Préambule

René CAPO à été coordinateur du comité de vigilance de Biscarrosse depuis sa création en 2001 jusqu'en 2014 ainsi que du collectif Aquitain contre les rejets en mer (2005-2006).

Il est également l'un des membres fondateurs de l'Association pour la Défense, la Recherche et les Études Marines de la Côte d'Aquitaine (ADREMCA) en 1979.


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dimanche 27 octobre 2019


Actualisation de l’occupation spatiale des plantes exotiques envahissantes sur les lacs du Born et de Buch
et
Proposition d’un plan de gestion.
 DIAGNOSTIC CARTOGRAPHIQUE 2016
Communautés de Communes des Grands Lacs et de Mimizan : Laurent PICKHAHNValentin CIRET / Septembre 2016

Avec le soutien du syndicat mixte Géolandes, un bilan de l’évolution de la colonisation de chaque espèce invasive à l’échelle des plans d’eau a été réalisé.

Ouvrir  :


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Espèces exotiques envahissantes les plus fréquentes et dommageables sur les plans d’eau étudiés.

Ces espèces sont au nombre de quatre.

1.        L’Elodée crépue (Lagarosiphon major) Présente sur les 4 plans d’eau étudiés, cette espèce de la famille des Hydrocharitacées est originaire d’Afrique du Sud et essentiellement utilisée comme plante d’aquarium. Cette plante immergée se développe à partir d’un rhizome vivace dont la longueur des racines varie en fonction de la composition du sol. Elle possède des tiges feuillées très ramifiées qui peuvent atteindre 7 m de longueur avec un diamètre moyen de 4 mm. Ces feuilles sont alternes, recourbées vers l’arrière, d’une longueur maximale de 20 mm et d’une largeur de 2 mm. L’espèce est dioïque mais on ne trouve que des pieds femelles en dehors de leur aire de répartition. La reproduction est donc végétative et se fait par bouturage et croissance végétative des rhizomes. Elle colonise les eaux stagnantes à faiblement courantes avec une préférence pour les sols vaseux malgré une grande amplitude écologique. Elle est peu exigeante en ce qui concerne la température et la lumière. (Source : ONEMA)



2.        L’Elodée dense (Egeria densa) Apparue seulement depuis 2010 sur le lac de Parentis-Biscarrosse, cette espèce d’Amérique du Sud en constant développement appartient également à la famille des Hydrocharitacées et fut probablement introduite pour son utilisation en aquariophilie mais également dans le cadre d’expérimentations scientifiques en physiologie végétale. Elle s’ancre dans le fond des plans d’eau et reste submergée. Elle est caractérisée par des tiges grêles d’un diamètre de 0.5 cm qui peuvent atteindre jusqu’à 3 m de longueur. Les feuilles s’insèrent sur la tige généralement par groupe de quatre. Cette plante produit facilement des ramifications lorsqu’elle est brisée. Elle produit des racines qui peuvent s’enfoncer à quelques dizaines de centimètres de profondeur dans le substrat. L’espèce est dioïque, mais seuls des pieds mâles ont été observés en Europe. Son mode de reproduction est donc végétatif et se fait par fragmentation et/ou bouturage des tiges Cette plante colonise les eaux stagnantes à faiblement courantes avec une préférence pour les sols limoneux malgré une grande amplitude écologique. Elle est peu exigeante vis-à-vis de la lumière. (Source ONEMA)


