Du glyphosate même dans les protège-slips
Glyphosate (1)
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Une enquête menée par 60 millions de consommateursTampons et protections féminines : une réglementation s’impose !
Des fabricants
qui rechignent à donner la composition de leurs produits, des traces de
toxiques dans plusieurs références... Il est temps de lever le voile.
Thinkstock
Mise à jour du 24 février 2016 -
Organyc
rappelle 3 100 boîtes de protège-slips
La marque de produits d'hygiène féminine bio Organyc a lancé le 24 février le
rappel « par précaution » d'un lot de 3 100
boîtes de protège-slips en France et au Canada, après y avoir détecté une
présence très résiduelle de glyphosate. Suite aux résultats des analyses que 60 Millions a publiés,
le fabricant a en effet fait réaliser des analyses externes, lesquelles « ont confirmé que des traces
résiduelles de glyphosate ont été détectées sur un échantillon ». « Ces traces n'auraient pas dû être
présentes dans du coton organique », poursuit le fabricant, qui a lancé une
enquête auprès de ses fournisseurs de matières premières, principalement situés
aux États-Unis et en Inde.
Depuis des mois, 60 Millions tente
de percer les secrets de fabrication des protections périodiques. Quelle est la
composition des tampons et serviettes ? Ces articles d’hygiène féminine
sont-ils totalement sains ?
Nous avons donc recherché des molécules indésirables dans onze références et demandé aux fabricants de nous donner la composition exacte de leurs produits. Les résultats que nous publions dans le n°513 de 60 Millions de consommateurs montrent que nous avions raison de nous interroger.
Nous avons donc recherché des molécules indésirables dans onze références et demandé aux fabricants de nous donner la composition exacte de leurs produits. Les résultats que nous publions dans le n°513 de 60 Millions de consommateurs montrent que nous avions raison de nous interroger.
Des dioxines dans
deux grandes marques de tampons.
Tout d’abord,
notre centre d’essais a détecté des résidus de substances potentiellement
toxiques dans cinq de ces onze références analysées. Il a mis en évidence des
traces de dioxines (polluants industriels) dans des références de marques O.B
et Nett et des résidus de dérivés halogénés (sous-produits liés aux traitements
des matières premières) dans une référence de marque Tampax.
Nous avons également trouvé du glyphosate (la substance active de l’herbicide Round up !), dans une référence de protège-slips Organyc, une marque qui se revendique pourtant bio. Enfin, nous avons repéré des résidus de la famille des pesticides organochlorés et pyréthrinoïdes (insecticides) dans une référence de serviettes hygiéniques Always. Une découverte surprenante dans un produit à base de viscose et de cellulose, et non pas de coton.
Nous avons également trouvé du glyphosate (la substance active de l’herbicide Round up !), dans une référence de protège-slips Organyc, une marque qui se revendique pourtant bio. Enfin, nous avons repéré des résidus de la famille des pesticides organochlorés et pyréthrinoïdes (insecticides) dans une référence de serviettes hygiéniques Always. Une découverte surprenante dans un produit à base de viscose et de cellulose, et non pas de coton.
Des taux
faibles, mais pas de risque zéro.
Dans tous les
cas, les niveaux relevés sont faibles. Mais cela ne rassure pas totalement.
« Ce n’est pas parce
que les taux sont faibles que l’on peut garantir le risque zéro. En l'absence d’étude sur le passage
systémique de chaque substance à partir du vagin, on ne peut rien conclure, juge
le Dr Jean-Marc Bohbot, infectiologue et directeur médical à l’Institut
Fournier, à Paris.
D'autant que le vagin a
une perméabilité très sélective en fonction des substances, ce qui a été très
bien étudié pour les médicaments"
Aujourd’hui les
données scientifiques manquent pour évaluer le risque. Une expertise s’impose
pour faire la lumière sur l’innocuité de ces produits. Nous avons donc décidé
d’alerter la Direction générale de la santé, le cabinet de la ministre de la
santé et la Répression des fraudes. Une réglementation spécifique doit obliger
les fabricants à réaliser des contrôles pour garantir l’absence de résidus
potentiellement toxique.
Coton, viscose
ou plastique : les femmes doivent pouvoir choisi
Autre
interrogation : quelle est la composition des protections féminines ?
C’est la question que pose aussi Mélanie Doerflinger à travers sa pétition
postée sur change.org. Depuis l’été
2015, elle interpelle Tampax, la marque leader de tampons périodiques, ses
concurrents ainsi que les pouvoirs publics pour obtenir l’inscription de la
composition des protections périodiques sur les emballages des produits. En
vain... malgré ses plus de 180 000 signatures.
Coton, viscose ou
plastique, les femmes doivent pouvoir choisir leurs protections féminines en
connaissance de cause. Surtout quand on sait que le contact répété des parties
intimes avec certaines matières, notamment plastiques, peut être à l’origine
d’effets indésirables.
60 Millions publie une liste des matières premières.
Nous avons fini
par obtenir – non sans mal (voir notre actu du 4 septembre 2015) – la liste des
matières premières qui peuvent entrer dans la composition des références que
nous avons analysées. Cette liste est accessible ici.
Sous couvert de
« secret industriel », les fabricants ont beaucoup rechigné à nous
livrer leurs ingrédients. Ce mutisme n’est plus acceptable. La liste de tous
les composés d’un tampon ou d’une serviette doit figurer sur l’ensemble des
emballages. Il est temps que Tampax et consorts lèvent le voile sur les
procédés de fabrication de leurs produits.
Sous couvert de
« secret industriel », les fabricants ont beaucoup rechigné à nous
livrer leurs ingrédients. Ce mutisme n’est plus acceptable. La liste de tous
les composés d’un tampon ou d’une serviette doit figurer sur l’ensemble des
emballages. Il est temps que Tampax et consorts lèvent le voile sur les
procédés de fabrication de leurs produits.
La liste des
marques et les résultats détaillés sur les tampons et serviettes hygiéniques
dans le N° 513 de 60 Millions de consommateur.
Pour plus
d'informations : http://renecapo.blogspot.fr/2016/02/glyphosate-le-torchon-brule-entre-lefsa.html
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