LES
MYSTERIEUX TUYAUX…
Bonjour,
Suite à
la photo commentée du Sud Ouest du 30 janvier 2009 page 15 (en P.J) sur
l’origine des tuyaux échoués sur la plage de Biscarrosse, je vous fais parvenir
quelques photos et quelques informations qui laissent à penser que ces tuyaux
dans le diamètre extérieur est de 1,20
m et
d’une longueur de 23 m proviendraient de la première canalisation ensouillés au
cours des Travaux en mer de 1970 à 1972.
Au cours
des travaux en mer d’ensouillage de la canalisation de 1970 et 1972 engagés par
le SIBA, Biscarrosse avait déjà reçu prés de 1.500 m de canalisation échouées
sur ses plages.
Le Wharf
de La Salie fut construit par la suite de 1972 à 1974 après le dépôt de bilan
de L'entreprise allemande HARMSTORF, adjudicataire des travaux en mer
Vous
trouverez plus bas sur le site internet des indications utiles…
Nous
attendons une réponse de la part du SIBA pour confirmation de l’origine des
tuyaux retrouvés sur la plage de Biscarrosse...
Premiers rejets directement sur la plage en 1970 Première jetée
construite pour l’ensouillement des 4.500 m
de canalisation de 1,20 de
diamètre en 1970
pour les rejets en mer des effluents urbains
et industriels sans aucun traitement
Premières mousses sur les
plages… A gauche (vestige du premier
projet 1970)
A droite (début du deuxième projet)
Pour en savoir un peu plus, lire l’histoire du Wharf…
******************
Historique du Wharf de La
Salie sur le site : http://j.dufau.free.fr/chariot/
Et plus bas l’ historique
du Wharf commenté par Jean Pierre Ardouin de St Amand http://www.bassindarcachon.com/histoire_locale.aspx?id=74
Il y a longtemps de cela, l’usine de Facture s’appelait la Cellulose du Pin et appartenait au groupe saint-Gobain. Elle fabriquait du papier kraft et pour ce faire elle extrayait la cellulose des troncs de pin au préalable écorcés en les trempant dans des bains à base de soude ou d’autres produits chimiques tout aussi sympathiques.
Quand les bains étaient renouvelés, les anciens étaient rejetés dans la Leyre qui les absorbait avant de les amener sans le Bassin. Les marées faisaient le reste. Devant des quantités de plus en plus industrielles de ces rejets, devant les premiers soubresauts de l’écologie, il a bien fallu envisager un système pour protéger le Bassin de ces dangereux effluents.
La mairie d’Arcachon a été partie prenante dans cette affaire sinon son initiatrice. C’était l’époque ou les politiques ne volaient pas encore l’argent public, ils se contentaient de le gaspiller.
Le maire et de nombreux conseillers municipaux se mirent à courir le monde pour aller examiner de près tous les émissaires en mer que comptait la planète. Et d’aller au Japon, en Finlande, aux Etats-Unis, etc. tout cela bien sûr aux frais du contribuable.
Quand nous avons eu un Conseil Municipal spécialiste ès émissaires, un contrat a été signé avec une grosse entreprise néerlandaise. Je ne sais pas qui était véritablement les contractants. Est-ce que le SIBA existait déjà ?
Le projet de cette entreprise néerlandaise était de construire un wharf en dur de 400 mètres d’où déboucherait un long tuyau enterré dans le sable de telle façon que le rejet se fasse à 4 kilomètres en mer. C’était le projet qui nous avait été vendu, à nous les citoyens. La société néerlandaise apporta force barges gigantesques à quelques brasses du bord de mer de la Salie et se mit au travail. Elle choisit de commencer par placer le tuyau qui de 4 kilomètres en mer devait venir rejoindre l’extrémité du wharf à construire. Pour cela elle utilisait une énorme charrue qui creusait, sous la mer, un sillon dans lequel on plaçait un énorme tuyau en plastique noir d’au moins un mètre de diamètre. Après cela, la même ou une autre machine refermait le sillon sur le tuyau qui était ainsi enterré. On découvrit bien vite qu’aux termes du contrat qui nous liait à l’entreprise néerlandaise celle-ci ne travaillerait que les jours de beau temps et aurait droit à un dédommagement pour chaque jour de mauvais temps. Et la première année, les jours de beau temps furent particulièrement rares. J’ai le souvenir d’un chiffre ridicule. Je ne sais pas qui décidait qu’un jour dit était de beau ou de mauvais temps. Si bien qu’il fallut une bonne année pour enterrer les 3,6 kilomètres de tuyau en plastique. Bonjour les coûts.