3.        Les Jussies : la Jussie à grandes fleurs (Ludwigia grandiflora) et la Jussie rampante (Ludwigia peploides) De la famille des Onagrariées, ces deux espèces de Jussie morphologiquement proches sont présentes sur les 4 plans d’eau étudiés. Il s’agit d’une plante amphibie qui possède des tiges rigides pouvant atteindre 6 m avec un diamètre d’environ 7 mm. Ses feuilles, alternes, sont allongées avec des nervures très visibles et peuvent atteindre 5 à 7 cm de long sur 1.5 cm de diamètre. Ses racines adventices peuvent dépasser 20 cm et lui assurent une meilleure flottaison ainsi qu’une alimentation en oxygène des parties immergées. Cette espèce présente des fleurs jaunes très esthétiques de 3 à 5 cm de diamètre, ce qui est une des raisons de l’extension de cette plante, vendue autrefois comme espèce de bassin d’agrément (avant l’interdiction de sa commercialisation par Arrêté du 2 mai 2007). Essentiellement végétatif par fragmentation des tiges, son mode de reproduction a évolué puisqu’une reproduction de l’espèce par la voie sexuée a été avérée. L’espèce, qui va coloniser les eaux stagnantes à faiblement courantes et préfère les milieux avec beaucoup de lumière, va s’implanter jusqu’à 2m sous l’eau et 0.5m au-dessus. (Source : ONEMA) Dans la mesure où ces deux espèces ont des caractéristiques écologiques très proches, elles n’ont pas été différenciées dans la cartographie et seront donc dénommées « Jussie ».


4.        Le Myriophylle du Brésil (Myriophyllum brasiliense) Cette espèce américaine, tropicale et subtropicale appartenant à la famille des Haloragées est uniquement absente sur le petit étang de Biscarrosse. Il s’agit d’une espèce amphibie avec des tiges pouvant atteindre 3 m avec un diamètre moyen de 5 mm. Les feuilles aux lanières très fines sont verticillées par quatre. Les racines peuvent dépasser 50 cm de longueur et se développent facilement dans les secteurs vaseux. Cette espèce semble se plaire davantage dans les secteurs vaseux des plans d’eau, mais peut aussi coloniser les secteurs à faible courant des cours d’eau. Elle s’implante sur les rives au raz de l’eau pour se développer ensuite sur l’eau et s’enraciner au fur et à mesure dans les sédiments jusqu’à 2 m environ de profondeur. L’espèce est dioïque mais seuls des pieds femelles sont observés en Europe. Sa reproduction est donc exclusivement végétative par allongement et fragmentation des tiges. Elle va coloniser les eaux faiblement courantes à stagnantes à fond vaseux et bien éclairés. (Source :ONEMA)


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Pour plus d’informations  :

Les pêcheurs face aux plantes invasives

Biscarrosse (40) : Les bénévoles se mobilisent contre les plantes invasives


mardi 22 octobre 2019


Mais pourquoi un recours des associations « écolos” contre le Siba ?

Par Jean-baptiste Lenne le 21 octobre 2019 à 13:55

Ce samedi 17 octobre, face à la secrétaire d’État Emmanuelle Wargon, le vice-président de la Coordination Environnementale du Bassin, Patrick Du Fau de Lamothe a révélé qu’un recours au tribunal administratif allait être déposé par la Ceba à l’encontre du Syndicat intercommunal du Bassin (Siba)
.
Pourquoi une telle initiative ?
« Le Siba refuse de nous communiquer le résultat de leurs analyses sur la qualité de l’eau », souligne le représentant associatif. « Ces 800 analyses concernent le contrôle du rejet en mer des effluents urbains et industriels, la qualité des eaux de surface, les eaux pluviales, le contrôle lié aux différentes études en cours », précise la Coordination.
« Une première demande a été formulée le 25 avril dernier auprès du Siba pour se faire communiquer ces documents administratifs et informations relatives à l’environnement », détaille Patrick Du Fau de Lamothe. « Plus d’un mois s’est écoulé sans que nos demandes aient été satisfaites. Nous avons donc saisi la Commission d’accès aux documents administratifs (Cada). » Rappelons que cette autorité administrative indépendante est chargée de veiller au respect de la liberté d’accès aux documents administratifs et aux archives publiques ainsi qu’à la réutilisation des informations publiques.
« Deux mois après la saisine de la Cada, nous sommes en droit de saisir le tribunal administratif », précise la Ceba. « Notre Conseil d’administration qui s’est tenu mi septembre a autorisé le président Jacques Storelli à déposer ce recours. » À noter que dans une réponse reçue en mai 2019, le Siba précisait travailler actuellement sur un « outil de compilation » de ses données et études.

