Préambule

René CAPO à été coordinateur du comité de vigilance de Biscarrosse depuis sa création en 2001 jusqu'en 2014 ainsi que du collectif Aquitain contre les rejets en mer (2005-2006).

Il est également l'un des membres fondateurs de l'Association pour la Défense, la Recherche et les Études Marines de la Côte d'Aquitaine (ADREMCA) en 1979.


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dimanche 15 septembre 2013

31 mai 2012 : Vigilance sur le Wharf

Vigilance sur le Wharf de La Salie

Bonjour à tous,
le Wharf fait toujours l'objet d'une vigilance et d'un intérêt soutenus.
Vous trouvez en P.J :
- dans la "Dépêche du Bassin" du 28 avril au 02 mai 2012 un article de Jean-Baptiste Lenne " Quand Eric Orsenna évoque le Wharf "
- un article dans le Sud Ouest du 07 05 2012 de Pierre Pauma "Vigilance sur le Wharf", dans lequel une erreur journalistique s'est glissée que vous aurez sans doute corrigé de vous-même.
Pierre Pauma, jeune journaliste a fait part d'un erratum dans les commentaires de l'article :
- un article dans le Sud Ouest du 10 05 2012 de Christine Lescoutte-Gardent "Belle reconnaissance pour le Comité de Vigilance"
Merci de bien vouloir faire part de vos remarques.
Bien cordialement
René Capo
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SUD OUEST du 07 05 2012
Par Pierre Pauma
Vigilance sur le wharf


Depuis 1974, le wharf de la plage de la Salie expédie les eaux usées du bassin d'Arcachon dans l'océan. En dépit des améliorations, les critiques persistent

Le pipeline du wharf à la Teste-de-Buch en Gironde. (photo archives alexandre Sioc'Han de Kersabiec
C'est la bête noire de René Capo, membre du Comité de surveillance de Biscarrosse. Le wharf, ce conduit de 800 mètres avancé dans l'océan, vient en bout de chaîne du réseau de collecte des eaux usées du bassin d'Arcachon. Il déverse quotidiennement dans l'Atlantique 60 000 m3 d'eaux traitées, mais aussi une multitude de résidus dont le large se passerait volontiers. Ce sont les effluents de la papeterie Smurfit de Biganos, mais aussi les médicaments et les produits ménagers rejetés par les particuliers. Certes, les rejets sont infinitésimaux, mais ils existent bel et bien.
« Même les études les plus récentes, avec des capteurs placés au pied du wharf, révèlent la présence de ces substances dans l'eau. Preuve que, même les dernières stations d'épuration ne parviennent pas à tout filtrer, soupire René Capo. Aujourd'hui, l'odeur est supportable. Mais parfois, elle vous soulève le cœur, jusqu'à l'intérieur des terres ! "
Sur le chemin menant à l'édifice, deux jeunes surfeurs vont pour braver l'interdiction de baignade sur la plage de la Salie. Ils viennent ici régulièrement, c'est l'endroit le plus proche de chez eux pour taquiner les vagues. Alors, le problème du wharf, ils connaissent : « Certains viennent surfer et repartent avec des trachéites ou des conjonctivites."
La problématique n'est pas négligeable, compte tenu du vivier économique que représente le littoral atlantique pour la région. Le wharf est encadré par deux zones d'importante fréquentation touristique : au nord, se trouvent le bassin d'Arcachon et ses ostréiculteurs. Et au sud, la ville de Biscarrosse avec son port de plaisance de 500 places. De quoi se faire un sang d'encre pour la commune de 12 000 habitants qui se targue d'accueillir chaque année quelque 100 000 touristes !
Stations d'épuration
Toutefois, les progrès entre 1971, où les effluents étaient rejetés à même la plage et aujourd'hui, sont indéniables. Les rejets du wharf restent conformes aux normes d'abattement de la pollution, assure le Siba (Syndicat intercommunal du bassin d'Arcachon). D'autant plus que celui-ci a multiplié les aménagements pour l'assainissement de l'eau. « Entre la restauration du réseau de collecte des eaux usées situé à La Teste-de-Buch et l'augmentation des capacités du réseau d'épuration, ce sont 20 millions d'euros qui sont dépensés chaque année pour l'assainissement de l'eau », assure Sabine Jandenand, directrice générale des services du Siba.
S'il continue de prendre son rôle de vigie au sérieux, René Capo, ancien pêcheur, reconnaît les avancées considérables qui ont été faites. De la part du Siba, mais aussi des industries reliées au réseau d'assainissement : il se rappelle de la découverte de la décharge à ciel ouvert de la papeterie Smurfit en 2008, de la colère des ostréiculteurs qui étaient entrés de force dans l'enceinte de l'usine, mais aussi des engagements tenus en conséquence par le directeur de l'entreprise. Ce dernier l'appelle le soir même, après la manifestation des ostréiculteurs devant son usine, pour lui annoncer la décision du groupe Smurfit-Kappa de financer la réhabilitation de la déchetterie. Si le vieux briscard écolo déclare « n'avoir eu aucun retour d'information sur les travaux de réhabilitation de la décharge », il mentionne cependant la reconnaissance du directeur de Smurfit à l'égard des défenseurs de l'environnement. Dans le livre d'Éric Orsenna qui remonte toute la chaîne de fabrication du papier (1), il avoue que « sans eux, nous n'aurions pas progressé autant ». Une victoire pour le comité de vigilance.
Point noir
Une victoire certes, mais en aucun cas une raison pour baisser la garde. En 2007, des photographies aériennes montraient une tâche brunâtre partant du point de déversement du wharf et évoluant au gré des courants marins. Elle était due à l'utilisation de sulfate de fer dans les stations d'épuration, afin de séparer les eaux usées des particules en suspension. Pour faire disparaître ce point noir du plus mauvais effet, le Siba traite désormais les effluents dans les stations d'épuration avec du polychlorure d'aluminium, qui est incolore à la sortie du wharf. Les boues qui en résultent sont « valorisées », c'est-à-dire épandues dans des exploitations où elles servent d'engrais
Sabine Jeandenand assure : « nous sommes aujourd'hui sûrs de l'innocuité du polychlorure de l'aluminium, le produit est en effet utilisé fréquemment pour le traitement de l'eau ». Mais à l'heure où de nombreux travaux scientifiques mettent en évidence la dangerosité de l'utilisation de différents sels d'aluminium, il n'existe aucun rapport confirmant l'innocuité du polychlorure à la connaissance du professeur Henri Augier (2). Sabine Jeandenand se veut rassurante, et explique que « les quantités d'aluminium apportées sur le sol de l'épandage sont infimes, de l'ordre de 0,6 tonne par hectare, alors que chaque hectare contient naturellement 90 tonnes d'aluminium
Pour sa part, René Capo continue de veiller au grain. Ses objets d'inquiétude actuels ? Le rejet régulier de mousses blanches sur les plages de Biscarrosse et le dépérissement des pins à proximité de la côte. « Mais attention hein, pas question d'accuser qui que ce soit sans des preuves scientifiques ! "
(1) Éric Orsenna, « Sur la route du papier », 2012, éditions Stock
(2) Ancien maître de conférences, spécialiste des nuisances et de la pollution, auteur du « Livre noir de l'environnement », 2008, éditions Alphée




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