Quand cette opération fut terminée, il y eut une grande tempête. Les barges dérapèrent sur leurs ancres sans gros dégâts, mais quand le calme fut revenu, il fut absolument impossible de retrouver ne serait-ce qu’un seul bout du tuyau enterré. Et ce n'est pas faute d'avoir cherché. Tout le travail était perdu. L’incompétence de la société néerlandaise ne pouvait pas être sans conséquence sur sa solidité financière et un jour un télex tomba à la mairie d’Arcachon : cette société avait déposé son bilan en laissant tout en plan.
Cela n’allait pas déstabiliser nos Conseillers spécialistes ès émissaires qui prirent tout de suite les mesures conservatoires qui s’imposaient. Ils firent saisir tout le matériel abandonné par la société néerlandaise pour essayer de récupérer une partie de l’argent ainsi gaspillé. Las, tout le matériel était en leasing et fut récupéré par la société financière qui l’avait loué. Tant et si bien que lors de la saison touristique suivante,le tuyau en plastique qui sortait de la forêt était supporté pendant 30 ou 40 mètres en mer par des poteaux provisoires en bois.
Le tuyau dégorgeait ainsi ses horreurs jour et nuit au bord de la plage dans une bonne odeur de Facture. Alors que ces effluents se dissolvaient sans faire d’histoire dans l’eau douce de la Leyre, ils se mirent à émulsionner quand ils étaient ainsi rejetés sans précaution dans l’eau salée. Bonjour le spectacle.
Devant la colère du peuple, un ministre, je ne sais plus lequel, vint se baigner trois minutes devant force caméras au pied dudit tuyau pour montrer qu’il n’y avait aucun danger pour la population locale. Il n’y avait pas besoin de cette démonstration pour prouver que décidément dans notre pays les hommes politiques sont prêts à tout pour conserver leur poste. La saison finie, il fallut reprendre le problème à la base. On fit un nouvel appel d’offre. Cette fois il s’agissait de construire d’abord le wharf de 400 mètres, pour les 3,6 kilomètres suivants, on verrait après. Une grosse société nationale soumissionna et emporta le marché. Elle amena tout son matériel à La Salie, et huit jours plus tard, elle pliait tout et repartait. Sans doute que ses ingénieurs avaient compris qu’il y avait plus à perdre qu’à gagner dans cette affaire.
Une autre entreprise la remplaça qui construisit enfin le wharf que nous voyons de nos jours. A quelques jours de son inauguration, je ne sais plus si c’était avant ou après, voilà qu’une plateforme pétrolière rompt ses amarres dans le Golfe de Gascogne. Elle se met à dériver en se dirigeant dangereusement vers l’extrémité de ce wharf tout neuf. Il s’en fallut d’un cheveu qu’elle ne l’emporta.
Une fois le wharf construit, on abandonna l’idée de le prolonger d’un tuyau enterré. Où l’on ne trouva pas l’argent pour le faire.
Dans les premières années de son exploitation, la mer gagna sur la côte et il fallut enrocher le début du wharf pour le défendre contre les vagues. Puis la mer changea d’avis et se mit à reculer.
Aujourd’hui il n’y a plus que la moitié du wharf qui est en mer à marée basse. Bien sûr, tous les effluents qui sortent de son tuyau et qui ne proviennent plus que de la seule usine de Facture mais de toutes les communes riveraines sont parfaitement traités et sans danger aucun pour la santé publique.
