 ? port plaisance - face traque K
2.6 1996 ? port plaisance
2.7 1997 ? port plaisance - traques port
2.8 1997 17oct port plaisance - traques G et H
2.9 1998 . ? port plaisance - REPOM
3.1 1991 11 mars port travail
3.2 1991 11 mars port travail
3.3 1991 11 mars port travail
3. 4 1994 ? port travail - aval amont
3.5 1997 17oct port travail - traques U et V
4.1 1993 ? port de pêche
4.2 1998 ? port de pèche - REPOM
5.1 1997 17oct entrée port
3.2)Cas du TBT|
Seuls les résultats de TBT ultérieurs à l'année 1993 ont été retenus ici. Les prélèvements ont été effectués préalablement aux opérations de dragage, soit lors d'études spécifiques (cartographie du TBT à la demande étude universitaire ponctuelle). L'ensemble des valeurs de surface (couche < 15 cm) est présenté de schématique à la figure 4. Toutes les valeurs sont fournies par l'IEEB à l'exception des 5 valeurs notées avec une (*, étude de Donard en 1993). Notons que ces 5 valeurs ont été obtenues sur la fraction < 300 (μm du sédiment que les analyses de l'IEEB utilisent la fraction < 2 mm du sédiment (mais ceci ne change pas beaucoup de chose le sédiment du port est fin).
Tableau 14. Composition et contamination des sédiments portuaires du port d'Arcachon. Les métaux sont exprimés mg/kg poids sec sur la fraction totale (< 2 mm) sauf l'Aluminium (en g/kg de poids sec). Les valeurs > niveau 2 sont soulignées.
Si l'on prend en compte uniquement des valeurs de l’IEEB il apparaît que le sédiment de
surface du port d'Arcachon est globalement peu contaminé en TBT. En particulier, des teneurs
très faibles ont été mesurées a l'entrée du port, dans le chenal d'accès, dans le petit port de
plaisance et même dans le grand port de plaisance ( valeurs de 1 et 3 ng/g entre les traques E et F,
analyses effectuées avant le dragage de ces traques en 1996, donc sur du sédiment non récent).
Les teneurs mesurées dans le fond du port de plaisance sont plus élevées, avec des concentrations
maximales de 72 ng/g après la traque P.
n° Hum C <63|l Al Hg Cd Pb Zn Cu As Ni Cr
% %MS %
1.1 79 6.7 89.4 20.2 0.2 0.7 50 175 15 20 21 34
1.2 82 5.9 91.7 20.6 0.2 0.4 37 152 11 33 17 24
1.3 77 5.8 61.7 18.7 0.3 0.4 25 111 22 13 12 33
2.1 83 7.2 88.5 17.8 0.2 1.1 45 295 15 18 17 33
2.2 82 0.2 0.7 51 194 35 26 17 28
2.3 83 0.3 1.0 57 302 80 27 18 28
2.4 47 2.6 47.0 1.5 0.1 0.1 30 140 23 14 11 19
2.5 74 4.8 85.2 20.7 0.3 0.4 60 200 23 26 22 33
2.6 39 6.4 88.3 21.2 0.1 0.4 45 168 16 29 21 32
2.7 67 2.7 46.7 5.8 0.1 0.3 33 152 35 7 15 25
2.8 73 5.2 89.9 10.7 0.3 0.6 61 290 68 15 28 46
2.9 63 3.0 46.4 15.6 0.2 0.3 23 125 41 13 10 28
3.1 31 1.2 22.7 8.5 0.1 0 14 40 8 9 7 12
3.2 28 0.6 8.8 3.6 0 0.1 11 64 13 4 4 6
3.3 25 0.4 8.3 4.2 0 0 9 41 9 5 5 7
3.4 85 10.8 17.0 0.2 0.4 31 138 31 17 15 23
3.5 78 6.0 91.4 11.8 0.2 0.8 58 221 56 10 27 43
4.1 72 5.2 20.4 0.3 0.9 56.5 210 31.5 22.5 20.5 33.5
4.2 77 5.7 91.6 25.8 0.3
5
0.5 36 183 40 21 16 45
5.1 20 0.2 3.5 0.9 0 0.1 5 13 3 4 2 4
Les résultats par Donald en I993 sont en revanche systématiquement plus
èlevées…..paraît être significatif ( par exemple au fond du port de pêche,
teneur de 125 …….illisible………
Figure 4. Cartographie du TBT dans le sédiment de surface
(< 15 cm) du port d'Arcachon
4) Les analyses de l'été 1999
La campagne a porté uniquement sur les ports qui devront être
dragués dans un proche avenir, savoir La Teste, Gujan, Larros, La
Barbotière et Arcachon (Canal n'a pas été analysé pour
