AINSI VA LA PLANETE
"TERRE"…
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Il est impossible de nettoyer les océans
des micro-plastiques qui forment les "continents de
déchets"
Le tableau n'est ni réjouissant, ni optimiste.
Une étude récente
(M. Eriksen, PlosOne 2014) estime qu'au total 5 000 milliards de particules
flottent sur les océans de notre planète. Ils proviennent à 80 % des déchets
produits sur terre. Ainsi, sur les 300 millions de tonnes de plastique
produites dans le monde chaque année, 8 millions de tonnes finissent piégées
dans les gyres sub-tropicaux selon une étude récente (Jambeck, Science 2015).
Malheureusement,
cela devrait empirer puisque ces même travaux prévoient qu'en 2025 ce chiffre
sera multiplié par 10 ; soit 80 millions de tonne de plastique déversées chaque
année dans les océans.
Un nombre astronomique de particules de plastique...
Les chercheurs de
l'Expédition 7e continent se demandaient dans quelle mesure ce processus de
fragmentation se poursuivait car la fragmentation des micro plastiques conduit
à des particules microscopiques qui sont extrêmement difficiles à collecter, à
identifier et comptabiliser. C'est pourquoi, ils ont soumis les échantillons de
micro plastiques qu'ils on collectés en Atlantique Nord à un rayonnement
solaire artificiel. Le résultat ne s'est pas fait attendre : rapidement ils ont
observé une fragmentation des particules micrométriques en particules nano
métriques. Au final, Les micro particules de plastique trouvées dans le 7e
Continent se dégraderaient en nano particules 30 000 fois plus petites que
l'épaisseur d'un cheveu. Et cela change tout.
"En partant
du postulat qu'une particule de plastique de quelques millimètres se fragmente
en nano particules, une seule particule millimétrique peut former 1000
milliards de nano particules. Ainsi la surface totale de cette particule est
multipliée par plusieurs dizaines de milliers.
En sachant que la
répartition des déchets plastiques dans l'océan est évaluée à plusieurs millions
de km2, et considérant l'échelle nanométrique, cette surface spécifique s'élève
à plusieurs milliards de km2, recouvrant ainsi en équivalence plus que la
totalité de la surface de l'océan. Une étape dans le devenir des plastiques en
mer est franchie, ouvrant la porte à l'étude des impacts que peuvent avoir ces
particules sur l'ensemble du monde marin." détaillent les scientifiques.
"Il n'avait
encore jamais été mis en évidence la présence de nano particules sur le 7e
Continent. Mais ces travaux en laboratoire, à partir d'échantillons collectés
dans le gyre de l'Atlantique Nord, démontrent que les micro plastiques qui sont
déjà très dégradés après un séjour
prolongé en mer
peuvent produire des particules nanométriques. Il reste encore beaucoup de
travail pour détecter ces particules dans le milieu naturel ou pour évaluer la
toxicité potentielle de ces nano particules." explique Alexandra Ter
Halle, chercheur IMRCP-CNRS et responsable scientifique de l'Expédition 7e
continent.
...Qu'il est
impossible de nettoyer
C'est à dire que
les micro plastiques ne disparaissent pas, si ils ne sont pas forcément
visibles à l'oeil nu, c'est qu'ils se sont fragmentés en nanoparticules bien
plus problématiques. En effet, ils sont plus mobiles que les plus gros
fragments et seraient plus accessibles aux organismes. Par conséquent, "Il
est important de poursuivre les travaux pour évaluer l'impact de ces particules
sur les organismes vivants." indiquent les scientifiques.
Ces résultats
sonnent comme un aveu d'impuissance : comment pourrait-on les ramasser vu leur
taille ? Les quelques projets avancés et qui ont fait le buzz sur le web, ne
seront donc d'aucune utilité. La seule solution pour éviter que la situation
n'empire est "de se mobiliser à terre pour changer les comportements"
préconisent les chercheurs. Cette étude "permet de mieux sensibiliser le
grand public sur le devenir de nos déchets. Elle conforte notre idée qu'une
fois dans les océans les solutions de ramassage des déchets sont
technologiquement inadaptées. Cela renforce notre volonté d'agir en amont par
la sensibilisation, la pédagogie et la mise en place de solutions pour éviter
que nos déchets plastiques rejoignent inévitablement l'océan" indique
Patrick Deixonne, explorateur, navigateur, fondateur et chef de mission de
l'expédition 7e continent.
Malheureusement,
il est déjà trop tard : il est d'ores et déjà impossible de débarrasser
complètement les océans de leurs déchets plastiques. "Le constat qui peut
être dressé suite à ces actions est clair : les déchets plastiques sont partout
et il est irréaliste de les ramasser en pleine mer. C'est sur la terre ferme qu'il
faut agir en traitant les déchets plastiques avant qu'ils n'atteignent les
voies d'eau (...) Si rien n'est entrepris pour enrayer ce phénomène, en 2050,
nos océans contiendront plus de plastiques que de poissons ! C'est donc
l'affaire de tous et nous comptons sur votre engagement pour stopper ce
fléau." alerte Marco Simeoni, Président de la Fondation Race for Water.
Référence
Marine plastic
litter: the unanalyzed nano-fraction ; Julien Gigault, Boris Pedrono, Benoît
Maxitb, Alexandra Ter Hallec - Environ. Sci.: Nano, 2016, Advance Article ;
DOI: 10.1039/C6EN00008H
Auteur : Christophe Magdelaine / notre-planete.info
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5 Gyres
Institut, États-Unis
Marcus Eriksen, Directeur de Recherche
Marcus Eriksen, Directeur de Recherche
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Expédition 7 ème continent
Vidéo : http://www.septiemecontinent.com/2852-2/
Patrick Deixonne, fondateur & chef de mission de expédition 7e continent
Patrick Deixonne, fondateur & chef de mission de expédition 7e continent
Alexandra Ter Halle, est chimiste et
chercheuse au CNRS à l'université Paul-Sabatier (Toulouse).
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(1) La fondation suisse "Race for Water"
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Depuis les premiers plastiques échoués sur
le littoral aquitain en 1977, il y a plus de 38 ans…
Ni les
organismes scientifiques, ni les pouvoirs publics, ni les pêcheurs
professionnels, ni la société civile,
personne
n'a bougé !
C'est le triste constat d'une pollution
planétaire irrerversible qui n'est pas le fruit du hasard…
Pour plus
d'informations : http://renecapo.blogspot.fr/2015/10/le-hollandais-de-21-ans-boyan-slat.html
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