L’eau, c’est la vie !
Pour ceux
qui n’ont pu regarder le documentaire « DE L’OR EN BOUTEILLE » diffusé le mardi
07 09 2010 à 20 h 35 sur France 5, vous pouvez le regarder actuellement en 3
volets en cliquant sur le site : http://www.dailymotion.com/playlist/x14b9a_tchels0o_de-l-or-en-bouteille/1#videoId=xawfv3
Prochaine diffusion
sur France 5 : le Vendredi 17
Septembre 2010 à 00:47Auteur : LAURENCE JOURDAN
Durée : 52 minutes
Réalisateur : LAURENCE JOURDAN
Production : JEAN-LUC MILLAN, GRAND ANGLE PRODUCTIONS
Participation : FRANCE 5
Soutien : CNC (CENTRE NATIONAL DU CINEMA), LA RÉGION AQUITAINE
Résumé :
En France, le marché de
l'eau en bouteilles est florissant. Qui se partage le secteur ? Qu'appelle-t-on
au juste "eau minérale" ? Et pourquoi la préfère-t-on à l'eau potable du
robinet ? Autant de questions auxquelles va tenter de répondre ce documentaire.
Avec ses 110 marques d'eau minérale - plate, gazeuse ou aromatisée -, le marché français de l'eau représentait déjà en 2004, 1,25 milliard d'euros. Il se trouve aujourd'hui entre les mains de trois grands groupes : Nestlé, Danone et Neptune Castel.
Revenant sur les débuts de son histoire, ce film permet d'explorer les méandres de ce secteur haut en surprises qui s'est développé dans les années 70, puis déployé dans les années 80, favorisé par le combat des diététiciens et nutritionnistes pour lutter contre l'obésité
Avec ses 110 marques d'eau minérale - plate, gazeuse ou aromatisée -, le marché français de l'eau représentait déjà en 2004, 1,25 milliard d'euros. Il se trouve aujourd'hui entre les mains de trois grands groupes : Nestlé, Danone et Neptune Castel.
Revenant sur les débuts de son histoire, ce film permet d'explorer les méandres de ce secteur haut en surprises qui s'est développé dans les années 70, puis déployé dans les années 80, favorisé par le combat des diététiciens et nutritionnistes pour lutter contre l'obésité
Ce sont les années 90 qui,
avec l'emballage en plastique, ont vu se développer la consommation massive
d'eau en bouteilles parallèlement à une société de plus en plus
nomade
**************
Il suffit d’ouvrir un robinet pour qu’elle coule à
flots. Pourtant, par peur de la pollution, ou simplement par goût, beaucoup de
nos compatriotes se tournent vers l’eau en bouteille. Deux Français sur trois en
boivent.
En à peine vingt ans, la consommation a doublé ! Et avec elle la production, qui fait de la France le leader mondial avec plus de 6 milliards de litres d’eau embouteillés chaque année dans une cinquantaine d’usines. Chiffre d’affaires : 3 milliards par an !
Le temps de l’exploitation artisanale semble désormais bien révolu. Seules quelques petites entreprises, comme celle qui commercialise la Reine des Basaltes ardéchoise, subsistent encore ici et là.
Mais pourquoi un tel engouement pour de l’eau ? Les raisons du succès sont moins linéaires qu’il n’y paraît. A grand renfort de marketing et de publicité, les industriels ont développé une stratégie qui a transformé l’eau minérale, autrefois cantonnée aux stations thermales, en un produit de consommation courante.
Rivalisant d’imagination, les marques n’hésitent pas à dépenser jusqu’à 100 millions d’euros annuels pour promouvoir les innombrables vertus médicinales d’eaux censées nous apporter vitalité, jeunesse ou minceur… Et ça marche ! Les très nombreux adeptes des bouteilles vertes, rouges, bleues, en plastique ou en verre, délaissent l’eau du robinet pour une boisson dont ils confondent les appellations. Minérale, de source, de table ? Pas toujours aisé d’en saisir les nuances.
Peu importe, ça se vend. Le message publicitaire - pas toujours très clair du point de vue scientifique - passe d’autant mieux qu’on nous a longtemps dit que boire 1,5 litre d’eau par jour est bénéfique pour l’organisme. De quoi doper une industrie dominée aujourd’hui par trois grands groupes du secteur agroalimentaire. Nestlé et Danone contrôlent ainsi les deux tiers de la production française.
