QUE
DEVIENNENT NOS SOLS ?
quelques informations sur le
déclin de la Biodiversité de nos Sols :
Sols
qui peut ?
Le 24 septembre 2010 par
Célia Fontaine
L'Europe pourrait relancer son projet de directive sur
la protection des sols.
Les sols
abritent un quart des organismes vivants de la planète. Essentielle au cycle de
l'eau et du carbone ainsi qu’à l'agriculture, cette vie souterraine est
aujourd’hui menacée. Alors que le Centre commun de recherche (JRC) de la
Commission publie le 23 septembre son Atlas de la biodiversité des sols, la
stratégie visant à préserver en Europe l'existence de sols sains présentée en
2006 est toujours dans l’impasse.
Il s’agit d’une
« cartographie inédite des menaces potentielles qui pèsent sur la
biodiversité des sols », indique la Commission dans un communiqué. 61
scientifiques ont participé à l’élaboration de ce nouvel atlas illustré de 128
pages. Il doit informer le public et aider les décideurs politiques à prendre
les bonnes mesures pour protéger cette ressource
vitale.
Le premier
chapitre étudie l'environnement des sols, leurs multiples usages, les «biens et
services» qu'ils fournissent aux écosystèmes et la place qu'y occupent la faune
et la flore. La deuxième partie se présente comme une encyclopédie des diverses
espèces qui vivent sous terre (de la taupe au ver de terre en passant par les
amibes).
Parmi ces
espèces, les micro-organismes sont les plus nombreux [1] et les plus divers,
mais aussi les plus difficiles à répertorier. Composés de bactéries ou de
champignons, ils assurent des fonctions essentielles comme la biodégradation de
la matière organique, la production de nutriments pour les plantes, la fixation
d’azote, la dégradation des polluants, etc. « Les cycles biogéochimiques,
comme le cycle du carbone, de l’azote ou du phosphore, sont sous la dépendance
(à plus de 90 %) des micro-organismes. Ils sont ainsi responsables de l’émission
des gaz à effet de serre comme le CO 2, le N 2O et le CH
4 », précise l’Institut français de recherche pour le
développement (IRD). Les biotes du sol sont déterminants pour la fertilité des
terres et la productivité des cultures. Ils contribuent en outre au filtrage de
l'eau et de l'air, « qui coûterait des milliards d'euros par an s'il nous
fallait y procéder artificiellement », rappelle la
Commission.
La biodiversité
des sols de certaines parties du Royaume-Uni, du Benelux, du nord de la France
et de la plaine du Pô (Italie) [2] serait d’ores et
déjà « gravement compromise », révèle l’ouvrage. Plusieurs facteurs de
pression ont été pris en compte pour arriver à cette constatation : changement
d'affectation des terres, degré d’urbanisation, perturbation de l'habitat,
exploitation humaine intensive, apparition d'espèces invasives, tassement du
sol, érosion, pollution, etc.
À l'exception de
quelques rares pays disposant d'un solide cadre législatif, il n'existe aucun
corpus législatif ni aucune réglementation visant spécifiquement la biodiversité
des sols au niveau international, pas plus qu'au niveau européen, national ou
régional. Alors pourquoi l’Europe ne s’est-elle toujours pas dotée d’une
directive consacrée à la protection des sols ?
Le 22 septembre
2006, le Parlement européen et le Conseil proposent une directive pour fixer un
cadre à la protection des sols. Le texte demande aux Etats membres d’agir pour
conjurer des menaces comme les glissements de terrain, la contamination des
sols, l'érosion, la diminution des teneurs en matières organiques, le tassement,
la salinisation et l'imperméabilisation, lorsque ces phénomènes se produisent ou
risquent de se produire sur leur territoire national. Cependant, la proposition
ne prévoit pas le respect d’objectifs contraignants par les Etats
membres.
Le texte ne
séduit pas. En janvier 2008, une minorité de blocage (constituée de la
Grande-Bretagne, de l’Allemagne, de l’Autriche, des Pays-Bas et de la France)
s’oppose à l’adoption de la directive-cadre sur la protection des sols. Pour le
Royaume-Uni, pourtant très touché, pas question de se voir imposer des
obligations supplémentaires à celles déjà en vigueur, notamment en ce qui
concerne les restrictions potentielles de l’urbanisation. Ont également été
pointés du doigt les coûts disproportionnés pour de « faibles bénéfices
environnementaux ».
La France, quant
à elle, s’est opposée au recensement systématique [3] des sites
potentiellement pollués et reproche au texte de prendre insuffisamment en compte
l’usage des sols. Pour l’Hexagone, une action ciblée sur des sites prioritaires
est à privilégier.
Mais le 20
octobre 2009, (dans le JDLE), Chantal Jouanno,
secrétaire d’Etat à l’écologie, a indiqué à l’occasion des deuxièmes Rencontres
nationales de la recherche sur les sites et sols pollués que la France ne
s’opposerait plus au projet de directive.
Ce feuilleton
n’est donc pas clos. La parution de l’atlas permettra peut-être de remettre le
sujet à l’ordre du jour.
Source :
Journal de l’environnement http://www.journaldelenvironnement.net/sites-sols/6
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Un seul gramme de
« terre » peut héberger jusqu’à 10.000 espèces bactériennes différentes et près
d’un milliard de bactéries.
Certains pays,
comme Chypre, la Suède et la Finlande n'ont pas été inclus, faute de
données
Environ 230.000
sites pollués sont répertoriés en France, la directive impliquerait qu’ils
fassent tous l’objet d’analyses précises. Cela représenterait un travail lourd
tant sur le plan financier qu’opérationnel.
Atlas européen de
la biodiversité des sols :
http://www.enviro2b.com/2010/09/24/un-atlas-europeen-de-la-biodiversite-des-sols/
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