diminuer le coût de la campagne). Deux échantillons ont été prélevés dans chaque port, à
deux endroits précis situés, pour ce qui concerne les ports ostréicoles, le long de deux
levés topographiques utilisés dans la première partie du rapport (cf. annexel). Les
deux remplacements ont été choisis de manière à fournir si possible une image représentative
du reste du port. Pour le port d'Arcachon et compte tenu de sa superficie, les deux échantillons
ont été prélevés dans les situations extrêmes, à savoir un point sur une zone draguée
très régulièrement, et un échantillon sur une zone qui n'a jamais été draguée.
|Les échantillons de sédiment ont été prélevés les 9 et 10 juillet 1999 par l'Université de Pau et
des Pays de l'Adour à l'aide d'un carottier en inox d'une longueur 1 m et de diamètre 10 cm
environ. Celui-ci était enfoncé dans le sédiment soit à partir d'un ponton (à La Teste), soit à
partir d'un zodiac (autres ports), puis relevé après fermeture d'un clapet à sa base. Après
ouverture d'un côté, la " carotte " de sédiment était mesurée puis des tranches étaient
prélevées à certaines hauteurs. Les analyses ont ensuite été effectuées sur ces "tranches "
Les analyses ont porté sur les métaux lourds visés par les critères GEODE (18 séries
complètes), également sur les composés de butylétain (MBT, DBT et TBT) pour lesquels 30
analyses ont été effectuées. Chaque analyse a été accompagnée du dosage du carbone
organique total et du soufre total et d'une mesure de granulométrie. La méthodologie détaillée
est fournie en annexe 3.
4.1) Cas des métaux lourds sur les ports ostréicoles
4. 1.1) Concentrations moyennes
Pour chaque port, nous disposions de deux carottes de sédiment et de plusieurs résultats par
carotté. Les moyennes ont été calculées, sensées fournir une image représentative de la
qualité du sédiment qui va être drague lors d'une opération Les résultats sont au tableau 15
Toutes les valeurs sont largement en dessous des normes relatives à l'épandage des
boues de stations d'épuration et à ce titre là, les sédiments portuaires peuvent être
considérés de bonne qualité chimique. Les teneurs sont d'ailleurs tout à fait
similaires à celles obtenues sur les boues des stations d'épurations du Bassin
(données SIBA), dont une partie fait l'objet d'un épandage sur sols agricoles.
Rappelons toutefois que les sédiments portuaires ne seront pas épandus directement, mais
qu'ils pourraient l'être après un passage dans un système intensif ou extensif destiné à en
extraire de l'eau et du sable. A priori, la concentration en métaux sera donc plus élevée dans le
sédiment à épandre.
A part La Barbotière, tous les ports présentent 1 ou 2 dépassements du niveau 2 GEODE. Si
ses sédiments portuaires devaient être immergés, celle-ci pourrait ne pas être autorisée. Les
taux peuvent globalement être classés en deux groupes :
-ceux ne posant pas de problème : chrome, cadmium, platine, nickel, zinc et plomb
- ceux pouvant dépasser le niveau 2 GEODE et qui doivent faire l'objet d'une analyse plus
fine : arsenic et cuivre
Ces deux derniers éléments sont présents dans certains sols (le bruit de fond) mais les valeurs
connues dans le Bassin d'Arcachon (IFREMER) prouvent que les valeurs des ports ne peuvent
s'expliquer que par un apport extérieur ; Par ex le cuivre peut être rencontré jusqu'à des
teneurs de 15 mg/kg, valeur plus faible que celles des ports.