Cela fait je ne sais pas combien d’années qu’on nous le répète.
Quoi qu’il en soit, il y a quelque temps sont apparues des pancartes interdisant de ramasser des coquillages à je ne sais plus quelle distance à gauche et à droite dudit wharf. Des coquillages à l’océan, il n’y en a jamais eu des masses. La baignade par contre est parfaitement autorisée au mépris du sacro-saint principe de précaution.
Une idée. Nous devrions demander à Tchernoblaye, ce sont des spécialistes, de nous concocter un somptueux dépliant publicitaire sur le Bassin d’Arcachon portant en couverture une de ces belles photos que je vous ai conseillé de regarder pour vous demander si nous étions bien autorisés à parler d’écologie. Il suffirait ensuite de diffuser ce prospectus dans la région à nos nombreux visiteurs pour qu’il se passe assez vite quelque chose.
Bien à vous. Jean-Pierre Ardoin Saint Amand
Il y a longtemps de cela, l’usine de Facture s’appelait la Cellulose du Pin et appartenait au groupe saint-Gobain. Elle fabriquait du papier kraft et pour ce faire elle extrayait la cellulose des troncs de pin au préalable écorcés en les trempant dans des bains à base de soude ou d’autres produits chimiques tout aussi sympathiques.
Quand les bains étaient renouvelés, les anciens étaient rejetés dans la Leyre qui les absorbait avant de les amener sans le Bassin. Les marées faisaient le reste. Devant des quantités de plus en plus industrielles de ces rejets, devant les premiers soubresauts de l’écologie, il a bien fallu envisager un système pour protéger le Bassin de ces dangereux effluents.
La mairie d’Arcachon a été partie prenante dans cette affaire sinon son initiatrice. C’était l’époque ou les politiques ne volaient pas encore l’argent public, ils se contentaient de le gaspiller.
Le maire et de nombreux conseillers municipaux se mirent à courir le monde pour aller examiner de près tous les émissaires en mer que comptait la planète. Et d’aller au Japon, en Finlande, aux Etats-Unis, etc. tout cela bien sûr aux frais du contribuable.
Quand nous avons eu un Conseil Municipal spécialiste ès émissaires, un contrat a été signé avec une grosse entreprise néerlandaise. Je ne sais pas qui était véritablement les contractants. Est-ce que le SIBA existait déjà ?
Le projet de cette entreprise néerlandaise était de construire un wharf en dur de 400 mètres d’où déboucherait un long tuyau enterré dans le sable de telle façon que le rejet se fasse à 4 kilomètres en mer. C’était le projet qui nous avait été vendu, à nous les citoyens. La société néerlandaise apporta force barges gigantesques à quelques brasses du bord de mer de la Salie et se mit au travail. Elle choisit de commencer par placer le tuyau qui de 4 kilomètres en mer devait venir rejoindre l’extrémité du wharf à construire. Pour cela elle utilisait une énorme charrue qui creusait, sous la mer, un sillon dans lequel on plaçait un énorme tuyau en plastique noir d’au moins un mètre de diamètre. Après cela, la même ou une autre machine refermait le sillon sur le tuyau qui était ainsi enterré. On découvrit bien vite qu’aux termes du contrat qui nous liait à l’entreprise néerlandaise celle-ci ne travaillerait que les jours de beau temps et aurait droit à un dédommagement pour chaque jour de mauvais temps. Et la première année, les jours de beau temps furent particulièrement rares. J’ai le souvenir d’un chiffre ridicule. Je ne sais pas qui décidait qu’un jour dit était de beau ou de mauvais temps. Si bien qu’il fallut une bonne année pour enterrer les 3,6 kilomètres de tuyau en plastique. Bonjour les coûts.
Quand cette opération fut terminée, il y eut une grande tempête. Les barges dérapèrent sur leurs ancres sans gros dégâts, mais quand le calme fut revenu, il fut absolument impossible de retrouver ne serait-ce qu’un seul bout du tuyau enterré. Et ce n'est pas faute d'avoir cherché. Tout le travail était perdu. L’incompétence de la société néerlandaise ne pouvait pas être sans conséquence sur sa solidité financière et un jour un télex tomba à la mairie d’Arcachon : cette société avait déposé son bilan en laissant tout en plan.
