Pesticides : une prise de sang qui fait mal
la journaliste Marie-Monique Robin ( 1 ) avec le film: « Notre
poison quotidien » sur ARTE du 15 mars 2011, vous
trouverez :
-
En (P.J) un article du Sud
Ouest du 18 03 2011 d’ Aude Boilley « En lutte contre les
pesticide » Plus bas les
résultats d’une étude de l’Institut de Veille Sanitaire
( InVs
) du 14 mars 2011.
*******
Communiqué de
presse
de
L’InVS publie pour la première fois
les mesures de concentration biologiques de plusieurs polluants de
l’environnement dans la population française :
des niveaux de
référence
Saint Maurice, le 14 mars 2011
Pour la
première fois en France, les concentrations biologiques de métaux, pesticides et
PCB (polychlorobiphényles) ont été mesurées sur un échantillon représentatif de
la population. Cette étude sur des substances chimiques présentes dans
l'environnement ou l’alimentation concerne principalement les adultes.
L’Institut
de veille sanitaire (InVS) publie les premiers résultats
* du volet environnemental de l’Étude nationale nutrition santé (ENNS)
réalisée en 2006- 2007. A cette occasion, une synthèse générale des niveaux de
concentrations de l'ensemble des substances étudiées présente les résultats
marquants :
Exposition aux
métaux
L a
population française présente des niveaux d’exposition globalement bas aux 11
métaux dosés ; ces niveaux sont similaires à ceux observés à l’étranger.
- La plombémie (concentration en plomb dans le sang) a fortement baissé (de l'ordre de 60 %) depuis l'étude réalisée chez les adultes en 1995, ce qui traduit les efforts de réduction des expositions au plomb en France.
- Les niveaux de cadmium urinaire sont similaires à ceux observés dans des études françaises précédentes et comparables à ceux d'autres pays d'Europe. (Le cadmium est utilisé pour protéger l’acier contre la corrosion, dans des alliages, piles et batteries)
- Les concentrations de mercure dans les cheveux sont supérieures à celles des Allemands et des Américains, mais inférieures à celles des Espagnols. On explique ces écarts par la différence de consommation de poisson dans ces pays puisqu’il constitue le principal apport de mercure par alimentation. la consommation de poisson est en effet deux fois moindre en Allemagne et aux États-Unis qu’en France et supérieure en Espagne.
Exposition aux
pesticides et aux PCB
Les
niveaux de pesticides dans la population française ont été comparés avec ceux
observés en Allemagne ou Etats-Unis. Les conclusions varient selon la famille
chimique de pesticides étudiée.
- Les niveaux des pesticides organochlorés (comprenant par exemple le DDT ou le lindane, aujourd'hui interdits pour la plupart des usages) sont globalement faibles. Toutefois une substance provenant du paradichlorobenzène, utilisé encore récemment comme antimite ou désodorisant dans les toilettes, est mesurée à des niveaux très supérieurs en France.
- Les niveaux de métabolites (produits de dégradation) des pesticides organophosphorés se situent entre ceux des Allemands et ceux des Américains.
- Pour les pesticides pyréthrinoïdes, qui sont largement utilisés (agriculture, horticulture, usage domestique…), les niveaux sont plus élevés que ceux observés aux États-Unis et en Allemagne.
- De la même manière, pour les PCB, les niveaux sont plus élevés en France que ceux observés aux Etats-Unis et en Allemagne.
Les causes
des écarts observés entre l’imprégnation de la population en France et à
l’étranger méritent d’être élucidées : apports alimentaires ou usages des
produits ?
Méthode
L’exposition de la
population française aux polluants a été estimée par la mesure de 42
biomarqueurs d’exposition. Ils correspondent à des substances chimiques
présentes dans l’alimentation et/ou l’environnement. Elles ont été retenues en
fonction de leur toxicité et de l'exposition possible de la population : 11
métaux, 6 polychlorobiphényles (PCB) et trois familles chimiques de pesticides
(organochlorés, organophosphorés et pyréthrinoïdes).