Les sources potentielles d'arrivée d'arsenic sont la métallurgie (l'arsenic est associé à divers
métaux) et les pesticides utilisés en agriculture et pour le traitement des bois (mélanges cuivre,
chrome et arsenic). Alzieu et collaborateurs (1999) signalent des teneurs comprises entre 10 et
15 mg/kg dans les sédiments côtiers, avec parfois des teneurs 10 à 100 fois plus élevées pour
certains sédiments contaminés. Les teneurs dans les ports du sud Bassin, entre 45 et 60 mg/kg,
restent donc relativement faibles.
L'utilisation de l'oxyde de cuivre comme matière active des peintures antisalissures marines
constitue une source importante d'introduction de ce métal dans les zones portuaires (Alzieu
et al. 1999). Les teneurs trouvées à La Teste sont deux fois plus élevées que celles des
autres ports, ceci pouvant alors être lié soit à la plus forte concentration de bateaux de
plaisance dans ce port, soit à une plus forte activité de carénage.
Tableau 15. Composition et contamination des sédiments portuaires des ports du Sud du
Bassin d'Arcachon (analyses de l'été 1999). Les métaux sont exprimés en mg/kg poids sec sur
la fraction < 2 mm. Les valeurs > niveau 2 GEODE sont soulignées. Les valeurs > aux nonnes
pour l'épandage agricole des boues sont en gras. n=nombre d'échantillons. pa = problème
analytique
Métal La Teste Gujan Larros Barbotière Boues STEP
n=6 n=4 n=3 n=5 (données SIBA n=12)
Aluminium 19 668 16 030 16 830 18 768
Chrome 44,3 36,2 40,5 40,8 22,2
Cuivre 111.6 41,6 57,7 52,8 106
Arsenic 54.7 47,4 59.6 47,5 -
Nickel 45,4 37,3 40,2 42,0 17,8
Zinc 401 284 284 282 284
Cadmium 1,10 0,77 0,93 0,96 0,89
Platine nd nd nd nd _-
Mercure pa pa pa pa 0,7
Plomb 117 78.2 85,8 86.7 24,3
% < 66μm 82,9 81,4 78.5 76,5
% < 2μm 4.0 3,3 3,1 3,5
Carbone 4,3 3,9 4,2 2,0
En conclusion, les teneurs mesurées en 1999 sont plus élevées que ce qui était connu
'auparavant, notamment pour ce qui concerne l'arsenic, !e cuivre, le plomb et le nickel. Ces
différences pourraient venir des différences de technique utilisée (ICP-MS pour l'Université de Pau
par rapport aux normes AFNOR pour l'EEEB) Les valeurs sont du même ordre de grandeur pour
les autres métaux.
'Les différences trouvées pourraient venir du fait que les épaisseurs de sédiment sont différentes
dans les deux cas (carottage contre échantillons de surface). De manière à préciser ce fait, les
résultats portant uniquement sur la couche superficielle de sédiment (jusqu'à 15 cm) obtenus en
1999 ont été étudiés ci-après.
4.1.2) Echantillons de surface
Les teneurs du sédiment superficiel sont au tableau 16. La qualité des sédiments reste
globalement inchangée. Les concentrations restent similaires pour le chrome, le cadmium, le
platine, le nickel, le zinc et le plomb. En revanche, l'arsenic augmente.
Ceci montre en particulier que la pollution, si pollution il y a, est assez uniforme entre
sédiment superficiel et sédiment profond, donc que les apports sont plus ou moins
constants au cours du temps. Toutefois ceci montre aussi qu'un échantillon de surface est
finalement représentatif de l'ensemble de la couche de sédiment qui va être draguée.
