-L’IMPACT DES CREMES SOLAIRES SUR LE
MILIEU MARIN ET LA SANTE HUMAINE-
Bonjour
à tous,
L’Eté est là avec le
soleil, les plages et bien entendu pour la majorité d’entre nous les crème
solaires….
Sont-elles sans danger ?
Pour le savoir « ENVOYE SPECIAL » du jeudi 22 juillet
2010 nous en dit un peu plus…
Les crèmes
solaires en question
Un reportage de Stenka Quillet, Diana Anghel et Matthias Denizo
Chaque année, 15 millions de tubes de crèmes solaires sont vendus en France. Mais ces crèmes solaires sont-elles sans danger ? Des études affirment aujourd’hui que les filtres contenus dans ces crèmes ont des effets nocifs sur la santé et sur l’environnement. Les filtres chimiques, qui protègent contre les UVB et les UVA, joueraient dans l’organisme un rôle comparable à celui des œstrogènes et pourraient entraîner un déséquilibre hormonal. On retrouverait des molécules de ces filtres jusque dans le lait maternel. Ces crèmes présenteraient un autre inconvénient. Elles seraient nocives pour l’environnement. Notamment pour les récifs de corail. 4000 tonnes de résidus de crèmes solaires se déposent chaque année sur des massifs coralliens. Des chercheurs spécialisés en biologie sous-marine ont établi que 10% d’entre eux sont déjà affectés par ces substances. Leur maladie est visible à l’œil nu. Ils blanchissent et meurent. Une catastrophe écologique quand on sait que les coraux sont l’un des écosystèmes majeurs de la planète. Alors que faire ? Certaines marques écologiques ont tenté de réagir en remplaçant les filtres chimiques par des filtres minéraux naturels. Mais ces filtres naturels (dioxyde de titane et oxyde de zinc) font débat, car ils sont suspectés de pénétrer l’épiderme et d’entrer dans la circulation sanguine sans qu’on en connaisse encore réellement les effets. Alors peut-on se protéger du soleil sans affecter notre santé et notre environnement ?
Un reportage de Stenka Quillet, Diana Anghel et Matthias Denizo
Chaque année, 15 millions de tubes de crèmes solaires sont vendus en France. Mais ces crèmes solaires sont-elles sans danger ? Des études affirment aujourd’hui que les filtres contenus dans ces crèmes ont des effets nocifs sur la santé et sur l’environnement. Les filtres chimiques, qui protègent contre les UVB et les UVA, joueraient dans l’organisme un rôle comparable à celui des œstrogènes et pourraient entraîner un déséquilibre hormonal. On retrouverait des molécules de ces filtres jusque dans le lait maternel. Ces crèmes présenteraient un autre inconvénient. Elles seraient nocives pour l’environnement. Notamment pour les récifs de corail. 4000 tonnes de résidus de crèmes solaires se déposent chaque année sur des massifs coralliens. Des chercheurs spécialisés en biologie sous-marine ont établi que 10% d’entre eux sont déjà affectés par ces substances. Leur maladie est visible à l’œil nu. Ils blanchissent et meurent. Une catastrophe écologique quand on sait que les coraux sont l’un des écosystèmes majeurs de la planète. Alors que faire ? Certaines marques écologiques ont tenté de réagir en remplaçant les filtres chimiques par des filtres minéraux naturels. Mais ces filtres naturels (dioxyde de titane et oxyde de zinc) font débat, car ils sont suspectés de pénétrer l’épiderme et d’entrer dans la circulation sanguine sans qu’on en connaisse encore réellement les effets. Alors peut-on se protéger du soleil sans affecter notre santé et notre environnement ?
Réponses
dans cette enquête surprenante menée auprès des dermatologues, des fabricants et
des scientifiques
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Un autre problème non évoqué
dans le reportage « Envoyé Spécial » :
LES
NANOPARTICULES DANS LES CREMES SOLAIRES
Par
Marie-France Corre, Marie-France
Corre, elle est ingénieur en design industriel et matériaux & innovations
technologiques. Après une expérience en recherche et développement, elle a passé
17 ans à la tête du département Essais de Que Choisir où elle a assuré la
coordination des essais de produits pour le journal et l’expertise scientifique
pour l’association. Consultante indépendante depuis 2006, elle s’intéresse aux
questions de consommation et marketing responsable
Depuis le vent
de panique provoqué en mars 2005 par le reportage d’Envoyé Spécial, les
consommateurs n'ont toujours pas de quoi être pleinement rassurés quant à
l’innocuité des gels douche, crèmes anti-rides et autres crèmes solaires. Après
le débat des ingrédients chimiques potentiellement toxiques pour l’homme, les
nanoparticules et nanomatériaux sont passés sur le devant de la scène. Fini le
temps où la présence de "nanosomes" dans un produit de beauté était un "plus
produit" indéniable : on craint désormais le passage de ces minuscules
particules dans l’organisme, avec des risques pour la santé si elles venaient à
s’accumuler dans les tissus.