Investir contre la pollution des nappes
L’eau minérale ne peut en aucun cas être traitée. Préserver sa qualité constitue donc une priorité pour les industriels. A Vittel, Nestlé a investi dans un programme de prévention des risques de pollution des nappes souterraines.
Pour éviter leur contamination par les pesticides et autres produits chimiques, le groupe négocie des accords de partenariat avec des acteurs économiques de la région. Trente-cinq agriculteurs ont déjà adhéré au programme antipollution. Ils reçoivent en contrepartie une somme de 2 000 euros à l’hectare pendant cinq ans, plus une participation à l’investissement nécessaire au remplacement des engrais chimiques par du compost.
En à peine vingt ans, la consommation a doublé ! Et avec elle la production, qui fait de la France le leader mondial avec plus de 6 milliards de litres d’eau embouteillés chaque année dans une cinquantaine d’usines. Chiffre d’affaires : 3 milliards par an !
Le temps de l’exploitation artisanale semble désormais bien révolu. Seules quelques petites entreprises, comme celle qui commercialise la Reine des Basaltes ardéchoise, subsistent encore ici et là.
Mais pourquoi un tel engouement pour de l’eau ? Les raisons du succès sont moins linéaires qu’il n’y paraît. A grand renfort de marketing et de publicité, les industriels ont développé une stratégie qui a transformé l’eau minérale, autrefois cantonnée aux stations thermales, en un produit de consommation courante.
Rivalisant d’imagination, les marques n’hésitent pas à dépenser jusqu’à 100 millions d’euros annuels pour promouvoir les innombrables vertus médicinales d’eaux censées nous apporter vitalité, jeunesse ou minceur… Et ça marche ! Les très nombreux adeptes des bouteilles vertes, rouges, bleues, en plastique ou en verre, délaissent l’eau du robinet pour une boisson dont ils confondent les appellations. Minérale, de source, de table ? Pas toujours aisé d’en saisir les nuances.
Peu importe, ça se vend. Le message publicitaire - pas toujours très clair du point de vue scientifique - passe d’autant mieux qu’on nous a longtemps dit que boire 1,5 litre d’eau par jour est bénéfique pour l’organisme. De quoi doper une industrie dominée aujourd’hui par trois grands groupes du secteur agroalimentaire. Nestlé et Danone contrôlent ainsi les deux tiers de la production française.
Investir contre la pollution des nappes
L’eau minérale ne peut en aucun cas être traitée. Préserver sa qualité constitue donc une priorité pour les industriels. A Vittel, Nestlé a investi dans un programme de prévention des risques de pollution des nappes souterraines.
Pour éviter leur contamination par les pesticides et autres produits chimiques, le groupe négocie des accords de partenariat avec des acteurs économiques de la région. Trente-cinq agriculteurs ont déjà adhéré au programme antipollution. Ils reçoivent en contrepartie une somme de 2 000 euros à l’hectare pendant cinq ans, plus une participation à l’investissement nécessaire au remplacement des engrais chimiques par du compost.
La protection de l’environnement n’a cependant pas
toujours été d’actualité. Dans certaines régions comme le Nord ou la Bretagne,
la pollution des nappes phréatiques soulève des inquiétudes auprès des
consommateurs. Même les ménages les plus modestes préfèrent investir dans l’eau
en bouteille. Il faut dire qu’ils n’ont pas toujours le choix !
La France a d’ailleurs été mise en cause à Bruxelles pour non-respect de ses engagements concernant le rétablissement de la qualité de ses masses d’eau, prévu à l’horizon 2015. Elle envisagerait de demander une dérogation jusqu’à 2027. En attendant, boire de l’eau en bouteille revient de 100 à 300 fois plus cher, mais rassure.
De nouveaux arrivants font leur entrée dans ce marché décidément très juteux. Pour faire face à la concurrence, les grands groupes industriels partent désormais à la conquête des pays émergents. Dans des régions de la planète où vit en majorité le milliard d’êtres humains qui n’ont pas accès à l’eau potable.
La France a d’ailleurs été mise en cause à Bruxelles pour non-respect de ses engagements concernant le rétablissement de la qualité de ses masses d’eau, prévu à l’horizon 2015. Elle envisagerait de demander une dérogation jusqu’à 2027. En attendant, boire de l’eau en bouteille revient de 100 à 300 fois plus cher, mais rassure.
