Des
millions de harengs retrouvés morts dans un fjord
d’Islande
Mercredi
06 février 2013 par
Audrey
Garric
Une mer
de poissons morts. Le 1er février, environ 10 000 tonnes de harengs
ont été retrouvés flottant dans le Kolgrafafjörður, un petit fjord de la
péninsule de Snæfellsnes, dans l'ouest de l'Islande, relate le quotidien du
pays Morgunbladid.
L'événement, s'il s'avère des plus impressionnants, n'est en réalité pas le
premier : le 30 décembre, 30 000 tonnes de cette espèce vivant en bancs – soit
pas loin d'un milliard d'individus – avaient
péri au même endroit et de façon identique. Comment
expliquer cette hécatombe ?
Les
analyses effectuées sur le premier stock ont conclu à un manque d'oxygène de
l'eau. Les experts estiment que ces carences ont pu être entraînées par la
construction d'un pont, bâti en 2004 pour traverser le fjord au lieu de le
contourner, qui aurait rétréci l'entrée de la crique en entraînant une avancée
de la terre sur la mer.
"La
construction de cet édifice a pu empêcher l'eau de suffisamment se renouveler,
notamment en cas d'absence de vent. Le fjord pourrait donc pâtir de
concentrations en oxygène trop faibles,
explique Robert Arnar Stefansson, biologiste à l'institut de recherche du West
Iceland Centre of Natural History. Il
y a fort à craindre que de telles décimations surviennent de
nouveau." Depuis
quelques semaines, autour de 300 000 tonnes de harengs auraient migré à
proximité et à l'intérieur du fjord, attirés par ses eaux fraîches. "Ces
poissons cherchent des eaux à 2 ou 3 °C pendant l'hiver, période de faible
activité, explique Jóhann Sigurjónsson, directeur général de
l'Institut de recherches marines islandais.L'entrée
massive de ces bancs dans un fjord de petite taille a aussi pu contribuer à
baisser la teneur en oxygène, la décomposition des premiers poissons morts
accélérant ensuite le processus." Au
total, l'expert estime que 10 % du stock mâture de la zone a péri. "C'est
un événement grave, ajoute-il. Nous
enquêtons afin d'éviter qu'il ne se reproduise, si nécessaire par une
intervention. Toutefois, le problème finira par se résorber : avec le printemps,
les harengs migreront hors des zones littorales lors de la période de
ponte."
Des
écoliers et bénévoles ont récupéré quelques-uns des poissons morts pouvant
servir de nourriture pour les animaux. Mais face au nombre de cadavres, et au
coût que représenterait une véritable opération de nettoyage de la côte, le
gouvernement a décidé de laisser le reste des harengs se décomposer
naturellement.
Une
décision qui pose problème pour les populations environnantes. "Les
riverains se sont plaints de l'odeur de poisson pourri. Surtout que ce
désagrément risque de s'aggraver avec les journées plus chaudes qui vont
arriver", prévient Robert Arnar Stefansson. L'huile de poisson de
harengs en décomposition pourrait par ailleurs menacer, dans les semaines et
mois à venir, les dizaines de milliers d'oiseaux attirés par le
site.
L'impact
de l'événement se mesure aussi en termes économiques : le Morgunbladid
évalue les deux stocks perdus à une valeur de 30 millions d'euros.
Une perte conséquente pour l'économie islandaise, sachant que l'industrie de la
pêche représente près de la moitié des exportations totales du
pays.
Audrey
Garric
****
Il
n'y a pas que la surpêche
!
Il est curieux
qu'il ne soit pas question dans cet article de la contamination du milieu marin
par la décomposition des poissons morts comme nous l'avons connu en 2008 avec
une moindre concentration, mais étalée sur l'ensemble du littoral landais et
basques.
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