Photo : Patrick Du Fau de Lamothe

 Source :

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Vous pourrez lire cet article sur "La Dépêche du Bassin" du jeudi 24 octobre 2019
René Capo

lundi 7 octobre 2019

Eau du robinet ou eau en bouteille ?
Quelle est la meilleure pour la santé et l'environnement ?
Article mis à jour le 04 octobre 2019, 16:07


Doit-on préférer l'eau en bouteille ou l'eau du robinet pour notre santé ? Si cette question est tranchée d'un point vue environnemental, la conclusion est bien plus ardue lorsque l'on s'intéresse aux contaminants de l'eau (nitrates, pesticides, métaux lourds...) et notamment les microplastiques qui souillent maintenant notre planète.

Doit-on consommer de l'eau du robinet ou de l'eau en bouteille ? La réponse n'est pas si évidente. Écologiquement, la mise en bouteille, son transport et la gestion des déchets est polluant et énergivore mais qu'en est-il de la qualité de l'eau que nous buvons ?
En France, consommer de l'eau du robinet, dans un pays qui se targue d'avoir les meilleurs contrôles qualité au monde pourrait nous conforter dans ce choix.

L'eau du robinet contient des nitrates et pesticides

Cependant, les cours d'eau sont très pollués en France, principalement à cause des nitrates et des pesticides. C'est pourquoi, l'eau du robinet peut présenter des valeurs significatives de pesticides, et de nitrates.
En 2015, 61,8 % de la population française disposait d'une eau de distribution avec une concentration maximale en nitrates[1] inférieure à 25 mg/L (Ministère de la Santé, 2016). Autrement dit, 38 % des Français pouvaient boire une eau du robinet avec des valeurs en nitrates comprises entre 25 et 50 mg/l, là où la plupart des eaux en bouteille (eaux minérales naturelles et eaux de source) restent en dessous de 5 mg/l et ne contiennent pas de pesticides...
Soulignons que plus de 90 % des cours d'eau en France sont contaminés par des pesticides, pesticides que l'on retrouve ensuite dans l'eau du robinet.
En témoigne une analyse urinaire de détection du glyphosate effectuée en 2019 par une personne qui ne mange que des produits bio mais boit de l'eau du robinet. Ses résultats ont montré une contamination assez élevée en glyphosate.

Quid de l'aluminium dans l'eau du robinet ?

Autre sujet d'inquiétude : l'aluminium, un métal présent naturellement sur Terre que l'on retrouve partout : dans les organismes vivants, le sol, l'eau... Sa concentration dans l'eau du robinet, non renseignée dans les analyses, a fait l'objet de suspicions quant à son lien avec la maladie d'Alzheimer qui touche maintenant 900 000 personnes en France. En fait, dans l'état actuel des études sur la question : "il ne peut être envisagé d'association causale entre l'exposition à l'aluminium via l'eau du robinet et maladie d'Alzheimer", a réaffirmé l'ARS en 2014.

De l'arsenic dans l'eau du robinet ?

Selon une étude menée par un groupe de chercheurs de l'Environmental Working Group (EWG) effectuée en Californie de 2010 à 2017, la consommation d'eau du robinet aux Etats-Unis pourrait être à l'origine de centaines de milliers de cancers.
En cause : la présence d'arsenic mais aussi de produits désinfectants dans l'eau du robinet.

