Préambule

René CAPO à été coordinateur du comité de vigilance de Biscarrosse depuis sa création en 2001 jusqu'en 2014 ainsi que du collectif Aquitain contre les rejets en mer (2005-2006).

Il est également l'un des membres fondateurs de l'Association pour la Défense, la Recherche et les Études Marines de la Côte d'Aquitaine (ADREMCA) en 1979.


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mardi 22 mars 2016

AINSI VA LA PLANETE  "TERRE"…
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Il est impossible de nettoyer les océans des micro-plastiques qui forment les "continents de déchets"

 08 mars 2016 ; révision : 21 mars 2016, 13 h 31
 
Les "continents de déchets" font l'objet de plus en plus d'attention de la part des scientifiques. Après 2 années de recherches en Atlantique Nord, des chercheurs français impliqués dans l'expédition "7e continent" nous en disent un peu plus sur les caractéristiques et les constituants de ces monstres de déchets.
Le tableau n'est ni réjouissant, ni optimiste.

 Le 7e continent de déchets est une soupe de plastique composée de plusieurs millions de micro débris de plastique situés dans l'océan Atlantique Nord. Ces débris ne font pas plus de 0,5 cm et sont appelés micro plastiques. Ils résultent de la fragmentation de déchets plus gros, sous l'effet du rayonnement solaire et de l'abrasion par les vagues.
Une étude récente (M. Eriksen, PlosOne 2014) estime qu'au total 5 000 milliards de particules flottent sur les océans de notre planète. Ils proviennent à 80 % des déchets produits sur terre. Ainsi, sur les 300 millions de tonnes de plastique produites dans le monde chaque année, 8 millions de tonnes finissent piégées dans les gyres sub-tropicaux selon une étude récente (Jambeck, Science 2015).
Malheureusement, cela devrait empirer puisque ces même travaux prévoient qu'en 2025 ce chiffre sera multiplié par 10 ; soit 80 millions de tonne de plastique déversées chaque année dans les océans.