Cela n’allait pas déstabiliser nos Conseillers spécialistes ès émissaires qui prirent tout de suite les mesures conservatoires qui s’imposaient. Ils firent saisir tout le matériel abandonné par la société néerlandaise pour essayer de récupérer une partie de l’argent ainsi gaspillé. Las, tout le matériel était en leasing et fut récupéré par la société financière qui l’avait loué. Tant et si bien que lors de la saison touristique suivante,le tuyau en plastique qui sortait de la forêt était supporté pendant 30 ou 40 mètres en mer par des poteaux provisoires en bois.
Le tuyau dégorgeait ainsi ses horreurs jour et nuit au bord de la plage dans une bonne odeur de Facture. Alors que ces effluents se dissolvaient sans faire d’histoire dans l’eau douce de la Leyre, ils se mirent à émulsionner quand ils étaient ainsi rejetés sans précaution dans l’eau salée. Bonjour le spectacle.
Devant la colère du peuple, un ministre, je ne sais plus lequel, vint se baigner trois minutes devant force caméras au pied dudit tuyau pour montrer qu’il n’y avait aucun danger pour la population locale. Il n’y avait pas besoin de cette démonstration pour prouver que décidément dans notre pays les hommes politiques sont prêts à tout pour conserver leur poste. La saison finie, il fallut reprendre le problème à la base. On fit un nouvel appel d’offre. Cette fois il s’agissait de construire d’abord le wharf de 400 mètres, pour les 3,6 kilomètres suivants, on verrait après. Une grosse société nationale soumissionna et emporta le marché. Elle amena tout son matériel à La Salie, et huit jours plus tard, elle pliait tout et repartait. Sans doute que ses ingénieurs avaient compris qu’il y avait plus à perdre qu’à gagner dans cette affaire.
Une autre entreprise la remplaça qui construisit enfin le wharf que nous voyons de nos jours. A quelques jours de son inauguration, je ne sais plus si c’était avant ou après, voilà qu’une plateforme pétrolière rompt ses amarres dans le Golfe de Gascogne. Elle se met à dériver en se dirigeant dangereusement vers l’extrémité de ce wharf tout neuf. Il s’en fallut d’un cheveu qu’elle ne l’emporta.
Une fois le wharf construit, on abandonna l’idée de le prolonger d’un tuyau enterré. Où l’on ne trouva pas l’argent pour le faire.
Dans les premières années de son exploitation, la mer gagna sur la côte et il fallut enrocher le début du wharf pour le défendre contre les vagues. Puis la mer changea d’avis et se mit à reculer.
Aujourd’hui il n’y a plus que la moitié du wharf qui est en mer à marée basse. Bien sûr, tous les effluents qui sortent de son tuyau et qui ne proviennent plus que de la seule usine de Facture mais de toutes les communes riveraines sont parfaitement traités et sans danger aucun pour la santé publique.
Cela fait je ne sais pas combien d’années qu’on nous le répète.
Quoi qu’il en soit, il y a quelque temps sont apparues des pancartes interdisant de ramasser des coquillages à je ne sais plus quelle distance à gauche et à droite dudit wharf. Des coquillages à l’océan, il n’y en a jamais eu des masses. La baignade par contre est parfaitement autorisée au mépris du sacro-saint principe de précaution.
Une idée. Nous devrions demander à Tchernoblaye, ce sont des spécialistes, de nous concocter un somptueux dépliant publicitaire sur le Bassin d’Arcachon portant en couverture une de ces belles photos que je vous ai conseillé de regarder pour vous demander si nous étions bien autorisés à parler d’écologie. Il suffirait ensuite de diffuser ce prospectus dans la région à nos nombreux visiteurs pour qu’il se passe assez vite quelque chose.
Bien à vous. Jean-Pierre Ardoin Saint Amand
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