Aux
membres du Comité de Vigilance environnement de Biscarrosse.
Je vous prie de bien vouloir prendre connaissance du message que j’adresse depuis Biscarrosse à Greta Thunberg au titre de son engagement pour la planète.
Cette
lettre ouverte tient à lui signifier à la suite de la COP 26 et au seuil de
2022, ma profonde considération et mes encouragements.
Mon
message s’adresse à toutes les générations en attente de mesures politiques
face à l’urgence environnementale.
Cette lettre se veut transmission: témoin oculaire d’une évolution alarmante, à 70 ans, mon témoignage est susceptible de s’interrompre au même titre que celui de toute personne de cet âge.
Transmission
de connaissances scientifiques acquises pour conforter la cohérence de mon
engagement sur près de 40 années, à vos côtés, à la suite de René Capo, en
contribution au fonctionnement du Comité de Vigilance Environnement de
Biscarrosse.
De
nombreux de chercheurs et intervenants scientifiques ont participé aux
conférences que nous organisions chaque années sur les enjeux environnementaux
du Pays de Born.
Ceux liés
à l’Océan déterminèrent mon engagement.
L’occasion
m’est donnée de remercier Bernard Mermod, journaliste franco-suisse et Gérard
Monnier Besombes, docteur en biologie méditerranéenne. Ils m’accompagnèrent
dans la compréhension de la problématique des tensioactifs et des détergents
développée dès les années 70... et de la notion d’homéostasie.
Au seuil
de la nouvelle année, je vous adresse mon souhait d’une reprise des activités
associatives stoppées par l’actuelle pandémie.
Que
puissent reprendre les échanges indispensables à la compréhension de la
complexité du monde, ils présidaient au fonctionnement du Comité de Vigilance
Environnement de Biscarrosse.
Amitié
et santé à vous tous.
VIGNEAUX
Jean Marc Coordinateur du Comité de Vigilance Environnement de
Biscarrosse.
LETTRE OUVERTE DE JEAN MARC A GRETA
Lettre ouverte de Jean Marc à Greta, Biscarrosse le 14/01/2022 Chère Greta, Je ne t’apprendrais rien en te disant que les périodes de glaciations et de réchauffements climatiques jalonnent l’histoire de la terre, que la communauté scientifique (biologistes, chimistes, physiciens, géophysiciens, glaciologues) qualifie la période actuelle d’anthropocène, caractérisée par des changements globaux et systémiques induits par la civilisation industrielle. Que dès l’apparition du vivant d’énormes quantités de carbone se sont stratifiées dans les océans sous forme de calcaire. Puis pendant plus de 300 millions d’années fosses océaniques et continents ont accumulé le carbone de la photosynthèse, sous la forme de pétrole, de méthane et de charbon. Par la même occasion plancton et végétaux produisaient l’O2 favorable au développement de la vie aérobie. Ces « puits de carbone » rendaient l’atmosphère respirable en accumulant les réserves en énergies fossiles aujourd’hui consommées par des machines et technologies toujours plus voraces. Que l’utilisation inconséquente du pétrole et du charbon soit indubitablement la cause du réchauffement climatique, saches qu’en focalisant notre attention sur cette conséquence, nous regardons le doigt qui désigne la Lune et confondons cause et effets. Les aspects purement énergétiques de la physique du bigbang permirent l’émergence des particules de la matière. Matière et énergie produiront dans le chaudron des étoiles la chimie des éléments. La chimie fit émerger les propriétés acidobasiques de la matière. Ces propriétés acidobasiques donneront dans les conditions très particulières à la Terre, le miracle de la vie. Energie et physique, énergie et chimie, chimie et acidité sont les processus du vivant. Processus de l’entropie dans son assertion thermodynamique, nous signifiant que tout est en lien. Chère Greta saches que l’effet le plus dévastateur de nos inconséquences concerne le bouleversement des équilibres du vivant, au sens biologique d’homéostasie, en échos aux processus de son émergence : la capacité pour un organisme vivant supérieur à maintenir les constantes indispensables à sa vie : (1) son taux d’O2, (2) sa température, (3) son acidité ou PH, (4) ses apports énergétiques, (5) le « traitement » de ses déchets. Une meilleure compréhension de cette notion peut nous éclairer sur les enjeux de la vie terrestre en miroir à nos propres fragilités. Démographie et usages du monde contemporain bousculent les équilibres nécessaires au maintien des conditions de la vie sur Terre, moins ceux de la vie elle-même que ceux hypothéquant la certitude de faire société aux conditions de notre «confort » actuel. 1- Equilibres O2/CO2 : Comme déjà évoqués, les processus de photosynthèse chlorophyllienne des océans et des forêts interviennent quasiment à part égales, ils sont à proprement parler les poumons de la Terre. CO2 et méthane anthropiques modifient les échanges thermiques entre atmosphère, terres et océans et par effets systémiques, ils provoquent une élévation de la température. La régulation de l’effet de serre est un facteur primordial de l’homéostasie planétaire. 2- Equilibres thermiques terre/rayonnement solaire: la régulation de l’effet de serre est par ailleurs l’objet d’échanges thermiques colossaux entre grands cycles de l’eau des systèmes météorologiques des 2 hémisphères et les courants transocéaniques. Ces échanges sur le court, moyen et long terme ont pour effets de répartir la chaleur du rayonnement solaire à une température moyenne de la planète stabilisée autour de 15 °C. Les changements anthropiques affectent l’énorme machinerie thermique Terre/mer/rayonnement solaire. L’étendue des terres habitables se restreint, le nombre des réfugiés climatiques ne cesse d’augmenter. 