«Tableau 16. Concentrations obtenues en ne prenant en compte que la partie superficielle des
sédiments (<15 cm). Les valeurs > niveau 2 GEODE sont soulignées. Les valeurs comprises
entre les niveaux 1 et 2 GEODE sont soulignées. n=nombre d'échantillons. pa=problème
analytique
Métal La Teste
n=3
Gujan n=2 Larros n=2 Barbotière
Chrome 46,1 40,6 43,8 4n6=,28
Cuivre 116.4 47 62,6 54,5
Arsenic 51.7 52.9 54.1. 50.3
Nickel 47,2 41,2 44,7 48,4
Zinc 411 273,5 296,5 325
Cadmium 1,09 0,88 0,95 1,01
Platine nd nd nd nd
Mercure pa pa pa pa
Plomb 116.3 86.5 88,2 95,9
4. ]. 3) Cas particulier du mercure
Les premiers résultats de mercure n'ont pu être exploités en raison d'un problème analytique.
De manière à avoir quand même des résultats sur ce métal, des prélèvements complémentaires
ont été effectués le 8 décembre. Quatre échantillons de sédiment ont été prélevés à marée basse
sur les ports de Gujan et Larros (2 échantillons par port) en jetant depuis le bord de la darse ou
depuis un bateau un seau attaché avec corde. Les échantillons ont été positionnés à peu près sur
les mêmes transects que les carottes (mais plus près du bord des darses).
Après chaque prélèvement, le sédiment récupéré dans le seau a été mélangé puis placé en
flacons plastiques. Les différents flacons ont été adressés à trois laboratoires pour analyse du
mercure (laboratoire UT2A. Laboratoire Municipal de Rouen, Laboratoire Universitaire
;LEESA). Les résultats sont au tableau 17 ainsi que les techniques analytiques utilisées. Les
valeurs sont homogènes entres elles (comprises entre 0,1 et 0,3 mg/kg de poids sec) et elles
correspondent aux teneurs connues précédemment.
Tableau17. Teneurs en mercure des sédiments de surface des ports de Gujan et Larros.
4.1.4) Représentativité spatiale des échantillons
La question de la représentativité de deux échantillons de diamètre 10 cm par rapport
à l’étendue globale d'un port reste posée. Les échantillons ont été tous prélevés dans les
zones plus les vaseuses des ports. Certains ports présentent des zones sableuses (fond
de darse de Gujan par ex) et le sédiment qui y sera dragué sera très différent de celui
analysé lors de cette étude. La comparaison entre les deux échantillons d'un même port
ne permet pas véritablement de conclure quant à l'éventuelle homogénéité spatiale des
concentrations. En effet, il conviendrait pour ce faire de disposer des seuils de
précisions analytiques, et de pouvoir établir statistiquement à partir de quel écart deux
valeurs sont significativement différentes. Toutefois, les remarques suivantes peuvent
être précisés par comparaison des 2 échantillons dans chaque (sédiments de surface sauf
à La Teste, 10 à 15 cm).
A la Barbotière (annexe 1 ), les 2 échantillons ont été prélevés au centre de la darse
centrale à 100 m de distance. La comparaison montre un même niveau par rapport à
GEODE pour 6 métaux sur 7. Le seul métal qui change de seuil est l'arsenic, qui
dépasse le niveau 2 sur le profil n°3 alors qu'il dépasse uniquement le niveau 1 sur le
profil 5. Notons qu'une augmentation des teneurs est relevée pour tous les métaux en
allant vers le fond du port (pas de résultats pour le mercure).
