Moins de résidus médicamenteux dans l’eau ?
Le
22 novembre 2012 par Valéry Laramée de Tannenberg
Quand
les truites changent de sexe.
Le 28 novembre prochain,
le comité de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire
(Envi) du Parlement européen doit se prononcer sur un texte important. La
Commission européenne propose de renforcer la directive-cadre sur l’eau en y
inscrivant de nouvelles substances prioritaires ainsi que de nouvelles normes de
qualité environnementale (NQE).
A la liste des 33
produits déjà surveillés dans les eaux de surface de l’Union, Bruxelles souhaite
en ajouter 15: des produits chimiques industriels, des biocides, des produits
phytopharmaceutiques et, pour la première fois, des «substances de type
pharmaceutique». Ces trois derniers produits sont l’hormone naturelle
17-bêta-estradiol, l’hormone de synthèse 17-alphaéthinylestradiol et le
Diclofénac, un anti-douleur connu.
Tout naturellement,
Bruxelles souhaite donc fortement réduire les concentrations dans l’eau de
surface de ces trois molécules dangereuses pour la faune. Plusieurs méthodes
peuvent y contribuer: meilleur équipement des stations d’épuration (l’ozonation,
par exemple), renforcement des traitements des effluents liquides des hôpitaux,
campagnes de sensibilisation des usagers, éloignement du bétail –consommateur de
Diclofénac- des cours d’eau, etc.
Le projet de rapport du
PE, qui sera voté le 28 novembre, n’est pas favorable à un durcissement de la
législation. Dans son texte, l’eurodéputé autrichien Richard Sebeer (parti
populaire européen, droite) indique que «fixer des NQE pour ces substances
dans l’état présent de nos connaissances sur leur récurrence et leurs effets sur
le milieu aquatique peut poser des problèmes en raison de l’importance
prépondérante des considérations relatives à la santé humaine: la politique de
l’eau ne saurait influencer directement la politique sanitaire des Etats
membres».
Traduction: le
renforcement de la protection des milieux aquatiques ne doit pas se faire au
détriment de la santé. Etonnant commentaire, si l’on considère qu’en modernisant
les stations d’épuration et en modifiant quelques comportements, cette pollution
des milieux aquatiques pourrait être facilement résorbée. Plus étonnant: le
parlementaire propose tout de même de mettre en vigueur des NQE à partir de…
2027.
Question: ce renvoi aux
calendes grecques est-il la conséquence d’un puissant lobbying? Réponse le 28
novembre.
Source
: http://www.journaldelenvironnement.net/article/moins-de-residus-medicamenteux-dans-l-eau,31793
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