3- L’Equilibre acidobasique des océans, déterminant majeur des constantes biologiques de l’homéostatiques terrestres : CO2, température, PH et processus du vivant agissent en synergies pour la stabilité des échanges gazeux atmosphère/océans. L’augmentation du CO2 atmosphérique bouleverse ces régulations. L’augmentation des teneurs en CO2 dissout produit une acidification des océans. 3-1 La modification des constantes d’O2, de température et surtout d’acidité perturbent tout particulièrement les processus de calcification du plancton, des coraux et des coquillages. Ces processus fixent d’énormes quantités de CO2 sous la forme de sédiments, de barrières coralliennes. Puits de carbone déjà évoqués, ils contribuent de façon majeure aux équilibres acidobasiques indispensables à la biologie marine. 3-2 Par effets en cascade sur ces grands systèmes de régulation en synergies ( thermiques, chimiques et biologiques), les processus de la photosynthèse des algues et du phytoplancton, ressources alimentaires indispensables aux besoins des espèces marines dysfonctionne à leur tours. 3-3 Facteur aggravant, la pollution quasi généralisée des zones estuariennes essentielles aux reproductions halieutiques s’étend. Dans ces zones hypoxiques, le déficit en O2 perturbe les synergies plancton/zooplancton /espèces halieutiques. Avec pour conséquences les enjeux relatifs à l’alimentation humaine et l’économie de la pêche. 4- énergies à notre disposition : 4-1 A noter que le relatif vide sidéral nous gratifie de l’énergie cinétique d’astéroïdes déterminante, car à l’origine d’un noyau ferreux au sein de couches magmatiques polarisées dont la rotation, outre de très esthétiques aurores boréales, nous permet de bénéficier d’une magnétosphère en protection aux tempêtes solaires à très hautes énergies. Spécificité dont Mars pas plus que les astronautes qui envisagent de s’y rendre ne pourront bénéficier, raison probable de la quasi-disparition des eaux de Mars, de son atmosphère et des conditions pouvant y être favorables à la vie... Les astéroïdes sont à l’origine des apports de matières et de gaz constitutifs de la Terre comme des autres planètes du système solaire, de l’apport probable des chaines aminées de la vie et l’extinction de celle des dinosaures. 4-2 Pour revenir aux énergies utilisables, force est de constater qu’elles proviennent de l’énergie solaire. Leur production ne nous aura jamais rien couté, hormis les coûts environnementaux, de santé et d’extraction. Leur bilan énergétique n’aura jamais d’équivalent dans les énergies renouvelables. Notre monde fini verra à court terme se réduire la découverte de gisements nouveaux pour les matières premières déjà en tension. Evitons de les gaspiller, le pic de production des énergies conventionnelles semble d’ores et déjà atteint. 4-3 En tout état de cause les énergies dé-carbonées feront nécessairement appel à des équipements et des matières premières carbonées avant même de pouvoir en produire de renouvelables. Nous devrons donc nous accommoder : - des énergies fossiles qu’il nous faudra économiser. - de l’utilisation directe de la biomasse (elle-même carbonée) utilisée avant même le charbon, elle demeure encore et pour beaucoup le seul moyen de cuisson des aliments, loin des biocarburants et de la méthanisation. -du solaire et de l’éolien nécessairement couplés aux énergies carbonées. - De l’hydrogène comme l’électricité difficilement transportable sur de longues distances, contrepartie d’importance. - De l’énergie hydroélectrique exploitant déjà la majeure partie des sites favorables avec des conséquences environnementales et géopolitiques considérables dans les pays en stress hydrique. - De la radioactivité résiduelle du magma et de la croûte terrestre contribuant à la tectonique des plaques, lieux d’une géothermie insuffisamment mise en œuvre… Rien ne sera simple. 5- Enfin concernant nos déchets, là où chaque déchet constitue dans la nature une potentielle niche écologique, les nôtres impactent l’environnement et la santé par leur quantité et trop souvent leur impossibilité à se recycler. 5-1 Les composés benzéniques plastiques et tensioactifs liés à la chimie du pétrole, omniprésents et non biodégradables portent atteinte irréversiblement à l’ensemble de la biodiversité. 5-2 L’inefficacité de la plupart des traitements de nos eaux usées et les écoulements pluviaux propagent par l’intermédiaire des grands cycles de l’eau nos effluents et pollutions chimiques des bassins versants vers les océans et l’atmosphère : pollutions en effets cocktails aux autres facteurs du dérèglement de la biologie du vivant. Chère Greta si le réchauffement climatique nous cause soucis, les exigences homéostatiques de la biodiversité nous concernent au plus haut point, il y va de la Vie dont la nôtre. D’autres peuples par leur intelligence collective ont pu vivre en harmonie avec la Nature: un magnifique projet pour l’humanité contemporaine. Bien plus cohérant que celui d’une vaine fuite vers Mars de quelques richissimes illuminés. Chère Greta, tes colères adolescentes sont clairvoyantes et nécessaires, saches les conserver. Vigneaux Jean Marc, SEPANSO 40
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