"L'arsenic est connu pour sa forte toxicité générant des troubles digestifs graves pouvant entraîner la mort (l'arsenic a été d'ailleurs longtemps utilisé comme poison mortel. La dose létale est comprise entre 70 et 180 mg). D'autres toxicités ont été découvertes, notamment le risque vasculaire et le risque sur l'athérosclérose carotidienne découverte en 2002. L'arsenic est surtout un cancérogène entraînant des cancers de la peau et des cancers internes." (La qualité de l'eau et assainissement en France, 2003)

En France aussi, l'arsenic est retrouvé dans l'eau du robinet en quantités variables suivant la géographie des stations de pompage. Si l'arsenic est suivi très régulièrement pour les grandes villes, ce n'est pas le cas pour les plus petites villes où la population peut donc être exposée en fonction de sa localisation. En effet, l'arsenic provient du sol et se retrouve principalement dans les roches anciennes, granitiques (Vosges, Bretagne, Corse...) ou les roches volcaniques (Massif Central) mais aussi des carrières, y compris les plus anciennes.
Les eaux minérales ne sont pas exemptées d'arsenic et ce sont les eaux bicarbonatées gazeuses qui en contiennent le plus (Anses, 2008).

L'eau du robinet altérée par l'état des canalisations

En 2016, l'association Que Choisir publiait une enquête alarmante sur la qualité réelle de l'eau du robinet en ajoutant un critère important : l'état des canalisations qui délivrent l'eau courante et la présence de composants toxiques comme le plomb, le cuivre, le nickel et le chlorure de vinyle. Si l'initiative est louable, elle manque cruellement de points de contrôle comme le souligne Que Choisir : "pour la recherche du plomb, du cuivre, du nickel, du chlorure de vinyle et de l'épichlorhydrine, le prélèvement de l'eau se fait fréquemment au robinet des consommateurs. Par conséquent, leur présence dans une analyse ne signifie en aucun cas que cette pollution affecte l'ensemble du réseau ou de la ville, car elle peut ne concerner par exemple que certains branchements du réseau, certains immeubles ou logements." Ce qui signifie que la qualité de l'eau du robinet dépend principalement de l'état des canalisations en aval, dans notre logement.

De l'eau du robinet radioactive ?

L'Association pour le contrôle de la radioactivité dans l'Ouest (ACRO) a jeté un pavé dans la mare en montrant que plus de 268 communes en France délivrent une eau du robinet qui contient du tritium (un hydrogène radioactif rejeté par les installations nucléaires) et que pas moins de 6,4 millions de personnes sont alimentées par une eau contaminée au tritium.
Carte à l'appui, de nombreuses communes d'Ile-de-France et des Pays de la Loire sont concernées (Paris, Colombes, Les Ulis, Noisy-le-Grand, Corbeil-Essonnes, Orléans, Blois, Tours, Angers, Nantes...).
En cause : les installations et centrales nucléaires installées le long de la Seine et de la Loire qui rejettent des éléments radioactifs dans l'eau.
Heureusement, aucune valeur mesurée ne dépasse le critère de qualité fixé à 100 Bq/L instauré par les autorités sanitaires, sauf à Saumur où des doses de 310 Bq/L ont été mesurées : l'Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire (IRSN) s'est emparée du sujet mais ne parvient pas à expliquer cette concentration qui ne serait pas à imputer aux centrales nucléaires...
Dans tous les cas, la présence de tritium dans l'eau potable ne chiffonne pas Jean-Michel Bonnet, le directeur de la santé de l'IRSN : "en consommant deux litres d'eau par jour pendant un an contenant 10 000 Bq/l de tritrium, la dose de radiation à laquelle on s'expose équivaut à celle reçue au cours d'un vol Paris-Tokyo. Cette exposition est dix fois plus faible que la dose reçue par le corps humain lorsqu'il est soumis à un examen médical par scanner."
Pour l'ACRO, il ne s'agit pas d'apeurer la population qui boirait une eau dangereuse pour la santé mais de sensibiliser nos décideurs sur les conséquences d'un accident nucléaire majeur en France : "en cas d’accident grave sur une des centrales nucléaires sur la Seine, la Vienne ou la Loire, il n’y aura pas que le tritium rejeté et ce sont des millions de personnes qui risquent d’être privées d’eau potable. Comment les autorités vont-elles faire pour assurer les besoins vitaux de ces personnes ? Aucun plan n’est disponible pour le moment."

Comment vérifier la qualité de son eau du robinet ?