A Gujan (cf. figure 2), les 2 échantillons ont été prélevés au centre de la darse centrale à
100 m de distance. La comparaison montre un même niveau par rapport à GEODE pour 6
métaux sur 8. Les deux métaux qui changent de seuil sont l'arsenic et le zinc. Comme à La
Barbotière, la concentration de tous les métaux augmente depuis l'entrée du port (profil P1)
vers le milieu de darse (P3) (sauf le mercure qui est constant).
A. Larros, les 2 échantillons ont été prélevés au centre de la darse centrale à 100 m de
distance. La comparaison montre un même niveau par rapport à GEODE pour 7 métaux
sur 8 {changement de seuil uniquement pour l'Arsenic). A l'inverse des deux ports
précédents, une
Technique Analytique Point Mercure
(mR/kg P
sec)
Matière
Sèche (%)
Rouen Norme AFNOR XPT
90113-2 Fluorescence
Atomique
Gujan 1
Gujan 2
Larros 1
Larros 2
0,28
0,23
0,31
0,28
22,0
28,2
21,8
28,3
UT2A ICP-MS Gujan 1
Gujan 2
Larros 1
Larros 2
.LEESA AMA 254 et M 6000
Absorption Atomique
Gujan 1
Gujan 2
0,22
0,23
22,0
28,0
30—
L’augmentation des teneurs est relevée pour 6 métaux / 8 (sauf cuivre et mercure) depuis le
fond vers la sortie du port. Enfin
Enfin, à La Teste, les 2 échantillons n'ont pas été prélevés dans la même darse. Pour la
tranche 10 à 15 cm, les seuils sont les mêmes pour 5 métaux sur 7 (sauf arsenic et
cadmium). Cependant, le cuivre dépasse le niveau 2 pour les deux prélèvements.
En conclusion, même si il existe quelques variations dans les teneurs en métaux entre
les deux échantillons, les valeurs apparaissent finalement assez homogènes d'une
carotte à l’autre. Ceci pourrait signifier une homogénéité des teneurs en métaux à
l'échelle d'une darse
4.2) Contamination en TBT sur les ports ostréicoles
Les concentrations en TBT obtenues dans les différents ports sont au tableau 18. La
contamination en TBT est globalement faible. Le port de La Barbotière est là encore le port
le moins contaminé, et les concentrations maximales sont observées à La Teste. Il n'existe
pas de différence significative entre les teneurs sur toute l'épaisseur du sédiment, ce qui
montre que la contamination n'évolue pas au cours du temps. Le cas du profil 17 sur le port
de La Teste est à ce titre très démonstratif (figure 5) avec une concentration constante de
la surface jusqu'à 55 cm de profondeur.
Tableau 18. Concentrations en TBT (ng/g) dans les sédiments des ports du sud Bassin
La Teste Gujan Larros Barbotière
Moyenne sur
épaisseur
33,4 (n=ll) 13,6 (n=7) 21,0 (n=6) 10,1 (n=6)
Moyenne sur 15
premiers cm
27,0 (n=4) 11,2 (n=2) 11,0(n=2) 8,2 (n=2)
LA TESTE Point 17
Concentration (ng/g)
Fig 5. Evolution de la concentration des sédiments de La Teste en TBT avec la profondeur
4.3) Cas du port d'Arcachon
Une carotte a été prélevée dans le petit port de plaisance, l'autre entre les traques I et J du
grand port de plaisance. Sur chaque carotte, une analyse a été effectuée sur une couche de
surface et sur une couche plus profonde (à environ 50 cm de profondeur sur le petit port de
plaisance et à environ 27,5 cm de profondeur dans le grand port de plaisance). Le tableau 1
présente les teneurs moyennes dans chacune des zones (il convient en effet de raisonner sur la
moyenne car c'est toute l'épaisseur de sédiment qui est draguée en un point donné et non
pas couche).
Globalement, les valeurs obtenues dans les deux zones du port sont différentes, avec une zone
de bonne qualité, dans le petit port de plaisance, et une zone de qualité plus faible, entre les
traques I et J. Compte tenu de la superficie du port et de la diversité des activités qui s'y
exerce, il ne sera pas tiré de généralités à partir uniquement de ces deux points.
