Suite
à l'émission "Envoyé Spécial" sur France 2
La
réaction du docteur Guillaume Barucq
Bonjour à
tous,
suite à la diffusion de
l'émission d' Envoyé Spécial" : "Peut-on se fier au label pavillons bleus
?" diffusée le jeudi 09 aout 2012, le docteur Guillaume Barucq a
souhaité réagir sur son blog :
Docteur Guillaume Barucq
Propos
de l'auteur
:
Je
suis surfeur, médecin, et je m'intéresse avant tout aux bienfaits de la mer pour
la santé. Je
suis également une fervent défenseur de l'environnement marin, car notre santé
est intimement liée à celle de nos océans.
"Impression
très mitigée après la diffusion hier soir du reportage d’Envoyé Spécial
« Peut-on
se fier au Label Pavillons Bleus ? » sur France 2. Si les
Pavillons Bleus et la pollution en Méditerranée ne sont pas épargnés, la Côte
Basque est étonnamment ménagée et montrée sous son meilleur jour, alors que les
problèmes qui s’y posent sont exactement les
mêmes qu’en
Méditerranée et que les solutions apportées sont très loin d’être
satisfaisantes. Ce qu’omet de dénoncer le reportage. Je suis d’autant plus
surpris que le reportage ait ainsi été édulcoré que j’étais censé y intervenir
sur la pollution des eaux de baignade de la Côte Basque en général, et de celles
de Biarritz en particulier.
Mais mon interview a été coupée au montage, et n’ont été diffusées que quelques
fractions de secondes où on me voit faire du surf tout à la fin… Je participe
ainsi bien involontairement au « greenwashing » (1) de la Côte Basque, alors que
je devais en dénoncer les carences en matière de prise en charge de la
pollution des eaux de baignade.
L’angle
d’attaque du reportage, tel qu’on me l’avait présenté avant l’interview, était
de partir de l’abandon des Pavillons Bleus par certaines communes, pour mieux se
focaliser sur les méthodes discutables employées par des sociétés privées
auxquelles font maintenant appel certaines collectivités locales pour se porter
garantes de la qualité de leurs eaux de baignade.
Malheureusement, en ce qui concerne la
Côte Basque, le reportage s’est cantonné à une analyse descriptive et
avantageuse des moyens employés. Les installations coûteuses, inutiles et
polluantes pour le milieu marin mises en place à Bidart avec une porte à clapet et un émissaire
pour contenir et refouler au large les eaux polluées de
l’Uhabia, ont même été présentées comme une
solution recevable, sans donner la parole aux opposants à ce
projet.
Le reportage
fait bien comprendre que les Pavillons Bleus (obtenus cette année par 136
communes et 377 plages en France) n’apportent pas de garantie suffisante en
matière de qualité des eaux de baignade, mais ça on
le savait déjà depuis longtemps.
Ce qu’il
aurait été intéressant de faire comprendre au grand public dans ce reportage,
c’est que les communes de la Côte Basque qui ont décidé de se passer du Pavillon
Bleu continuent de se fier à des analyses d’eaux de baignade tout
aussi incomplètes qu’avant, avec seulement 2 paramètres
bactériologiques étudiés et une abstraction totale des diverses
pollutions chimiques retrouvées dans le milieu marin (hydrocarbures, pesticides, détergents,
médicaments…). La seule différence avec les Pavillons Bleus, c’est qu’on arrive
maintenant à se baser sur des analyses réalisées le jour-même, au lieu de
regarder celles de la saison passée.
On voit dans
le reportage comment les prélèvements de la Lyonnaise des Eaux (Groupe Suez
Environnement) sont effectués
tôt le matin sur la Côte Basque, en saison estivale
uniquement. Mais quand on voit ensuite que la seule
question que les techniciens de la société Rivages Pro Tech (filiale de la
Lyonnaise des Eaux) se posent est de savoir s’il y a des E-Coli et des
entérocoques dans l’eau, ça donne envie de rire…
jaune.
Le reportage
met pourtant bien en évidence la
réalité des pollutions chimiques en Méditerranée. Pourquoi alors
ne pas soulever le problème sur la Côte Atlantique ? Pourquoi se montrer
complaisant envers des communes et des entreprises qui continuent de cacher la
poussière sous le tapis
Pendant ce
temps, la pollution chimique de l’océan atlantique se poursuit en toute
impunité, comme celle occasionnée en ce moment par la
liqueur noire de Smurfit Kappa rejetée dans l’océan au niveau du Wharf de La
Salie,
sans que les médias ne relaient ce scandale
environnemental.
Nous
reviendrons sur les parties intéressantes de ce reportage. Mais un constat
s’impose : on ne peut pas tout dire sur la télévision publique sur certaines
grandes entreprises ou riches stations balnéaires. Et surtout pas en pleine
saison estivale (le reportage initialement prévu début juillet avait été décalé
au 9 août). Sans remettre en question la qualité d’une émission comme Envoyé
Spécial et le travail effectué par le journaliste, je regarderai désormais ces
reportages avec un œil encore plus critique."
Source :
******
Concernant la pollution chimique au Pays
Basque
Docteur Sylvie Peres à Biscarrosse
Le docteur
Sylvie Peres, dermatologue, venue de Bayonne, est intervenue au cinéma
Atlantic de Biscarrosse-plage en avril 2011 à l'occasion de la conférence du professeur
Henry Augier.
le thème : Le
point sur les pollutions en mer. ( lire le Sud Ouest du 06 01 2012 en P.J
)
L'étude qu'elle a
présenté à la conférence a été menée sur la Côte basque. Les résultats
montrent la présence d'une pollution chimique responsable de diverses maladies.
La Coordination santé environnement du Pays basque auquel elle appartient
demande des normes européennes concernant ces polluants chimiques pour les
repérer et les combattre.
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