Finalement, en vérifiant régulièrement, grâce au site web dédié du Ministère de la Santé, que l'eau délivrée à son domicile présente de faibles teneurs en nitrates et pesticides, l'eau du robinet peut tout à fait être consommée sereinement. D'autant plus que la très grande majorité des contaminants que nous ingérons, proviennent de notre alimentation, qui elle doit être surveillée avec sérieux, en privilégiant principalement les produits d'origine biologique.
65 fois plus chère que l'eau du robinet, à l'origine de 150 000 tonnes de déchets plastiques par an en France, l'eau embouteillée ne serait pas franchement justifiée. Et pourtant, d'autres composants chimiques polluent l'eau : substances médicamenteuses, partiellement supprimées lors du traitement et plus inquiétant encore, des plastiques, des hydrocarbures et des nanoparticules qui ont envahi notre quotidien et notre alimentation... "Aujourd'hui, cet effet « mélange de molécules » mobilise des programmes de recherches spécifiques se déroulant dans le monde entier." précise le Centre d'Informations sur l'Eau (CIEAU). Or, ces nouveaux polluants ne sont pas mesurés ou non divulgués par les analyses publiques du contrôle sanitaire des eaux destinées à la consommation humaine.

80% de l'eau du robinet contient du plastique

Depuis 1950, année où le plastique fait son apparition dans notre vie quotidienne, nous avons produit et consommé à l'échelle mondiale 8,4 milliards de tonnes de plastique (plus de 1 million de fois le poids de la tour Eiffel). Une étude publiée en 2017 dans Science Advances montre que 6,3 milliards de tonnes de ces déchets sont des plastiques très peu biodégradables, qui s'accumulent dans les milieux et sont transportés vers l'océan par les cours d'eau.
Aujourd'hui, on trouve des morceaux de plastique, mais aussi des fibres textiles partout : dans l'air, le sol et dans le milieu aquatique comme en témoignent les très médiatisés "continents de déchets" présents dans les gyres océaniques. Résultat : toute la chaine alimentaire est contaminée, du minuscule zooplancton aux thons en passant par les oiseaux et l'Homme...

C'est donc en toute logique que l'on retrouve des microplastiques dans notre eau du robinet ! C'est l'objet d'une enquête intitulée "Invisibles" menée par le média Orb et un chercheur de l'école de santé publique de l'Université du Minnesota (Etats-Unis) sur les 5 continents du globe.
Le constat est édifiant : à l'échelle mondiale, 83 % des eaux du robinet sont polluées par des microplastiques et donc quasiment toute notre alimentation puisque l'eau entre dans la préparation de nombreux plats...
Contamination de l'eau du robinet dans le monde
Crédit : Orb
Zone géographique
% d'eau du robinet contaminée
Etats-Unis
94 %
Beyrouth (Liban)
94 %
New Delhi (Inde)
82 %
Kampala (Ouganda)
81 %
Jakarta (Indonésie)
76 %
Quito (Equateur)
75 %
Europe
72 %

Notons qu'en avril 2017, une équipe de chercheurs malaisiens de l'université Putra Malaysia a analysé différents sels vendus dans le commerce à travers le monde et là aussi, presque tous contenaient des microplastiques : 40 % de polypropylène (PP) et 33,3 % de Polyéthylène (PE).

D'où proviennent ces microplastiques ?

On a longtemps considéré qu'ils provenaient principalement de la dégradation des macro-déchets de plastique abandonnés dans la nature (sacs, bouteilles, emballages divers...) mais ils sont également constitués de fibres issues de l'abrasion quotidienne des vêtements, de leur lavage en machine, des tapis, de l'usure des pneus, des peintures, des microbilles utilisées en cosmétique... Une étude menée à Paris en 2015 avait montré que 3 à 10 tonnes de microplastiques se déposent chaque année sur le sol de la capitale française, précise l'enquête d'Orb.

Microplastiques : doit-on préférer l'eau en bouteille ?

