L’Europe lance une enquête sur les « polluants éternels »
Les PFAS résistent à tout et se retrouve partout dans les sols, dans l'eau... ©Getty - LeoPatriz
Ils
sont utilisés pour le revêtement intérieur des poêles antiadhésives, des
vêtements déperlants, des emballages de kebab, des mousses anti-incendie ou
encore des rouges à lèvre. Cette grande famille de substances chimiques
s’appelle les poly-fluoro alkylées, PFAS - prononcer « pifasses ».
Les PFAS ont été développées à
partir des années 40 par l’industrie chimique. Personne ne sait dire combien
sont utilisés aujourd’hui. Entre 5 000 et 12 000.
Leur point commun est d’être composés d’une structure très stable qui leur
offre des propriétés très recherchées dans l’industrie : ils résistent à
de très fortes chaleurs, protègent les surfaces de l’eau, des graisses ou des
frictions, et ont des propriétés ignifugeantes et antitaches…
Des produits
"miracle". Pourquoi posent-ils problème ?
Les PFAS sont très mobiles
dans l’air, dans l’eau dans les sols ; et sont surtout persistants. Ils ne
se dégradent pas - ou seulement partiellement. Leur durée de vie va jusqu'à
plusieurs milliers d’années, d’où leur surnom de « polluants
éternels ». Résultat, ils s’accumulent dans les milieux et dans la chaîne
alimentaire, des poissons jusqu’à l’homme.
Problème, certains sont toxiques. On le sait depuis
le début des années 2000. Les mieux connus et les plus utilisés sont le PFOA,
l’ingrédient historique du Téflon, et le PFOS.
Ce sont ceux qu’on
retrouve le plus dans les milieux naturels. Or l’exposition à ces substances
accroît les risques de cancers, d’augmentation du cholestérol et de
l’hypertension, de perturbations de la thyroïde et du foie, ou encore
d’altérations de la fertilité… Seize millions d’Européens, dont
deux millions de Français, seraient affectés.
Ces deux PFAS sont désormais quasi-interdits par
la convention de Stockholm, adoptée en 2001, par l’Union européenne et d’autres
Etats. Pour les autres PFAS, les études sont plus rares, mais certaines
molécules sont jugées préoccupantes.
Au début de cette année, une enquête menée par
dix-huit médias européens, dont Le Monde, a recensé en Europe et au Royaume-Uni
17 000 sites contaminés, dont 2 100 à des niveaux dangereux pour la santé.
Souvent à proximité d’anciennes usines.
L’Union
européenne s’empare de la question
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