Minuscule en
effet, un nano-matériau possède au moins une de ses dimensions extérieures
inférieure à 100 nanomètres (un nanomètre est égal à un milliardième de mètre,
une nano-particule a quant à elle toutes ses dimensions inférieures à 100 nm).
Un tel changement d’échelle, modifiant les surfaces d’échange, apporte au
matériau "nano" une réactivité chimique bien plus importante que sous sa forme
conventionnelle.
En Europe, 3 %
des cosmétiques, des dentifrices aux crèmes hydratantes, contiendraient des
nanoparticules. Dans les crèmes solaires en particulier, le dioxyde de titane
sous forme "nano" donne une consistance agréable, et non un mélange plâtreux et
épais qui laisse des traces blanches sur la peau. Côté étiquetage, aucune
obligation d’indiquer la présence de nanomatériaux : seul le nom des substances,
non leur forme, est indiquée. La directive d'enregistrement, évaluation et
autorisation des produits chimiques (REACH) ne devrait pas faire évoluer cette
situation puisque rien de spécifique n’y est prévu pour les
nanoparticules.
Partout dans
le monde, les associations s’inquiètent : les cosmétiques contenant des "nano"
pourraient passer à travers la peau après leur application. Dès mai 2006, les
équipes australiennes et américaines de l’association Les Amis de la Terre, ont
publié un rapport sur les nanoparticules dans les cosmétiques [1]. Un site internet dédié aux
nanotechnologies a également été crée. Aux Etats-Unis, les tests de
crèmes solaires du magazine Consumer Reports ont précisé la présence de filtres
"nano". En Grande-Bretagne, le magazine de consommateurs Which? a montré que la
majorité des consommateurs ne connaissent pas ces matériaux : 36 % seulement
d’entre eux savent qu’il peut y en avoir dans les cosmétiques [2] [3]. En
France, le magazine Que Choisir, plus modéré, estimait en 2007 que les "nano"
pourraient passer la barrière cutanée en cas de peau lésée ou de mouvement de
flexion/extension [4]. Demande commune de ces différentes organisations : un
étiquetage spécifique des produits de consommation contenant des
"nano".
Parmi les
autorités sanitaires, aucune n’a réellement tranché sur la question : l’Agence
française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail réclamait en
2006 de nouvelles études [5] [6] ; aux Etats-Unis, la FDA suggérait la mise au
point de méthodes d’évaluation spécifiques et à Bruxelles, le SCCP [7] jugeait
peu probable le passage transcutané, sauf dans des cas bien particuliers. Les
fabricants, eux, continuent l’utilisation des nano, estimant que les particules
ont tendance à s’agréger, ce qui permet de les maintenir au niveau des couches
superficielles de la peau.
Alors que les
risques pour la santé des nanoparticules ne sont donc ni démontrés, ni démentis,
la contamination de l’environnement apparaît plutôt inquiétante. En mars 2009,
Cyndee Gruden, Ph.D. et Olga Mileyeva-Biebesheimer, ont présenté une étude sur
le dioxyde de titane (TiO2) présent dans les crèmes solaires et
certains cosmétiques. Les deux scientifiques ont testé la survie de la bactérie
Escherichia coli (E.coli) exposée à des nanoparticules de TiO2, et ont constaté
une réduction significative des fonctions biologiques de ces micro-organismes à
des doses très faibles (de l’ordre de 10 à 100 µg par litre de TiO2). Leur
conclusion : ces particules, présentes dans les eaux traitées dans les stations
d’épuration, seraient capables d’endommager les micro-organismes qui jouent un
rôle vital dans les éco-systèmes et participent au traitement de
l’eau.
Pour le
consommateur désireux d’éviter les "nano", la marge de manœuvre est faible : il
peut se tourner vers les solaires bio labellisés, les cahiers des charges des
labels BDIH, Nature & Progrès, Cosmébio ou Ecocert qui interdisent
l’utilisation de nanoparticules. Ou bien choisir un produit solaire contenant
uniquement des filtres solaires chimiques, avec les inconvénients que cela
comporte
Friends of the earth USA and Australie, Nanomaterials, sunscreens and
cosmetics : small ingredients, big risks, May 2006
Étude
de Which? effectuée sur 2,091 adultes âgés de plus de 16 ans du 14 au 18
Novembre 2007
Consumers unaware of nano-revolution, Consumer Association, corporate
press releases, 20 December 2007
Nanotechnologies, A prendre avec des
pincettes, Fabienne Maleysson, Que Choisir, Février
2007
Avis de
l’Agence Française de Sécurité Sanitaire de l’Environnement et du Travail
relatif aux effets des nanomatériaux sur la santé de l’homme et sur
l’environnement, Saisine Afsset n° 2005/010, Juin 2006
Les
nanomatériaux, Avis de l’Afsset, Effets sur la santé de l’homme, et sur
l’environnement 1,5 nm, Rapport du groupe d’experts, July
2006
Scientific Committee on Consumer Products, Preliminary opinion on
safety of nanomaterials In cosmetic products, June
2007
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