Pas si sûr, à en croire les résultats d'une nouvelle analyse publiée en mars 2018 par Orb. L'eau de 259 bouteilles différentes provenant de 9 pays (Chine, USA, Inde, Indonésie, Mexique, Brésil...) a été analysé et 93 % d'entre elles étaient contaminées par des microplastiques !
En moyenne, ce sont plus de 10 particules de microplastiques de plus de 100 µm par litre d'eau en bouteille qui ont été trouvées, c'est deux fois plus que dans l'eau du robinet.
Cependant, les particules retrouvées dans l'eau en bouteille sont différentes : alors que les fibres constituaient 97% des microplastiques retrouvés dans l'eau du robinet, ils ne composaient que 13% des particules contenues dans l'eau embouteillée, le reste étant des fragments de plastique et principalement du polypropylène qui entre dans la composition des bouteilles elles-même.
Ceci signifie que la source principale des particules de microplastiques peut provenir du processus industriel de mise en bouteille de l'eau, voire même de la simple ouverture de la bouteille par le consommateur.
En outre, n'oublions pas de contribuer au recyclage des déchets plastique : une seule bouteille en plastique de 1l jetée dans la nature peut se morceler en microplastiques qui, alignés, forme une ligne de 1,6 km de long !
Et malheureusement, ces microplastiques, invisibles à l'oeil nu, ne se dégradent pas et ne peuvent être récupérés ni détruits... Ils perdureront pendant des siècles sous forme microscopique voire nanoscopique, affectant tous les milieux et tout le vivant de notre planète avec des conséquences que l'on ne mesure pas encore.

Microplastiques dans l'eau potable : un risque pour la santé ?

En théorie oui, car les microplastiques contiennent ou favorisent l'adsorption de composés chimiques persistants et toxiques, qui vont ensuite s'accumuler dans nos tissus et favoriser l'apparition de cancers et maladies, indique l'étude. Mais les premières études concernant les effets sur la santé des microplastiques ne font que commencer et l'on ne sait pas encore si les législateurs iront jusqu'à établir une valeur limite de concentration en microplastiques dans notre eau. Ne parlons même pas des études sur notre exposition aux nanoplastiques, qui appartiennent encore au futur.
Si les microplastiques ont été détectés partout : eau de mer, eaux usées, eau douce, nourriture, eau embouteillée et eau du robinet, un rapport de l'OMS publiée en août 2019 se veut rassurant à la lumière des études actuelles, pourtant encore très lacunaires et pas toujours très fiables, dixit le rapport.
Ainsi, les quantités actuelles de microplastiques dans l'eau ne sont actuellement pas une source de préoccupation pour la santé.


"La surveillance des microplastiques dans l'eau de boisson n'est pas recommandée pour le moment, car rien n'indique qu'il y ait un risque pour la santé humaine (...) Cependant, pour les chercheurs, il serait approprié de mener des études d'investigation ciblées, bien conçues et contrôlées par la qualité afin de mieux comprendre les sources et la présence de microplastiques dans les eaux douces et les eaux de boisson (...) En outre, une meilleure compréhension de l'absorption et du devenir des microplastiques et des nanoplastiques après leur ingestion est nécessaire. Enfin, étant donné que les êtres humains peuvent être exposés aux microplastiques par le biais d’une variété de milieux environnementaux, y compris les aliments et l’air, une meilleure compréhension de l’exposition globale aux microplastiques provenant plus largement de l’environnement est nécessaire." résume le rapport.

Notes

  1. "Le nitrate en lui-même n'est pas toxique. C'est la transformation des nitrates en nitrites qui peut, potentiellement, avoir un impact négatif sur la santé. Dans le sang, la présence de ces nitrites peut en effet provoquer la formation de « méthémoglobine », une forme d'hémoglobine incapable de transporter l'oxygène" (CIEAU, 2017).


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Nul ne peut s’attribuer le droit de cacher la vérité lorsque la santé humaine ou la biodiversité sont mises en cause.

René CAPO