Pour ce qui concerne les métaux lourds, il existe une forte disparité entre les deux
prélèvements. Le sédiment du petit port de plaisance est en effet de bonne qualité, avec
aucun dépassement de niveau 1. En revanche, le sédiment du port de plaisance (entre
traques I et J) présente un dépassement du niveau 2 pour le cuivre et deux dépassements du
niveau 1, pour l'arsenic et le zinc. Le Cuivre est l'élément présent dans les peintures
antisalissures et sa présence paraît donc " normale ". Cette partie du port n'a à notre
connaissance jamais été raguée. Toutefois, sur une épaisseur de 30 cm, il ne paraît pas y
avoir d'augmentation des teneurs avec la profondeur.
Pour ce qui concerne le TBT, là encore, on retrouve des niveaux de concentration faibles
dans petit port de plaisance, et élevés entre les traques I et J. C'est ainsi qu'une teneur
moyenne 191ng/g trouvée dans cette zone
Tableau 1. Moyennes. Teneurs > niveau 2 GEODE soulignées. nd= non détecté
Polluant Moyenne petit port Moyenne port de
mg/kg) plaisance (n=2) plaisance I-J (n=2)
Chrome 38.1 42.3
Cuivre 22.2 92.7
Arsenic 16 28.7
Nickel 26.2 27
Zinc 168 374
Cadmium 0.49 0.73
Platine Nd nd
Mercure 0.25 0.06
Plomb 50.4 78
TBTng/g(n=3) 24 191.3
Conclusion
Par comparaison avec les normes relatives à l'épandage agricole des boues de station
d'épuration, les sédiments des ports du sud du Bassin d'Arcachon sont de bonne
qualité chimique : Les concentrations en éléments traces sont pour tous les métaux
concernés environ 10 fois inférieures aux valeurs limites ( tableau 10 page 18).
Globalement, les analyses effectuées durant l'été 1999 par l'Université de Pau ont
fourni une bonne vision de la composition et la contamination des sédiments
portuaires des ports du Sud Bassin, cette " base de données " pouvant alors servir
dans les années à venir. Des résultats supérieurs à ce qui été connu auparavant ont
parfois pu être trouvés (cuivre, arsenic, TBT notamment), et les raisons de ces écarts
pourraient éventuellement être recherchés dans l'a venir. Rappelons toutefois que les
techniques analytiques employées ne sont pas identiques (bien que des résultats
similaires aient été obtenus vis- à-vis du mercure avec des techniques différentes).
Les points suivants pourraient donc être pris en compte pour la suite :
- les fractions sédimentaires analysées devraient être harmonisées entre
différents instituts et réseaux de mesure
- les méthodes disponibles pour l'analyse du TBT et de certains métaux (cuivre
notamment) devraient être comparées entres elles
- les unités d'expression du TBT devraient être clarifiées et homogénéisées (ion
TBT, étain..)
-
IV) Propositions de poursuite du travail
Une mission a d'ors et déjà été confiée Centre d'Etudes Techniques Maritimes et Fluviales
(CETMEF, Ministère de l'Equipement) concernant l'analyse exhaustive des matériels et
des techniques de dragage par aspiration par voie maritime- Le CETMEF réalise donc une
synthèse sur les dragues aspiratrices existantes en France et à l'étranger (avantages,
inconvénients, coût..) afin d'en déduire le matériel le mieux adapté aux contraintes
d'utilisation des ports du Bassin.
Les données fournies pourront servir aux maîtres d'ouvrages des opérations de dragage
pour éventuellement établir un certain nombre de préconisations techniques lors du
lancement des opérations de dragage. Le plan du rapport et l'avancement des différentes
phases en date du 9 décembre 1999 sont fournis en annexe 4.
