Préambule

René CAPO à été coordinateur du comité de vigilance de Biscarrosse depuis sa création en 2001 jusqu'en 2014 ainsi que du collectif Aquitain contre les rejets en mer (2005-2006).

Il est également l'un des membres fondateurs de l'Association pour la Défense, la Recherche et les Études Marines de la Côte d'Aquitaine (ADREMCA) en 1979.


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samedi 17 octobre 2015

Bouillie bordelaise :
gare à la toxicité du cuivre pour les écosystèmes

Le 8 novembre 2014 par Clémentine Desfemmes
Les jardiniers connaissent tous la bouillie bordelaise, ce fameux produit bleu qu'on voit beaucoup dans les vignes. Efficace contre bon nombre de maladies, facile à trouver, elle est même tolérée en bio. Cependant, elle est de plus en plus décriée, car le cuivre qu'elle contient est toxique pour l'environnement...

La bouillie bordelaise, un produit de traitement extrêmement répandu


La bouillie bordelaise est un produit de traitement, à base de chaux et de sulfate de cuivre, qui se présente sous la forme d'une poudre bleue que l'on dilue dans de l'eau ; on vaporise ensuite la solution sur les végétaux. Efficace, elle est très utilisée pour lutter contre les maladies cryptogamiques, c'est-à-dire causées par des champignons, ainsi que contre certaines maladies bactériennes. Arbres fruitiers, vigne, tomates, pommes de terre : au verger, au potager, en arboriculture, en viticulture, la bouillie bordelaise est partout ! Peut-être avez-vous déjà été étonné de l'étrange couleur bleu turquoise qu'arborent certains murs contre lesquels on a cultivé de la vigne ? Ce bleu, c'est celui du sulfate de cuivre.

Bouillie bordelaise - Mathias Pocobi / wikimedia.org
 

Un traitement toléré en bio, mais qui fait débat

Ce fongicide minéral est toléré en agriculture biologique, avec une dose maximale moyenne autorisée de 6 kg de cuivre par hectare et par an. Mais pourquoi dit-on "toléré" et non tout simplement "autorisé" ? Parce que la bouillie bordelaise, et plus précisément le cuivre qu'elle contient (20% de cuivre dans la poudre), est toxique. Moins que les fongicides de synthèse, certes, mais toxique tout de même. Fongicide, bactéricide, algicide : le cuivre de la bouillie bordelaise n'est pas innocent. Tout produit de traitement, y compris celui que l'on dit "bio" ou "naturel", est un produit nocif !

Il y a quelques années, il a même été question d'interdire la bouillie bordelaise en France (dans d'autres pays d'Europe, c'est déjà le cas), mais le projet a été abandonné. Pourtant, il n'y a pas de fumée sans feu : que reproche-t-on donc à cette fameuse substance bleue ?

Paquet de bouillie bordelaise et pulvérisateur à main - X.G. / Gerbeaud.com
 


Accumulation du cuivre dans les sols et dans l'eau

Si le cuivre est, à très faible dose, un oligo-élément indispensable à la vie, à des doses plus élevées, il présente une action toxique importante pour l'environnement. Car le principal problème, c'est que le cuivre est un produit non biodégradable : il s'accumule et finit par atteindre des teneurs toxiques, notamment dans les sols, mais aussi, après lessivage par l'eau de pluie et transport par l'eau de ruissellement, dans les eaux des rivières et les sédiments.

On imagine sans peine que dans le cas de traitements massifs et répétés, durant des années, sur une même parcelle agricole ou viticole, les pollutions locales puissent être importantes. C'est vrai à grande échelle, en arboriculture et en viticulture, mais ça l'est aussi dans les jardins d'agrément !

Vigne et raisins traités à la bouillie bordelaise - la fattina / flickr.comVigne

Toxicité du cuivre pour les écosystèmes
 
Toxique pour le sol

Pour commencer, la bouillie bordelaise, ou plus précisément son cuivre, ne fait pas la différence entre un champignon nuisible et un champignon bénéfique. Le cuivre qui s'accumule dans le sol perturbe le développement des mycorhizes, ces champignons qui vivent en symbiose avec les racines et permettent aux plantes, entre autres, de mieux profiter des nutriments du sol. Sans parler des autres champignons microscopiques qui participent à la fertilité du sol, en décomposant la matière organique lors du processus d'élaboration de l'humus, par exemple.

Mycorhizes - André-Ph. D. Picard / wikimedia.org

Toxique pour la faune et la flore


Le cuivre est également toxique pour la faune : oiseaux, petits mammifères, insectes (dont les abeilles, qui viennent inévitablement se frotter au cuivre qui recouvre les plantes lorsqu'elles viennent butiner), mais aussi vers de terre et tous les organismes aquatiques (poissons, larves d'insectes, amphibiens) : nombreux sont les acteurs de la biodiversité à être concernés. Côté flore, les algues sont elles aussi touchées : en tant que maillon alimentaire de la chaîne alimentaire aquatique et pourvoyeur d'oxygène pour l'eau, elles sont indispensables à l'équilibre des écosystèmes d'eau douce

Abeille butinant une fleur de vigne - Marie et Didier PHOTOWEHRLI / flickr.com

Toxique pour l'homme

Enfin, le cuivre est nocif pour l'homme, car toxique par inhalation (poudre), par contact cutané et par ingestion (résidus sur les fruits). Bien sûr, il ne viendrait à l'idée de personne d'asperger de solution bleue des raisins ou des tomates juste avant de les récolter, mais les quantités de résidus ne sont pas négligeables, surtout si on les ajoute aux autres sources alimentaires de cuivre (pollution de l'eau du robinet, par exemple).
Pulvérisation de bouillie bordelaise sur plants de tomate - Pierre Marcel / flickr.com

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