De nouveaux arrivants font leur entrée dans ce marché décidément très juteux. Pour faire face à la concurrence, les grands groupes industriels partent désormais à la conquête des pays émergents. Dans des régions de la planète où vit en majorité le milliard d’êtres humains qui n’ont pas accès à l’eau potable.
Beatriz
Loiseau
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L’or bleu
disparait
L’or bleu c’est simplement
l’eau potable. On emploie le mot « or » car l’eau salubre est une ressource
inégalement répartie sur le globe, et parfois aussi rare qu’un métal
précieux.
Constat
Sur la planète, environ 1,2
milliard de personnes sont privées d’eau potable. Depuis le début des années 70,
le monde a subi divers chocs pétroliers, le prochain siècle pourrait
malheureusement connaître des conflits géopolitiques et commerciaux liés à la
maîtrise d’une ressource indispensable à la vie : l’eau. L’explosion incontrôlée
de la demande de l’industrie, de l’agriculture, du tourisme et des ménages des
pays riches a conduit à la pollution de certaines nappes phréatiques et à des
gaspillages annonciateurs de sévères pénuries. L’inégale répartition de l’eau
sur la planète impose de trouver des solutions. Selon l’Organisation mondiale de
la santé plus 8 millions de personnes (15 êtres humains par minute) meurent
chaque année de maladies liées à l’eau (choléra, typhoïde, polio, méningite,
hépatite A et E, diarrhées, dysenterie, bilharziose, malaria, etc. selon Michel
Camdessus « L’EAU » rapport du panel d’experts internationaux remis au
Secrétaire général de l’ONU.) Avec une population projetée de huit milliards
d’habitants d’ici 2025, l’accès à l’eau pour tous, sans discrimination d’âge, de
sexe, de race et de richesse représentera l’un des grands défis de
l’humanité.
L’eau, c’est la vie !
L’eau, c’est la vie !
L’eau est une denrée
alimentaire vitale dont la qualité et l’abondance sont des nécessités
quotidiennes. En situation extrême, l’être humain peut survivre quelques
semaines sans nourriture, mais sans eau, il ne survit pas plus de trois jours.
Chacun devrait boire environ deux à trois litres d’eau par jour, voire même
jusqu’à six litres dans les régions chaudes.
L’eau insalubre : premières
victimes, les enfants
Le manque d’eau potable et
d’assainissement tue 1,6 million d’enfants de moins de 5 ans par an. 400
millions, soit un cinquième des enfants dans le monde, ne disposent pas du
minimum vital en eau potable. Pour qu’un enfant puisse boire, laver ses mains de
la saleté porteuse de microbes et préparer un simple repas, il lui faut au moins
vingt litres d’eau salubre par jour, soit environ deux seaux. Sans cela, les
jeunes deviennent facilement la proie d’affections potentiellement mortelles qui
se propagent par l’intermédiaire d’une eau polluée ou de doigts sales. Par
ailleurs, 21 % des enfants vivant dans les pays en développement souffrent d’un
grave manque d’eau, car ils n’ont pas de source d’eau potable à moins d’un quart
d’heure de marche de chez eux.
L’année 2005 avait marqué le
début de l’action « L’eau, source de vie », une initiative internationale visant
à fournir aux foyers et aux écoles du monde entier de l’eau potable et des
installations sanitaires de base. La fourniture de ces services aux ménages les
plus démunis est au centre des initiatives visant à la réalisation, d’ici 2015,
d’un grand nombre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), en
particulier l’OMD n° 4, qui appelle le monde entier à faire baisser d’au moins
deux tiers les décès d’enfants évitables. En Afrique subsaharienne, un enfant
sur cinq n’atteint pas son cinquième anniversaire. 43% des jeunes boivent de
l’eau insalubre, ils risquent ainsi de contracter une maladie, ou même de
mourir, à chaque gorgée. L’impact, sur la santé des enfants, de l’eau insalubre,
d’installations sanitaires insuffisantes et d’une hygiène inadéquate ne se
mesure pas seulement aux 4 000 enfants qui meurent chaque jour de maladies liées
à l’eau, comme les diarrhées, mais également aux millions d’autres qui survivent
avec difficulté parce qu’ils sont souvent malades. Lorsque les enfants ont
facilement accès à l’eau salubre, à des installations sanitaires de base, à une
éducation et à l’hygiène, les résultats peuvent être spectaculaires, pour le
plus grand profit des programmes de réduction de la mortalité et de la pauvreté.
