« Un fléau pour l'humanité ?»
LES
MACROS DECHETS
Un
"continent" de déchets plastiques a été découvert dans l'Atlantique
nord
« Le
Monde », 7 Mars 2010
Des bouchons de
bouteille, des cartouches vides, des morceaux de cagettes, des filets, et une
myriade de minuscules fragments de plastique : telle est la moisson récoltée
dans l'océan Atlantique nord par les
scientifiques de la Sea
Education Association (SEA). Les océanographes employés par cette organisation
non gouvernementale américaine, spécialisée dans la formation des étudiants, ont
dévoilé, fin février, lors d'un congrès à Portland (Oregon), l'existence d'un
vaste "continent" de déchets plastiques dans l'Atlantique, comparable au
"Great
Eastern Pacific Garbage Patch" - la "poubelle de l'est
du Pacifique" - découvert en 1997.
L'accumulation de
déchets, comme dans le Pacifique, occuperait une surface équivalant à la taille
du Texas. Elle se situe à plus de 500 milles nautiques (926 km) des côtes, et
son centre se trouve à la latitude d'Atlanta. Les déchets aboutissent à cet
endroit car il s'agit d'une zone de hautes pressions, où les vents sont faibles
et où les courants s'enroulent dans le sens des aiguilles d'une montre : c'est
ce qu'on appelle une gyre. "Les courants y
aboutissent, et les objets qu'ils charrient ne s'en échappent
jamais", explique Giora
Proskurowski, océanographe à la SEA, principal auteur des
recherches.
Les déchets collectés
sont rarement entiers. La majorité d'entre eux, fragmentés par le séjour dans
l'eau, mesurent moins de un centimètre et pèsent moins de 15 grammes.
"L'image du
"continent" est excellente pour
sensibiliser le grand public, mais ne rend pas bien compte de la
réalité, explique M.
Proskurowski. Il s'agit d'une
multitude de fragments, difficiles à voir de loin. Mais quand on puise
dans
l'eau,
on remonte une quantité impressionnante de plastique."
La SEA a effectué 6 100
prélèvements depuis 1986, lors de campagnes annuelles en mer où des étudiants
sont embarqués. Au total, 64 000 fragments ont été
collectés.
La densité moyenne de
plastique dans la zone explorée est de 200 000 fragments par kilomètre carré
(contre 300 000 dans la gyre du Pacifique). La plupart du temps, il s'agit de
plastiques courants (polyéthylène, polypropylène, mousse
polystyrène).
Les débris sont présents
jusqu'à au moins 10 mètres de profondeur. Ils proviennent des navires et des
continents riverains de l'Atlantique, transportés par le vent et les fleuves
vers la mer. D'autres types de
plastiques, plus denses,
pourraient se trouver au fond de l'océan.
Les principales victimes
de cette pollution sont les animaux marins. Les mammifères, tortues ou oiseaux
peuvent être piégés par les sacs et les filets, ou avaler des fragments qui
obstruent leur système digestif. Ces effets néfastes ont été démontrés sur 260
espèces. De plus, les débris fonctionnent comme des éponges, qui accumulent les
polluants organiques persistants. Ils sont ingérés par la faune marine, et
pourraient, par ce biais, être véhiculés jusqu'à l'homme.
Il n'est pas possible de
nettoyer l'océan. "Autant essayer de
passer le Sahara au tamis", ironise Charles Moore,
le navigateur et chercheur qui a découvert l'accumulation de déchets dans la
gyre du Pacifique.
Et le plastique est très
résistant. Aucun micro-organisme n'est capable de le dégrader complètement. Même
transformé en poudre, tout le plastique produit depuis que l'homme le fabrique
est présent dans
l'environnement.
Selon les chercheurs, la
seule solution pour réduire sa présence dans l'océan est donc de ne pas le jeter
dans l'environnement, et d'opter pour des matériaux alternatifs
biodégradables.
Les scientifiques de la
SEA tenteront cet été de déterminer la limite orientale de la "poubelle" de
l'Atlantique. "Plus nous accumulons de
données sur cette pollution, plus la prise de conscience
sera
importante", affirme M.
Proskurowski. En plus de celles de l'Atlantique et du Pacifique, trois autres
gyres sont susceptibles de contenir des quantités comparables de déchets : dans
l'Atlantique et le Pacifique sud, et dans l'océan Indien.
Gaëlle
Dupont
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Pour plus
d’info : http://www.boursorama.com/forum-metabolic-explorer-metex-et-les-gyres-oceaniques-396733158-1
Remarques :
Une majorité des déchets
flottants proviennent également de l’ activités des professionnels de la mer et
des transports maritimes.
A quand une campagne
préventive de grande ampleur ? auprès des
professionnels de la mer pour leur demander de cesser de polluer le milieu
marin « Source de vie » afin de sauvegarder leur propre métier et celui de
leurs enfants ? Les
transporteurs maritimes sont également concernés
pour supprimer le
suremballage pour les produits manufacturés ?
Plus prés de chez
nous…
Le Littoral
Aquitain
Photos prises sur la
plage après une tempête où sur des zones non
nettoyées…
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