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bas un article d’Axel Frank dans le « Sud Ouest Landes » du 09 03 2010
concernant une visite du Wharf de La Salie par des membres du Comité de
Vigilance de Biscarrosse
Sud ouest du 09 03
2010 BISCARROSSE.
Le Wharf continue
de charrier les inquiétudes
Par
fort coefficient de marée, les rejets du Wharf de la Salie se font à moins de
300 mètres du bord de la plage, dans la zone de baignade. (PHOTO A.
F.)
«
Il faudrait en faire un lieu touristique », ironise René Capo devant le site du
Wharf de la Salie, au bord de l'océan, sur la commune de La Teste, à 10 km au
nord de Biscarrosse. Depuis les années 1970, cet exutoire du traitement des eaux
usées des communes du bassin d'Arcachon et des effluents industriels des
papeteries de Facture est devenu sa « bête noire ». Coordonnateur du comité de
vigilance - une structure créée en 2001 qui regroupe associations et élus pour
protéger la qualité de l'environnement du littoral -, il est venu par gros
coefficient de marée, 113 ce lundi 1er mars, avec d'autres membres, mesurer la
distance qui sépare du rivage le déversoir, en bout de l'imposante structure
métallique de plus de 600 mètres de long.
Et
le constat est sans appel. « Les rejets se font à moins de 300 mètres du bord de
la plage, dans la zone de baignade (1), souligne René Capo. L'ensablement
progressif du site en est responsable, mais ce n'est pas ce qui inquiète le plus
les membres du Comité. C'est plutôt la nature et la masse des rejets : « 70 000
m3 d'effluents sont déversés chaque jour. »
Des
travaux insuffisants
Des
mousses marron et blanches envahissent par intermittence les plages landaises et
le Wharf est aussi soupçonné de polluer les parcs ostréicoles du Bassin, car en
fonction des mouvements des marées et des vents, les courants charrient les
rejets vers le sud ou le nord.
D'importants
travaux, réalisés ou en cours, ont été entrepris par le Syndicat intercommunal
du bassin d'Arcachon (Siba) sur le tube plongeur, ainsi que la rénovation des
collecteurs. L'amélioration du traitement des stations de La Teste et Biganos
avec un système de désinfection des effluents par rayons ultraviolets, comme
ceux de l'industriel Smurfit qui dispose de sa propre station de traitement,
demeurent insuffisants pour les membres du Comité. Ils ne permettent pas de
lever toutes les inquiétudes et soulèvent d'autres
problèmes.
En
cause, selon René Capo, les limites de la capacité de traitement : « Avec 285
000 équivalents/habitants, on est en deçà de la population estivale estimée au
moins à 400 000 personnes. Que se passe-t-il durant cette période ? De plus
l'utilisation de polychlorure d'aluminium comme floculant n'est pas pour nous
rassurer. » Il demande avec insistance la publication des résultats d'une
analyse réalisée en 2008 sur les rejets au Wharf et financée à moitié par le
Siba et Smurfit pour la somme de 40 000 euros. « Il y va de la crédibilité du
Siba qui ne cesse d'affirmer sa volonté de transparence »,
poursuit-il.
Envisager
sa suppression
«
J'ai toujours défendu l'idée que l'on résoudra les problèmes du Wharf si les
Girondins sont aussi mobilisés, confie Alain Dudon, maire de Biscarrosse et
président du comité de vigilance. Les ostréiculteurs l'étaient et, depuis
l'abandon du test de la souris, je suis pessimiste, on va se retrouver seuls. »
Si des progrès sont constatés, « il y a encore un niveau d'inquiétude élevé
quant à ces rejets et le comité a malheureusement encore de beaux jours devant
lui », poursuit-il.
Dans
le cadre d'une réflexion élargie sur la migration des populations vers le
littoral et le problème posé par les constructions dans des milieux sensibles -
à la lumière de la tragédie provoquée par le passage de la tempête Xynthia -, «
il y aura des décisions à prendre sur la vie des populations à proximité de
l'océan et l'aménagement du littoral, avec des choses à ne plus faire. On y
trouverait le Wharf qui dénature un site et, à terme, il faudra envisager de le
supprimer. Ce sera long, compliqué et coûtera cher, mais, dans une démarche de
protection des sites naturels, cela paraît inévitable »,
conclut-il.
(1)
La baignade comme la pêche à pied et le ramassage des coquillages sont interdits
sur le site du Wharf de la Salie.
Créé
en 2001, le comité de vigilance est représentatif de ce que l'on appelle « la
société civile ». Il regroupe des élus et des associations de commerçants,
propriétaires de Biscarrosse-Plage, celles liées aux activités halieutiques et
des professionnels de la mer ou de surfeurs. Une cohésion renforcée lors de
l'épisode de la pollution des plages suite à la marée noire du « Prestige » en
2002.
Ses
actions sont de dénoncer et de porter à la connaissance du public les agressions
que subit le littoral, mettant en cause la santé publique, la fragilité du
milieu marin et sa biodiversité, mais également l'image touristique de la
région. Ses principales revendications quant à l'impact des effluents déversés
par le Wharf de la Salie sur le milieu sont : la diffusion publique des analyses
réalisée par la Siba et Smurfit en 2008 ; l'organisation d'une réunion de la
commission locale d'information et de surveillance pour le Wharf et la qualité
des eaux du bassin d'Arcachon, mise en place par le préfet d'Aquitaine en 2008 à
sa demande et à celle du Collectif aquitain contre les rejets en mer ; la
réalisation d'une étude scientifique sur l'origine organique et chimique des
mousses marron et blanches, récurrentes sur les plages.
Auteur
: Axel Frank
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