Un nombre astronomique de particules de plastique...
Les chercheurs de l'Expédition 7e continent se demandaient dans quelle mesure ce processus de fragmentation se poursuivait car la fragmentation des micro plastiques conduit à des particules microscopiques qui sont extrêmement difficiles à collecter, à identifier et comptabiliser. C'est pourquoi, ils ont soumis les échantillons de micro plastiques qu'ils on collectés en Atlantique Nord à un rayonnement solaire artificiel. Le résultat ne s'est pas fait attendre : rapidement ils ont observé une fragmentation des particules micrométriques en particules nano métriques. Au final, Les micro particules de plastique trouvées dans le 7e Continent se dégraderaient en nano particules 30 000 fois plus petites que l'épaisseur d'un cheveu. Et cela change tout.
"En partant du postulat qu'une particule de plastique de quelques millimètres se fragmente en nano particules, une seule particule millimétrique peut former 1000 milliards de nano particules. Ainsi la surface totale de cette particule est multipliée par plusieurs dizaines de milliers.
En sachant que la répartition des déchets plastiques dans l'océan est évaluée à plusieurs millions de km2, et considérant l'échelle nanométrique, cette surface spécifique s'élève à plusieurs milliards de km2, recouvrant ainsi en équivalence plus que la totalité de la surface de l'océan. Une étape dans le devenir des plastiques en mer est franchie, ouvrant la porte à l'étude des impacts que peuvent avoir ces particules sur l'ensemble du monde marin." détaillent les scientifiques.
"Il n'avait encore jamais été mis en évidence la présence de nano particules sur le 7e Continent. Mais ces travaux en laboratoire, à partir d'échantillons collectés dans le gyre de l'Atlantique Nord, démontrent que les micro plastiques qui sont déjà très dégradés après un séjour
prolongé en mer peuvent produire des particules nanométriques. Il reste encore beaucoup de travail pour détecter ces particules dans le milieu naturel ou pour évaluer la toxicité potentielle de ces nano particules." explique Alexandra Ter Halle, chercheur IMRCP-CNRS et responsable scientifique de l'Expédition 7e continent.
...Qu'il est impossible de nettoyer
C'est à dire que les micro plastiques ne disparaissent pas, si ils ne sont pas forcément visibles à l'oeil nu, c'est qu'ils se sont fragmentés en nanoparticules bien plus problématiques. En effet, ils sont plus mobiles que les plus gros fragments et seraient plus accessibles aux organismes. Par conséquent, "Il est important de poursuivre les travaux pour évaluer l'impact de ces particules sur les organismes vivants." indiquent les scientifiques.
Ces résultats sonnent comme un aveu d'impuissance : comment pourrait-on les ramasser vu leur taille ? Les quelques projets avancés et qui ont fait le buzz sur le web, ne seront donc d'aucune utilité. La seule solution pour éviter que la situation n'empire est "de se mobiliser à terre pour changer les comportements" préconisent les chercheurs. Cette étude "permet de mieux sensibiliser le grand public sur le devenir de nos déchets. Elle conforte notre idée qu'une fois dans les océans les solutions de ramassage des déchets sont technologiquement inadaptées. Cela renforce notre volonté d'agir en amont par la sensibilisation, la pédagogie et la mise en place de solutions pour éviter que nos déchets plastiques rejoignent inévitablement l'océan" indique Patrick Deixonne, explorateur, navigateur, fondateur et chef de mission de l'expédition 7e continent.
 Ce constat est partagé par une autre mission scientifique qui est partie de Bordeaux (France) en mars 2015 et a traversé, pendant 9 mois, trois océans en passant par Hawaii, les Bermudes ou l'archipel des Açores. Dans leur périple, les scientifiques et volontaires de la fondation suisse "Race for Water" (1) ont estimé que près de 90 % des déchets retrouvés sur les plages visitées sont à base de plastique.
Malheureusement, il est déjà trop tard : il est d'ores et déjà impossible de débarrasser complètement les océans de leurs déchets plastiques. "Le constat qui peut être dressé suite à ces actions est clair : les déchets plastiques sont partout et il est irréaliste de les ramasser en pleine mer. C'est sur la terre ferme qu'il faut agir en traitant les déchets plastiques avant qu'ils n'atteignent les voies d'eau (...) Si rien n'est entrepris pour enrayer ce phénomène, en 2050, nos océans contiendront plus de plastiques que de poissons ! C'est donc l'affaire de tous et nous comptons sur votre engagement pour stopper ce fléau." alerte Marco Simeoni, Président de la Fondation Race for Water.
 Plus que jamais, la seule solution provient donc de nos comportements sur terre. Si l'enjeu est de taille, il n'est pas très compliqué d'adopter les bons gestes pour que nos océans ne deviennent pas complètement des océans de déchets. Ainsi, une nouvelle fois, ces études confirment que ce n'est pas la technologie qui sauvera l'Homme de son irresponsabilité mais bien sa capacité collective à respecter son support de vie.
Référence
Marine plastic litter: the unanalyzed nano-fraction ; Julien Gigault, Boris Pedrono, Benoît Maxitb, Alexandra Ter Hallec - Environ. Sci.: Nano, 2016, Advance Article ; DOI: 10.1039/C6EN00008H
Auteur :  Christophe Magdelaine / notre-planete.info
 
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5 Gyres Institut, États-Unis
Marcus Eriksen, Directeur de Recherche
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Expédition 7 ème continent
Vidéo :  http://www.septiemecontinent.com/2852-2/
Patrick Deixonne, fondateur & chef de mission de expédition 7e continent
Alexandra Ter Halle, est chimiste et chercheuse au CNRS à l'université Paul-Sabatier (Toulouse).


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(1) La fondation suisse "Race for Water"
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Depuis les premiers plastiques échoués sur le littoral aquitain en 1977, il y a plus de 38 ans…
Ni les organismes scientifiques, ni les pouvoirs publics, ni les pêcheurs professionnels, ni la société civile,
personne n'a bougé !
C'est le triste constat d'une pollution planétaire irrerversible qui n'est pas le fruit du hasard…
 

 
 
 

 
 

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