La santé des enfants s’améliore, de même que le taux de fréquentation scolaire.
Ces retombées bénéfiques peuvent provenir d’une installation aussi simple qu’un
puits avec pompe à main dans une école ou un système de purification de
l’eau.
Deuxième victime, les
agriculteurs
Ils sont touchés par un autre
mode de contamination : la bilharziose. La bilharziose est une maladie
infectieuse due à la pénétration d’un ver à travers la peau. L’agriculteur
s’infeste par simple contact avec les eaux contaminées, contenant des larves
(lacs, rivières, mares, fleuves). La bilharziose sévit dans différents pays du
monde : l’Afrique, le Proche-Orient et le Moyen-Orient, l’Asie du Sud-Est,
l’Amérique du Sud. Le foyer le plus important de bilharziose au monde se situe
au Sénégal à Richard Toll. La gravité de la maladie se mesure par le nombre
d’œufs retrouvés par gramme de selles. Cette maladie est responsable d’environ
500 000 décès chaque année. La prévention passe avant tout par l’éducation
sanitaire, la protection des eaux douces des déjections humaines (selles,
urines) et l’absence des contacts humains avec les eaux contaminées. Le vaccin
contre la bilharziose, attendu depuis longtemps, n’est toujours pas au
point.
L’eau : des enjeux
géopolitiques
Par géopolitiques, il faut
entendre toutes sortes de rivalités de pouvoirs sur des territoires. Dix pays
possèdent 65% de l’or bleu disponible sur l’ensemble de la planète. La gestion
de cette répartition très inégale est un enjeu mondial majeur qui se traduit par
des tensions intra-nationales. On parle de plus en plus de géopolitique de
l’eau, de batailles de l’eau.
Pourquoi est-il question de
batailles de l’eau ?
D’abord parce que dans un très
grand nombre de pays, l’eau est de plus en plus considérée comme un bien rare.
Parce que la population des villes du Tiers-Monde augmente considérablement et
parce que dans les pays riches la consommation en eau par habitant s’accroît
considérablement. Aussi les hommes doivent-ils faire de plus en plus efforts
pour en trouver et pour la conserver. Ils doivent en quelque sorte faire preuve
d’imagination pour aller capter l’eau dans les profondeurs du sol, pour
construire des barrages au travers des vallées afin de stocker l’eau, pour
creuser des canaux et détourner les cours d’eau vers les villes où on en a le
plus besoin, afin d’éviter qu’une eau de plus en plus précieuse aille se perdre
inutilement dans la mer où le sel la rend inutilisable. Les batailles de l’eau
sont aussi des luttes entre États qui cherchent à étendre leur territoire pour
atteindre le cours d’un grand fleuve et le détourner à leur profit. Un État
comme la Turquie par exemple, qui a sur son territoire une grande chaîne de
montagnes, le Taurus, y a construit des barrages pour que les eaux de fonte des
neiges ne s’écoulent pas tout de suite dans la plaine au profit d’États voisins.
Ceux-ci protestent, car ils se sentent menacés d’être privés de cette eau. Dans
certains grands pays, comme aux États-Unis, l’eau des montagnes ou de régions
faiblement peuplées suscite les convoitises des grandes villes qui sont en
concurrence pour cette ressource rare. Elles font construire de grosses et très
longues canalisations pour atteindre les ressources en eau dont elles ont
besoin.
Selon l’OMS et l’UNICEF,
l’inaction d’aujourd’hui entraîne de graves conséquences. Chaque année, la
maladie diarrhéique est responsable de la mort de 1,8 million de personnes — des
enfants de moins de cinq ans dans la plupart des cas — et d’un état de moindre
résistance permanente chez des millions d’autres. En Afrique, on perd plus de 40
milliards d’heures de travail afin d’aller puiser de l’eau potable. Et beaucoup
d’enfants, en particulier les filles, sont empêchés d’aller à l’école par manque
de latrines, ce qui gâche leurs possibilités intellectuelles et
économiques.
Source France 5 :
L’or bleu
disparait
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