Hubert Reeves est décédé
Il est parti « rejoindre les étoiles » : astrophysicien et grand vulgarisateur, Hubert Reeves est décédé à l’âge de 91 ans
Il avait la tête dans les étoiles, et les pieds bien sur Terre : l’astrophysicien Hubert Reeves, mort vendredi à 91 ans à Paris, fut un conteur magistral de l’histoire de l’Univers, la passion de sa vie, mais aussi l’un des plus ardents défenseurs de la planète bleue. « Toute ma famille se joint à moi dans la douleur de devoir vous annoncer que notre cher père est parti rejoindre les étoiles ce jour vendredi 13 octobre 2023 », a écrit Benoit Reeves, son fils, sur les réseaux sociaux.
Célèbre dans le monde pour son travail de vulgarisation sur le cosmos, le scientifique franco-canadien aux allures de druide gaulois avait l’art de rendre intelligibles les phénomènes physiques les plus complexes, « à tous ceux que le monde émerveillait », comme lui.
Né à Montréal le 13 juillet 1932, c’est dans la maison familiale de Bellevue, au Québec, que tout jeune, Hubert Reeves commence à assouvir sa soif de connaissances. La nuit venue, la famille sortait pour admirer le ciel : le jeune Reeves apprend à reconnaître les constellations avec une planche cartonnée. Les mathématiques l’amusent et il excelle en physique : à 18 ans il décide de devenir astronome.
Il choisit de faire un doctorat dans la prestigieuse université américaine de Cornell (État de New York), où il vit « des moments délicieux » à « apprendre toujours quelque chose » dans une ambiance « exaltante ». Le jeune chercheur se passionne pour la naissance, la vie et la mort des étoiles, s’interroge sur le big bang originel et devient conseiller scientifique à la Nasa, au début des années soixante. Pourtant, c’est en Belgique, à l’invitation de l’Université de Bruxelles, qu’il choisit de poursuivre une carrière d’enseignant, en 1964, avant de débarquer en France un an plus tard, où il se fixera comme directeur de recherches au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et conseiller au Commissariat à l’énergie atomique (CEA).
Un conteur magistral
Ayant hérité d’un talent de conteur de sa grand-mère maternelle Charlotte Tourangeau, qui le faisait rêver quand il était petit en lui racontant des histoires sans fin, il décide d’écrire un livre - « Patience dans l’azur » (1981) - pour raconter l’histoire de l’univers. Parmi ses très nombreux livres, il publie « Poussières d’étoiles » en 1984 puis « L’heure de s’enivrer » en 1986, « La mer expliquée à nos petits-enfants » (2015), ou encore « La fureur de vivre » (2020). L’astronomie est un sujet complexe mais il passionne un large public, car il sait rendre sa pensée accessible. Sa citation « Regarder loin, c’est regarder tôt », pour évoquer l’espace-temps, en est l’illustration.
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