Première possibilité de poursuite : Définition d'une filière de traitement et
d'évacuation des sédiments portuaires du Bassin d'Arcachon
A l'issue de la première phase, il s'agit maintenant de s'intéresser au traitement et au devenir
des produits de dragage. Dans cette optique, il peut être envisagé d'engager la réalisation
d'une étude de faisabilité dont les objectifs sont les suivants :
* étudier au laboratoire les performances techniques et environnementales d'une filière de
traitement des sédiments (filière intensive et/ou extensive)
- l'étude au laboratoire limite les coûts de l'étude pilote, en particulier ceux liés à l’amenée
et au replis d'un matériel pouvant être de grande taille
-il existe à l'heure actuelle dans le domaine du traitement des sédiments portuaires des filières de type
intensif dont les performances peuvent être précisées au laboratoire
- toutefois, le dimensionnement et les performances d'une filière utilisant une décantation A
" extensive " peuvent aussi être étudiées
en déduire les critères de dimensionnement et les coûts de fonctionnement et d'investissement
uneinstallation adaptée aux problèmes des ports du Sud du Bassin d'Arcachon (installation fixe, ;
comportant une ou plusieurs étape...)
étudier les différentes possibilités technico-économiques de valorisation ou d'évacuation des
sédiments produits (remblais, épandage, décharge...) : Ce point est particulièrement important.
cette étude pourrait être effectuée sous maîtrise d’ouvrage départementale dans le cadre d'une,
procédure restreinte d'appel d’ offre sur performances. Le Panenariat pour cette opération peut et
doit être multiple compte tenu des enjeux et du caractère innovant qu'elle représente.
Seconde possibilité : Suivi des opérations d'immersion du port d'Arcachon
Dans l'hypothèse où des opérations d'immersion se produiraient durant l'année 2000, il peut
s’avérer très intéressant d'envisager un suivi scientifique portant notamment sur la mesure de la
dispersion des sédiments juste après le clapage. Ceci permettrait de valider les hypothèses
établies par le bureau d'études CREOCEAN qui a réalisé l'étude d'impact du dragage, en
utilisant en particulier un modèle mathématique théorique (ADDAMS, marine américaine).
Troisième possibilité : Contrôle de la qualité des sédiments portuaires par analyses
comparatives entre différents laboratoires
V) Bibliographie
Alzieu et al., 1999. Dragages et environnement marin. Etat des connaissances. IFREMER,
C.Alzieu coordinateur, 223 pages
Astruc, M., 1990. Evaluation de l'ampleur de la contamination des sédiments du Bassin
d'Arcachon par le tributylétain. Rapport Université de Pau et des Pays de l'Adour,
Laboratoire de Chimie Analytique, pour le compte du Conseil Régional d'Aquitaine.
Donard, O., 1990. Etudes préliminaires sur les teneurs en composés organostanniques dans les
sédiments et les huîtres du Bassin d'Arcachon. Rapport Université de Bordeaux I, Unité
CNRS n=348, pour le compte du SIBA. ,
IFREMER, 1997. Etude Intégrée du Bassin d'Arcachon. Tome 2. Qualité de l'eau et des
sédiments. Polluants.
Robbe, D., 1997 Evaluation de la pollution métallique des sédiments dans les ports du littoral
de Loire-Atlantique. Bulletin des Laboratoires des Ponts et Chaussées-210-Juillet-Août
1997 : pp 77-85 .
Romero, S., 1999 La gestion des sédiments de dragage des cours d'eau : Etat des lieux et
recherche de nouvelles filières. Environnement & Technique/Info-Déchets-Courants-
Juillet-Août 1999-nD188 : pp 31-35
Ulanga, D. 1992. Bilan des dragages de dépôts de sédiments dans le Bassin d'Arcachon.
Rapport IFREMER/ADERCAV, Septembre 1992,
.34.
ANNEXES
ANNEXE 1 : Position des relevés
topographiques (traits noirs entourés) et
des prélèvements de sédiments sur les ports
de La Teste, Gujan, Larros, La Barbotière
et Arcachon

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