Préambule

René CAPO à été coordinateur du comité de vigilance de Biscarrosse depuis sa création en 2001 jusqu'en 2014 ainsi que du collectif Aquitain contre les rejets en mer (2005-2006).

Il est également l'un des membres fondateurs de l'Association pour la Défense, la Recherche et les Études Marines de la Côte d'Aquitaine (ADREMCA) en 1979.


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jeudi 12 septembre 2013

28 août 2010 : L'orme légendaire de Biscarrosse

Sud Ouest du 28 août 2010 Par Mathieu Palain

 Orme légendaire de Biscarosse
(Re)découvrez l'histoire de cet arbre emblématique de la station balnéaire

photo Axel Frank
Si l'arbre est aujourd'hui mort, il reste désormais l'ouvrage de Jean-Claude Blondin pour faire vivre la légende.


«L'Orme de l'innocence » n'est plus. Paix à son âme, le vieil arbre de Biscarrosse a rendu les armes. Exténué par la rudesse de l'hiver, et la maladie qui le rongeait depuis quatre ans. « On le savait fragile. Il était suivi par un expert depuis plusieurs années. Foudroyé par la graphiose, il s'est éteint et n'a pas redémarré au printemps. C'est fini », explique tristement Thierry Gendreaud, du service environnement de la mairie. Un joyau du patrimoine municipal disparaît. Mais au-delà, c'est la mémoire des Landes qui flanche. Vieux de six siècles, l'orme porte en lui les légendes de la région. Dont la plus célèbre, celle d'Adeline Marsan.
Il était une fois Biscarrosse, sous la coupe du Prince noir. Fort de son triomphe en 1356 à la bataille de Poitiers, le valeureux guerrier à l'armure sombre règne en maître sur l'Aquitaine. Et la petite cité landaise n'échappe pas à son pouvoir.
http://memorix.sdv.fr/5/www.sudouest.fr/infoslocales/divers_articles/landes/1589182064/Position1/SDV_GSO/default/empty.gif/584a7a3072307758335a6341427a4132?landes&40&biscarrosse&40600&litterature
Chez les Marsan, les deux filles illuminent le cœur des hommes par leur incroyable beauté. Mais si Aude aspire à jouer de ses atouts pour grimper dans l'ascenseur social, Adeline n'a que faire de monter en gamme : Pierre, son amoureux de berger, la comble déjà de bonheur.
Présentées à la cour par un officier anglais très intéressé, les sœurs font sensation parmi les puissants. Bien malgré elle, Adeline foudroie le prince d'amour. Lui, chaud comme la braise : « Vous me faites, Madame, grande tentation, que je ne saurais point réfréner mes pulsions. Touchez mon cœur il bafouille, il s'inquiète. » (1) Elle, glaciale comme l'iceberg : « Pour Dieu j'ai la prière et j'ai, pour mon berger la meilleure vertu, Seigneur, la chasteté. » Coriace la gamine. Du cran et à peine 20 ans. Mais qu'a-t-il de si extraordinaire ce berger ? Du tac au tac : « Il a le temps d'aimer, quand d'autres aiment prendre. Et sachez que son âme, à lui, n'est pas à vendre. »
Seulement il en faut plus pour décourager un prince. Et une princesse. Car Jeanne de Kent manigance en secret pour prendre la jeune bergère dans ses filets. La princesse fait publier un édit « punissant sans pitié les pécheresses qui, sans vergogne, s'en vont à la couche des autres ». Et s'empresse d'organiser l'adultère en bonne et due forme. Adeline est convoquée chez le prince et appelée dans sa chambre. Et voilà comment chasseur et gibier se retrouvent nez à nez. Triomphante derrière le masque de la femme trompée, Jeanne de Kent envoie la jolie bergère croupir au cachot. En attente de procès.
La fleur de l'innocence
Place de l'Église, sous l'orme - arbre de justice - Adeline, vêtue de la chemise blanche des pénitentes, s'apprête à recevoir le jugement des anciens : « La loi dit : toute jeune fille ayant fauté sera punie pour perte de virginité. Seul le Seigneur des lieux a droit de cuissage. » Tout bénef' pour le Prince noir. Sans plus de cérémonie, Adeline, « dans sa nudité, est exposée quatre jours, pour respecter la norme, aux quolibets des gens qui viendront jusqu'à l'orme ».
Comme violée, Adeline s'éteint, morte de honte. En auréole, une couronne de fleurs blanches se forme à même le tronc de l'orme, stigmate de la pureté bafouée.
Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Depuis ce triste jour de mai, chaque printemps, l'orme fleurit d'une couronne blanche. Curieux phé- nomène, qui n'a pas manqué d'alimenter la légende de l'innocente Adeline.
« Les pousses blanches ? Juste un amas de feuilles décolorées qui se forme à l'éclosion des fleurs nouvelles. C'est à partir de ce constat que la légende s'est construite. Pas l'inverse », corrige Thierry Gendreaud. Moins romantique. Et d'autant plus triste, que l'on n'apercevra plus jamais de fleur immaculée sur le vieux tronc sec.
(1) Citations tirées de l'ouvrage « L'Orme de l'innocence » écrit par Jean-Claude Blondin et inspiré de la légende orale recueillie par l'abbé Lapeyre.

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