Aluminium :
Attention danger !
Documentaire de
Bert Ehgartner - Allemagne/Autriche,
2013, 1h29mn
sur
A visionner sur : http://www.arte.tv/guide/fr/045561-000/planete-alu
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L'aluminium
au quotidien
Interview
de Chris EXLEY
Photograph: Rod
Minchin/PA
L’aluminium
est omniprésent : dans les voitures et les boîtes de conserve, mais aussi dans
l’eau potable, les déodorants et les comprimés. Quelle est sa réelle nocivité ?
Est-il dangereux pour notre santé ? Interview de Chris Exley, spécialiste
britannique de l’aluminium
L’aluminium
est utilisable dans quasiment tous les domaines. Métal inoxydable pour les
chantiers de construction, métal ultraléger pour la construction automobile,
métal inodore et sans saveur pour l’industrie des emballages alimentaires... Ce
que l’on sait moins, c’est qu’il est aussi présent dans les médicaments, les
cosmétiques, les vaccins et les déodorants. Quels sont les risques sanitaires ?
Ont-ils été suffisamment bien étudiés ? Le
toxicologue Chris Exley pense que non, et explique
pourquoi.
ARTE: À
quoi sert l’aluminium dans les déodorants ?
CHRIS
EXLEY:
Certains déodorants contiennent des sels d’aluminium. Les fabricants déclarent
que cela a un effet anti-transpirant, en fermant les pores. Or, le fait que
l’aluminium agit sur les glandes sudoripares peut avoir d’autres conséquences
que de seulement bloquer la transpiration sous les aisselles. Des conséquences
dont nous n’avons aucune idée.
Les sels d’aluminium dans les déodorants seraient à l’origine de cancers du sein. Vous confirmez ?
Les
indices d’un lien direct entre l’aluminium et le cancer du sein se multiplient :
on a trouvé une teneur en aluminium supérieure à la normale chez les femmes
atteintes d’un cancer mammaire. Quelle est l’origine de cet aluminium ?
Peut-être les déodorants. Mais il faudrait davantage d’études pour le prouver
définitivement.
On trouve aussi de l’aluminium dans les comprimés pour l’estomac et les vaccins. Pourquoi ?
L’aluminium
est efficace car il est l’un des éléments chimiques les plus réactifs. Contre
les aigreurs d’estomac, il faut un médicament qui normalise le pH de l’acide
gastrique. Les sels d’aluminium sont connus pour réagir comme des acides ou
comme des bases. Que le milieu soit acide ou basique, ils ont une action
neutralisante. Utilisé comme adjuvant dans les vaccins, l’aluminium renforce la
réponse immunitaire. Son innocuité dans ce type d’application n’a jamais été
vérifiée.
Que sait-on de l’effet de l’aluminium dans notre organisme ?
L’aluminium
est une neurotoxine qui peut rendre malade et même tuer. L’arrivée d’une dose
importante d’aluminium dans le cerveau déclenche une encéphalopathie : les
neurones meurent massivement. Nous savons aussi que l’aluminium a une influence
sur la formation des os et sur la structure osseuse. Notre organisme peut se
défendre contre de faibles doses de cet élément hyper réactif, mais il peut
aussi être fragilisé face à la maladie.
Dans quels cas l’aluminium a-t-il provoqué la mort ?
L’action
neurotoxique de l’aluminium est connue depuis les années 1970 lorsqu’on a
constaté l’apparition d’une démence chez des malades souffrant des reins. En
effet, quand on a commencé à dialyser les patients atteints d’une insuffisance
rénale, on épurait le sang avec de l’eau du robinet qui contenait de
l’aluminium. Les patients développaient des encéphalopathies et beaucoup en sont
morts. L’aluminium était resté dans le sang puis avait migré vers le
cerveau. Des
composés d’aluminium sont aujourd’hui aussi utilisés pour le traitement des eaux
potables. Depuis 2001, la quantité d’aluminium dans l’eau potable est limitée à
0,2 milligramme par litre.
Cette précaution est-elle satisfaisante ?
L’aluminium
présent dans l’eau potable est le moindre de nos soucis : on a au moins fixé une
valeur seuil. Souvent, il ne dépasse pas 0,05 milligramme par litre, ce qui est
préconisé. Mais il faut savoir que ce ne sont pas tant des raisons sanitaires
qui ont poussé l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à limiter la teneur en
aluminium que des raisons liés au goût et à l’aspect de
l’eau. Le
documentaire « Planète alu » montre un patient atteint de la maladie d’Alzheimer
qui a pris pendant plus de 28 ans des comprimés contre les aigreurs d’estomac.
L’aluminium favorise-t-il l’apparition de cette dégénérescence
? Il
faudrait connaître le dossier du patient. Mais des cas similaires existent. En
1988, une femme a été exposée à de très fortes doses d’aluminium présentes dans
l’eau potable. Elle est décédée en 2005. L’autopsie de son cerveau a révélé une
forme agressive de la maladie d’Alzheimer et un taux élevé d’aluminium. On
notera toutefois que la notice d’utilisation des comprimés contre les aigreurs
d’estomac préconise de ne pas prendre ce traitement pendant une période
prolongée pour éviter la concentration d’aluminium. Cette mise en garde devrait
figurer en lettres capitales sur l’emballage, comme sur les paquets de
cigarettes. Le
toxicologue Chris Exley est professeur de chimie bioinorganique à
l'Université de Keele au Royaume-Uni. Depuis 1984, il étudie les risques liés
à l’aluminium.