- Ces substances chimiques ou leurs produits de dégradation (métabolites) ont été dosés dans des prélèvements de sang, d’urine, ou de cheveux recueillis chez des personnes habitant en France métropolitaine et choisies aléatoirement. Chez les personnes adultes âgées de 18 à 74 ans, les métaux ont été dosés chez e nviron 2 000 personnes, sauf pour le mercure (365 personnes).Les pesticides et PCB ont été dosés chez environ 400 personnes. Chez les enfants âgés de 3 à 17 ans seul le mercure a été dosé (dans les cheveux, chez 1 400 enfants). L’étude s’est déroulée au cours des années 2006 et 2007.
Un
outil de référence
Les
données publiées vont servir de référence afin de comparer les niveaux français
avec ceux observés à l'étranger. On pourra également déterminer si des personnes
ou groupes de personnes, en France, sont exposées à des niveaux de polluants
plus élevés que ceux de la population générale. Enfin, ces mesures repères
permettront de suivre l'évolution de l'exposition de la population française à
ces substances, au cours du temps.
Le rapport
détaillé sur les métaux présente quant à lui un outil de travail à l’attention
des praticiens et acteurs de santé publique. Pour chacune des substances
étudiées, y sont présentés les résultats détaillés comportant une information
générale (usage, exposition de la population, devenir dans l'organisme et effets
sanitaires), les concentrations observées dans la population française, leur
comparaison avec des études françaises ou étrangères, ainsi que les facteurs qui
peuvent influencer les concentrations observées.
Une première étape
dans la stratégie nationale de biosurveillance
L’InVS
lancera fin 2012 une enquête nationale de biosurveillance - incluant un volet
chez les enfants - qui permettra de connaître les évolutions par rapport aux
données de cette première étude tout en élargissant à une centaine de substances
dosées. Des polluants émergents ou appartenant à d’autres familles chimiques,
comme les perturbateurs endocriniens, seront intégrés. La stratégie nationale de
biosurveillance est issue du Grenelle de l’Environnement et fait partie des
actions du PNSE 2. Elle s’inscrit également dans des actions européennes et
s’inspire d’autres programmes existants au niveau international (Etats-Unis et
Canada notamment).
La
surveillance en santé environnementale reste au cœur des préoccupations de
l’Institut de veille sanitaire (InVS) depuis sa création il y a 13 ans.
L’Institut de veille sanitaire est chargé de surveiller l’état de santé la
population et d’alerter les pouvoirs publics en cas de menace pour la santé.
L’Institut met en œuvre cette mission dans tous les domaines de la santé
publique (notamment maladies infectieuses, maladies chroniques, traumatismes,
santé environnement, santé travail).
Contact presse :
Gabrielle Issaverdens : 01 41 79 67 79 / presse@invs.sante.fr
En savoir
plus
|
Fréry N, Saoudi A,
Garnier R, Zeghnoun A, Falq G. Exposition
de la population française aux substances chimiques de l'environnement.
Saint-Maurice: Institut de veille sanitaire; 2011. 151 p. Fréry N, Saoudi A, Garnier R, Zeghnoun A, Falq G, Guldner L. Exposition de la population française aux polluants de l’environnement – Volet environnemental de l’Étude nationale nutrition santé – Premiers résultats. Saint-Maurice (Fra) : Institut de veille sanitaire, septembre 2010, 12 p. Disponible sur : www.invs.sante.fr Fréry N, Saoudi A, Garnier R, Zeghnoun A, Falq G, Guldner L. Exposure of the French population to environmental pollutants –Environmental components of the French National Survey on Nutrition and Health – Initial results. Saint-Maurice (Fra): French Institute for Public Health Surveillance, september 2010, 12 p. Available on: www.invs.sante.fr Foire aux questions - Volet environnemental de l'Etude nationale nutrition santé Biosurveillance - Dossier Thématique |
************************
( 1 ) Pour voir ou revoir le reportage sur ARTE : http://www.arte.tv/fr/3673748.html
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire