Vigilance sur le
Wharf de La Salie
Bonjour à tous,
le Wharf fait toujours l'objet
d'une vigilance et d'un intérêt soutenus.
Vous trouvez en P.J
:
- dans la "Dépêche du Bassin" du 28 avril au 02 mai 2012 un article de
Jean-Baptiste Lenne " Quand Eric Orsenna évoque le Wharf
"
- un article dans le
Sud Ouest du 07 05 2012 de
Pierre Pauma "Vigilance sur le Wharf", dans lequel une erreur
journalistique s'est glissée que vous aurez sans doute corrigé de vous-même.
Pierre Pauma, jeune
journaliste a fait part d'un erratum
dans les commentaires de l'article :
- un article dans le
Sud Ouest du 10 05 2012 de Christine Lescoutte-Gardent
"Belle reconnaissance pour le Comité de Vigilance"
Merci de bien vouloir faire part
de vos remarques.
Bien
cordialement
René Capo
**********************
SUD
OUEST du 07 05 2012
Par Pierre Pauma
Vigilance sur le
wharf
|
Depuis 1974, le wharf
de la plage de la Salie expédie les eaux usées du bassin d'Arcachon dans
l'océan. En dépit des améliorations, les critiques persistent
Le
pipeline du wharf à la Teste-de-Buch en Gironde. (photo archives alexandre
Sioc'Han de Kersabiec
C'est la bête noire de
René Capo, membre du Comité de surveillance de Biscarrosse. Le wharf, ce conduit
de 800 mètres avancé dans l'océan, vient en bout de chaîne du réseau de collecte
des eaux usées du bassin d'Arcachon. Il déverse quotidiennement dans
l'Atlantique 60 000 m3 d'eaux traitées, mais aussi une multitude de résidus dont
le large se passerait volontiers. Ce sont les effluents de la papeterie Smurfit
de Biganos, mais aussi les médicaments et les produits ménagers rejetés par les
particuliers. Certes, les rejets sont infinitésimaux, mais ils existent bel et
bien.
« Même les études les
plus récentes, avec des capteurs placés au pied du wharf, révèlent la présence
de ces substances dans l'eau. Preuve que, même les dernières stations
d'épuration ne parviennent pas à tout filtrer, soupire René Capo. Aujourd'hui,
l'odeur est supportable. Mais parfois, elle vous soulève le cœur, jusqu'à
l'intérieur des terres ! "
Sur le chemin menant à
l'édifice, deux jeunes surfeurs vont pour braver l'interdiction de baignade sur
la plage de la Salie. Ils viennent ici régulièrement, c'est l'endroit le plus
proche de chez eux pour taquiner les vagues. Alors, le problème du wharf, ils
connaissent : « Certains viennent surfer et repartent avec des trachéites ou des
conjonctivites."
La problématique n'est
pas négligeable, compte tenu du vivier économique que représente le littoral
atlantique pour la région. Le wharf est encadré par deux zones d'importante
fréquentation touristique : au nord, se trouvent le bassin d'Arcachon et ses
ostréiculteurs. Et au sud, la ville de Biscarrosse avec son port de plaisance de
500 places. De quoi se faire un sang d'encre pour la commune de 12 000 habitants
qui se targue d'accueillir chaque année quelque 100 000 touristes
!
Stations
d'épuration
Toutefois, les progrès
entre 1971, où les effluents étaient rejetés à même la plage et aujourd'hui,
sont indéniables. Les rejets du wharf restent conformes aux normes d'abattement
de la pollution, assure le Siba (Syndicat intercommunal du bassin d'Arcachon).
D'autant plus que celui-ci a multiplié les aménagements pour l'assainissement de
l'eau. « Entre la restauration du réseau de collecte des eaux usées situé à La
Teste-de-Buch et l'augmentation des capacités du réseau d'épuration, ce sont 20
millions d'euros qui sont dépensés chaque année pour l'assainissement de l'eau
», assure Sabine Jandenand, directrice générale des services du
Siba.
S'il continue de prendre
son rôle de vigie au sérieux, René Capo, ancien pêcheur, reconnaît les avancées
considérables qui ont été faites. De la part du Siba, mais aussi des industries
reliées au réseau d'assainissement : il se rappelle de la découverte de la
décharge à ciel ouvert de la papeterie Smurfit en 2008, de la colère des
ostréiculteurs qui étaient entrés de force dans l'enceinte de l'usine, mais
aussi des engagements tenus en conséquence par le directeur de l'entreprise. Ce
dernier l'appelle le soir même, après la manifestation des ostréiculteurs devant
son usine, pour lui annoncer la décision du groupe Smurfit-Kappa de financer la
réhabilitation de la déchetterie. Si le vieux briscard écolo déclare « n'avoir
eu aucun retour d'information sur les travaux de réhabilitation de la décharge
», il mentionne cependant la reconnaissance du directeur de Smurfit à l'égard
des défenseurs de l'environnement. Dans le livre d'Éric Orsenna qui
remonte toute la chaîne de fabrication du papier (1), il avoue que « sans eux,
nous n'aurions pas progressé autant ». Une victoire pour le comité de
vigilance.
Point
noir
Une victoire certes,
mais en aucun cas une raison pour baisser la garde. En 2007, des photographies
aériennes montraient une tâche brunâtre partant du point de déversement du wharf
et évoluant au gré des courants marins. Elle était due à l'utilisation de
sulfate de fer dans les stations d'épuration, afin de séparer les eaux usées des
particules en suspension. Pour faire disparaître ce point noir du plus mauvais
effet, le Siba traite désormais les effluents dans les stations d'épuration avec
du polychlorure d'aluminium, qui est incolore à la sortie du wharf. Les boues
qui en résultent sont « valorisées », c'est-à-dire épandues dans des
exploitations où elles servent d'engrais
Sabine Jeandenand assure
: « nous sommes aujourd'hui sûrs de l'innocuité du polychlorure de l'aluminium,
le produit est en effet utilisé fréquemment pour le traitement de l'eau ». Mais
à l'heure où de nombreux travaux scientifiques mettent en évidence la
dangerosité de l'utilisation de différents sels d'aluminium, il n'existe aucun
rapport confirmant l'innocuité du polychlorure à la connaissance du
professeur Henri Augier (2). Sabine Jeandenand se veut rassurante, et
explique que « les quantités d'aluminium apportées sur le sol de l'épandage sont
infimes, de l'ordre de 0,6 tonne par hectare, alors que chaque hectare contient
naturellement 90 tonnes d'aluminium
Pour sa part, René Capo
continue de veiller au grain. Ses objets d'inquiétude actuels ? Le rejet
régulier de mousses blanches sur les plages de Biscarrosse et le dépérissement
des pins à proximité de la côte. « Mais attention hein, pas question d'accuser
qui que ce soit sans des preuves scientifiques ! "
(1) Éric Orsenna, « Sur
la route du papier », 2012, éditions Stock
(2) Ancien maître de
conférences, spécialiste des nuisances et de la pollution, auteur du « Livre
noir de l'environnement », 2008, éditions Alphée
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