Pourquoi les autorités sanitaires ne jugent-elles pas nécessaire d’intervenir ?
Les instances en charge de la sécurité des aliments comme l’EFSA défendent en premier lieu les intérêts de l’industrie. Lorsqu’à l’Université de Keele, nous avons constaté un taux bien trop élevé d’aluminium dans du lait en poudre premier âge, l’EFSA ainsi que la Food Standard Agency au Royaume-Uni ont gardé le silence.
L’aluminium
conduira-t-il à un scandale comme l’amiante ?
L’aluminium est tout aussi nocif que le plomb ou l’amiante. Si nous avions plus de moyens pour nos recherches, nous pourrions déterminer le danger qu’il représente réellement.
Y a-t-il un consensus au sein de la communauté scientifique quant aux dangers de l’aluminium ?
C’est un sujet qui divise. La pression exercée par les lobbies de l’aluminium sur les gouvernements est grande, et elle se traduit en termes de subventions pour la recherche. Si on parvenait à démontrer que l’aluminium peut être une des causes de la maladie d’Alzheimer, d’importants secteurs industriels seraient touchés. Un peu comme si le cours de l’aluminium venait à s’effondrer.
L’aluminium est tout aussi nocif que le plomb ou l’amiante. Si nous avions plus de moyens pour nos recherches, nous pourrions déterminer le danger qu’il représente réellement.
Y a-t-il un consensus au sein de la communauté scientifique quant aux dangers de l’aluminium ?
C’est un sujet qui divise. La pression exercée par les lobbies de l’aluminium sur les gouvernements est grande, et elle se traduit en termes de subventions pour la recherche. Si on parvenait à démontrer que l’aluminium peut être une des causes de la maladie d’Alzheimer, d’importants secteurs industriels seraient touchés. Un peu comme si le cours de l’aluminium venait à s’effondrer.
INTERVIEW
: KRISTIN BARTHOLMESS POUR ARTE MAGAZINE.
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ET LE WHARF DE LA
SALIE ?
En 2004 Rejets
avec le sulfate de
fer
En
2008 rejets avec le polychlorure d'aluminium (photo du SIBA)
Octobre
2012
Faut-il rappeler que les anciennes
stations d'épuration de La Teste, Gujan-Mestras et Biganos utilisaient depuis
1974 le sulfate de fer comme floculant(1). Les deux nouvelles stations d'épuration de
Biganos et de La Teste réalisées en 2007 ont remplacé le sulfate de fer par : Le "Polychlorure
d'aluminium"
Le résultat est édifiant : La pollution n'est plus visible…. Sauf que le jeudi 11 octobre 2012, une importante nappe blanche, tout à fait inhabituelle et inexplicable par le SIBA a été signalée au Wharf de La Salie. (photo ci-dessus) Deux surfeurs rencontrés sur place ont du rejoindre la plage en raison de multiples démangeaisons et d'une forte irritation des yeux. L'aluminium et ses dérivés sont aujourd'hui considérés comme dangereux pour la santé humaine. Il serait indispensable de connaitre de la part du SIBA :
a) Les
quantités en poids et par année du polychlorure d'aluminium utilisés pour les
stations d'épuration de La Teste et Biganos, sachant que ces deux STEP sont
conçues pour une durée de vingt ans…?
b) Le polychlorure d'aluminium (Al
(OH)xCly) fait-il l'objet de mesure de surveillance en
sortie du point de rejet en mer dans le panache au Wharf de La Salie au même
titre que les micropolluants, comme le mercure total (Hg), cadmium total (Cd),
cuivre total (Cu), zinc total (Zn), plomb total (Pb) ?
c) Les boues d'épandage des STEP de
Biganos et de La Teste sont utilisées comme amendement sur des
terrains agricoles situés sur les communes de Lanton, Audenge, Cestas, Le Teich,
Lugos, Mios et Salles.
Ces boues d'épandage font-elles l'objet de
mesure de surveillance et d'analyses sur la présence du polychlorure d'aluminium
? Des réserves ont été émises en 2009 à l'occasion de l'enquête
publique concernant la demande d’autorisation de recyclage
agricole des sous-produits d’épuration du SIBA.
Remarques :
La ville de
Bordeaux à Bacalan, a réalisé en 2012 une nouvelle station d'épuration ,
celle-ci a été conçue pour traiter les eaux usées de 440.000
habitants. Elle
n'utilise pas le polychlorure d'aluminium comme
floculant. Lorsqu'elle sera
totalement achevée, cette STEP aura une capacité de traitement de 276.000 mètres
cubes / jour d'eaux usées et d'eaux pluviales. À certaines
heures, l'eau venue de la station représentera 3 % du débit du
fleuve.
(1) Floculant :
La
coagulation-floculation est un procédé de traitement physico-chimique
d'épuration de l'eau, utilisé pour le traitement
de potabilisation ou le traitement d'eau
usée. Son principe repose sur la difficulté qu'ont certaines
particules à se décanter naturellement : les colloïdes.
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